Envoyer une newsletter, ce n’est pas tout : encore faut-il que vos abonnés reçoivent réellement votre message. Environ un mail sur quatre termine dans les spams, les indésirables. Et vous ne voudriez pas que vos envois subissent le même sort, n’est-ce pas ? Le plugin MailPoet possède une version Premium qui intègre des outils pour remédier à ce problème.
Un petit peu d’histoire : D’où vient le mot spam ?
Ce n’est peut-être pas l’information la plus essentielle pour améliorer votre délivrabilité email, mais c’est assurément le genre d’anecdote qui fait toujours son petit effet lors d’un dîner en famille ou entre collègues. D’autant plus qu’elle révèle à quel point le vocabulaire du numérique peut avoir des origines inattendues… et parfois même comiques ! Le terme Spam, tel qu’on l’utilise aujourd’hui pour désigner les courriers électroniques non sollicités, provient en réalité d’un tout autre univers : celui de l’agroalimentaire américain du XXème siècle. À l’origine, Spam est une marque déposée de viande en conserve, créée en 1937 par la société Hormel Foods Corporation. Le nom est la contraction de « Spiced Ham » (jambon épicé), même si la composition exacte de la boîte est restée longtemps sujette à débat. Cette viande bon marché, peu périssable et facile à transporter, a connu un succès foudroyant pendant la Seconde Guerre mondiale. L’armée américaine en a distribué des millions de boîtes aux soldats stationnés en Europe et dans le Pacifique. À tel point que, pour beaucoup de pays, le Spam est devenu un symbole de la présence américaine durant et après la guerre. Encore aujourd’hui, des pays comme les Philippines, la Corée du Sud ou Hawaï continuent de consommer le Spam comme un produit alimentaire culturellement intégré.
Du jambon à l’Internet : Une bascule improbable mais bien réelle du mot spam
Mais alors, comment est-on passé d’une boîte de conserve à un terme informatique synonyme de pollution numérique ? Pour cela, il faut faire un détour par l’univers du sketch satirique britannique : les Monthy Python, groupe d’humoristes irrévérencieux et cultes des années 1970, célèbres pour leur humour absurde et leur sens de la dérision sociale. Dans un sketch devenu légendaire, diffusé pour la première fois en 1970 dans leur émission Monty Python’s Flying Circus, les comédiens jouent une scène dans un petit restaurant où le menu contient du Spam à toutes les sauces. Chaque plat comporte du Spam, et les personnages présents (notamment un groupe de Vikings) se mettent à chanter « SPAM, SPAM, SPAM » de façon répétitive, bruyante et envahissante… jusqu’à recouvrir complètement les dialogues.
Ce sketch, parodique et surréaliste, illustrait parfaitement ce qu’est un contenu répétitif et imposé, même si l’on n’en veut pas. Cette répétition absurde est précisément ce que certains premiers utilisateurs d’Internet ont retrouvé dans certains newsgroups, ancêtres des forums modernes. Dans les années 1990, alors qu’Internet devient accessible au grand public, un utilisateur poste un message composé uniquement du mot « SPAM » répété à l’infini dans un groupe de discussion dédié aux Monthy Python. Très vite, cette méthode est reprise pour signaler ou parodier les messages sans intérêt, redondants ou commerciaux. Ce type de publication se répand ensuite dans d’autres groupes et forums, notamment sur les réseaux Usenet. L’effet est immédiat : le mot SPAM devient synonyme de message inutile, envahissant et non sollicité. Ce glissement de sens est alors adopté par la communauté informatique et, progressivement, par les développeurs de systèmes de messagerie eux-mêmes. L’adoption est telle que même la société Hormel Foods, propriétaire de la marque alimentaire, finit par reconnaître l’usage informatique du mot tout en défendant la qualité de son produit original.
Spam : Un mot devenu symbole de la pollution numérique
Aujourd’hui, le terme spam est devenu un mot universel. Il désigne tout message non sollicité, en particulier dans le cadre de l’emailing. Il peut aussi s’appliquer aux commentaires automatisés sur les blogs, aux messages privés sur les réseaux sociaux ou aux SMS commerciaux non demandés. De nombreux filtres antispam sont conçus pour analyser automatiquement le contenu, la structure, la réputation de l’émetteur, voire le comportement de l’utilisateur, afin de déterminer s’il s’agit d’un spam ou non. Il est intéressant de noter que ce mot, né dans la satire, est devenu un pilier du vocabulaire technique. Il rappelle que l’Internet a une mémoire culturelle riche, et que des termes sérieux peuvent parfois venir de lieux inattendus. Ce qui autrefois faisait rire les amateurs de sketchs britanniques est aujourd’hui l’un des pires cauchemars des marketeurs numériques.
