Nous avons à plusieurs reprises, lors de différents sujets abordés comme le netlinking ou encore l’optimisation de certains points liés au référencement naturel, évoqué la question du Black Hat SEO. La règle admise par tout référenceur qui se respecte est le caractère dangereux à utiliser ces techniques. Et pour cause, il existe deux aspects relevant des chapeaux noirs du métier : l’illégalité de pratiques au regard de la loi et le non respect des règles du point de vue de Google. Le Black Hat est donc soumis comme tout activiste du Web à la législation des États et à des choix éthiques qui vont varier selon les individus ou même la culture d’une agence de référencement. Mais pour commencer…
- Être Black Hat
- Google joue-t-il un double jeu ?
- Pouvoir ou pas utiliser les techniques black Hat
- Le cas des sites événements
- Les expressions de recherches trustées par les black hats
N’est pas black Hat qui veut l’être
Pour être clair, maîtriser des solutions de référencement le plus souvent rapides pour positionner “naturellement” une page ou un site nécessite des compétences plus poussées qu’à l’accoutumée. Non pas que le référenceur White Hat soit pour le coup incompétent : Certainement pas (nous nous tirerions une balle dans le pied), mais le SEO étant un domaine du webmarketing cognitif où l’expérience et le test permettent d’accroître les capacités à juger d’une situation, il apparaît nécessaire de connaître en détail les règles édictées par Google ; Avoir fait ses preuves dans le respect des règles est donc un prérequis.
Se lancer tel un apprenti sorcier dans les hacks découverts par d’autres sans même avoir ne serait-ce qu’une fois placé une page en respectant les règles de base, c’est de la blague et c’est tout simplement dangereux à bien des égards ; inutile donc de brûler les étapes d’autant qu’en allant du “côté sombre”, vous n’êtes pas à l’abri de belles déconvenues et de pertes de temps 🙂 Inutile également de vous lancer dans de tels projets dans la grande majorité des cas que nous rencontrons. Nous y revenons en fin d’article.
Google joue-t-il un double jeu ?
La question se pose lorsque l’on observe attentivement la SERP comme nous sommes amenés à le faire au quotidien. On retrouve ainsi sur des sujets très complexes comme les serruriers, les plombiers, l’assurance auto, les grandes marques à prix sacrifiés (lol) des choses étonnantes et ce, toujours en cette fin 2017. Est-ce un non-dit ? Avons-nous raison ou pas de poser cette question ? Jugez par vous-même (Merci Yooda pour les expressions de recherches) pour un site pris au hasard sur une recherche particulière :
On note ici sur une expression de recherche très concurrentielle le positionnement d’une seule page sur plus de 300 requêtes. Pour ne pas en ajouter sur les délations récurrentes du Web (rien d’illégal dans ce que nous avons pu voir ici), nous ne donnons ni le site, ni l’expression recherchée elle-même (disons que c’est du style “assurance auto” façon barbare). Voici le profilage des domaines référents sur la période (Merci Majestic pour les backlinks) :
La technique de référencement black hat ici est hyper connue : Générez une grande quantité de liens sur une page et vous la boostez comme bon vous semble sur une expression choisie. Plutôt que de descendre le site en flèche, Google nous le maintien à travers les mois, sans aller plus loin dans la sanction. Certes, le site perd en termes de positions mais pour une seule page a priori non mise à jour, ça va bien non ? Nous devons avouer ici avoir remarqué qu’il existe également des petites subtilités dans la page en question mais la qualité de celle-ci pour l’utilisateur est proprement nulle.
Il est où le tabou ?
Que fait Google alors qu’il apparaît que sur un sujet aussi intéressant en raison des publicités adwords potentielles, la firme pourrait augmenter ses bénéfices ? Est-ce dû à une certaine flexibilité de la quality team en fonction de certaines difficultés à se positionner et facilement observables ? Est-ce dû à la grande maîtrise du référenceur black hat ? Probablement un peu des deux car on ne peut douter du flair du robot pour déceler ce type de comportement dans une thématique aussi particulière. Et les PBN, c’est bien gentil, mais ça se généralise à vitesse grand V. Depuis tant d’années, il doit bien avoir un vrai flair le bot non ?
Pouvez-vous utiliser des techniques Black Hat en référencement ?
Dans l’écrasante majorité des cas, cela paraît incongru. Cela dit : A partir du moment où les lois sont respectées (il faut savoir par exemple qu’il se constitue au fil des années une jurisprudence en France en matière de référencement abusif, notamment en ce qui concerne les lois liées à la consommation, à la concurrence, aux fraudes), de nombreux référenceurs vous diront que tout en soi est envisageable. Nous n’avons aucun doute sur le fait que chaque agence ou référenceur reconnu n’a pas un jour testé le moteur dans ses limites pour positionner une page. Les équipes de Google le savent assurément.
Cela fait partie du métier de connaître froidement ce qu’il est possible de faire ou pas. Cela fait bien entendu partie également du conseil que de dire à un client qu’il entre dans un jeu dangereux, que l’usage de telle ou telle technique implique des risques financiers à un moment ou à un autre. Ne pas être conscient de l’évolution de la répression de Google en matière de triche relève simplement soit de la fainéantise, soit de l’inconscience. Mais dans quels cas pouvons-nous sans risque réel l’imaginer ?
Le cas des sites pour promouvoir un événement
Si vous observez bien les courbes au-dessus, promouvoir un événement dans le cadre d’un site événementiel, en soi pourquoi pas, le sujet est de toute façon courtermiste. Le domaine tombe ensuite dans l’oubli et son usage devient ainsi éjectable de la SERP. Cela dit, il arrive que les domaines soient même oubliés d’être sanctionnés et recyclés par la suite dans d’autres projets. Attention donc à bien vérifier l’histoire des domaines exploités dans un business quelconque.
Le cas des expressions de recherche trustées par les Black Hats
Difficile de percer si tous les concurrents usent de techniques proscrites. C’est même très probablement quasi-impossible dans de nombreux cas du fait même que Google soit assez laxiste sur le sujet comme nous l’avons vu plus haut. Nous ne dresserons pas une liste ici de ces requêtes ou mots clés si difficiles à atteindre (finalement bien longue) mais prenez conscience que parfois la légitimité ne suffit pas à elle seule, quand bien même Google nous explique depuis tant d’années que c’est son but. Il s’agit ici donc d’un choix “par défaut” vers le référencement noir qui demande une vraie prise de conscience avant de la mettre en œuvre. Probablement existe-t-il des solutions White valables mais demandant plus de temps et d’argent dans tous les cas. Bienvenue dans la légitimation de techniques black hat.
Rester éthique en tout état de cause !
Jouer avec le feu, c’est le problème de chacun. Compromettre les activités de tiers, de clients, de consommateurs, de concurrents (notamment par le negative SEO ou le piratage) par l’usage de techniques illégales : là c’est assurément non !
Xavier,
Excellente question posée là dans cet article et qui fait partie intégrante de la réflexion de notre métier : peut-on utiliser les techniques de black hat SEO pour positionner un site ? La question pourrait trouver une réponse bien plus rapide au regard des guidelines de Google puisque tout y est interdit ou presque et donc tout référenceur est un contrevenant pour big G dès la moindre inscription annuaire ou l’article de blog échangé avec un ami.
C’est peut-être d’ailleurs pour cela qu’il pourrait se montrer un peu permissif aux yeux de certains parce qu’en édictant de telles règles, il fait passer pour un black hat le pauvre fleuriste et l’entrepreneur de pompes funèbres qui ont décidé, sans savoir à quoi ils s’exposent, de se donner un peu de visibilité sur leur site web comme ils le font déjà physiquement…
Je ne serais pas surpris que Google se dise : “je mets des guidelines ultra-strictes pour éviter qu’on ne piège mon algorithme, toutes celles et ceux qui respectent, c’est ça de gagné (surtout si ça bascule sur Adwords), et pour celles et ceux qui ne respectent pas, est-ce légitime, au sens “potentiellement innocent” et si oui, ça passe, si non, ça casse.
Après, sorti de l’analyse d’un QR, si c’est une sanction algo, il n’en a rien à faire, et là, même en étant potentiellement innocent, c’est triste, mais ça pique et un référenceur se doit de savoir, s’il reprend un projet par exemple, ce qu’il faut corriger.
Et après, il y a tout ce qui est interdit légalement, comme le négative SEO, un pan du SEO black hat dont il faut malheureusement parfois savoir se prémunir…