Avant même de chercher à améliorer la délivrabilité de vos emails, il est essentiel de comprendre pourquoi une newsletter peut être considérée comme un spam. On estime qu’environ un quart des courriels envoyés dans le monde ne parviennent jamais dans la boîte de réception de leurs destinataires. Ils sont automatiquement redirigés vers les dossiers « indésirables », souvent sans que l’expéditeur en soit informé. Mais qui décide qu’un email est un spam ? Ce sont principalement les fournisseurs d’accès à Internet (FAI) comme Orange, Free, SFR, ainsi que les plateformes de messagerie comme Gmail, Outlook ou Yahoo. Ces acteurs jouent un rôle de filtre pour protéger leurs utilisateurs contre les contenus malveillants, les arnaques ou simplement les communications non sollicitées. Ces dernières années, les algorithmes de filtrage sont devenus de plus en plus performants. Le moindre indicateur suspect peut suffire à déclencher une mise en quarantaine du message. Parfois même, un email parfaitement légitime, envoyé à une base qualifiée, peut se retrouver bloqué à cause de paramètres techniques ou de comportements passés.
Sur quoi sont basés les filtres antispam ?
Les filtres antispam fonctionnent sur la base d’une analyse automatique multi-critères. À l’aide de centaines de signaux, ils évaluent la légitimité du message en temps réel. Voici les principaux critères pris en compte :
- Les spam-traps : il s’agit d’adresses email piégées, créées volontairement pour identifier les pratiques douteuses. Si vous envoyez un mail à une de ces adresses (souvent récoltées illégalement), vous serez immédiatement signalé comme spammeur ;
- Le taux de plaintes : chaque fois qu’un destinataire clique sur « signaler comme spam », cela nuit à votre réputation d’expéditeur. Au-delà d’un certain seuil, vos messages sont bloqués par défaut ;
- La réputation de votre domaine ou de votre IP : les fournisseurs surveillent l’historique des envois depuis votre domaine. Une mauvaise réputation (taux de rebonds élevé, trop de plaintes, envois massifs irréguliers…) entraînera un blocage systématique ou progressif ;
- Le contenu du message : des mots-clés trop agressifs, une mauvaise balance texte/image, ou des liens vers des domaines jugés à risque peuvent alerter les filtres ;
- Les erreurs techniques : L’absence de configuration SPF, DKIM ou DMARC (voir notre sujet sur la définition des DNS), adresses d’expédition incohérentes, ou défauts d’authentification peuvent entraîner une suspicion technique du message.
À ces critères s’ajoutent des éléments comportementaux, comme le taux d’ouverture, le taux de clics, ou encore le comportement passé de vos destinataires vis-à-vis de vos messages. Les filtres ne se contentent plus de juger le message seul, mais l’ensemble du contexte d’envoi.
La réputation du domaine : Un actif numérique à protéger
La réputation de votre nom de domaine est comparable à celle d’une entreprise dans le monde réel : difficile à bâtir, rapide à ternir. Elle se construit avec le temps, à travers la régularité de vos envois, la qualité de votre liste de contacts, et la conformité de votre infrastructure email. Une mauvaise gestion de votre emailing peut donc impacter durablement votre présence numérique, voire votre crédibilité. C’est pourquoi certains professionnels optent pour l’envoi de leurs newsletters depuis un domaine secondaire, indépendant du domaine principal de leur site web. Cette pratique permet de compartimenter les risques et de préserver la réputation du domaine principal dans le cas où les campagnes email échoueraient à être correctement délivrées. Ce choix doit cependant être bien réfléchi : Il implique une configuration technique rigoureuse (SPF, DKIM, sous-domaines dédiés) et une bonne stratégie de segmentation. L’efficacité d’un domaine secondaire dépend de sa cohérence avec la marque et de la qualité de ses interactions avec les destinataires.
Une bonne délivrabilité commence par une stratégie responsable
Enfin, il faut garder en tête que les filtres antispam ne sont pas là pour punir, mais pour protéger. Ils favorisent les bonnes pratiques et pénalisent les abus. Adopter une stratégie d’email marketing respectueuse, ciblée et transparente reste le meilleur moyen de maximiser votre délivrabilité. Si vous collectez vos adresses de manière éthique, que vous segmentez vos listes, que vous proposez un contenu pertinent, que vous testez vos envois avec des outils comme Mail-tester et que vous configurez correctement vos enregistrements DNS, alors vous mettrez toutes les chances de votre côté pour éviter que vos emails ne terminent dans les limbes du dossier spam.
Optimiser l’envoi d’une newsletter ne se limite pas à soigner son contenu : encore faut-il s’assurer qu’elle arrive réellement en boîte de réception. C’est ici que MailPoet, en particulier dans sa version Premium, déploie toute son efficacité. Le plugin propose une série de fonctionnalités conçues pour évaluer et améliorer la délivrabilité de vos emails. L’une des premières étapes consiste à tester vos campagnes à l’aide du service en ligne mail-tester.com. Cette plateforme gratuite analyse l’email envoyé et lui attribue un score sur 10. Ce score reflète votre capacité à franchir les barrières antispam, en prenant en compte aussi bien la qualité du contenu que la configuration technique du domaine. Durant les étapes 2 et 3 de création de newsletter dans MailPoet, vous avez la possibilité d’envoyer un exemplaire de votre email vers l’adresse fournie par Mail-Tester. Quelques secondes plus tard, vous obtenez un rapport détaillé pointant les éventuelles faiblesses de votre message. C’est un outil précieux pour détecter des erreurs invisibles à l’œil nu, mais pourtant pénalisantes.
Le contenu : un facteur déterminant dans la délivrabilité
Si le rapport met en cause la qualité du contenu, c’est le premier levier à actionner. En effet, les filtres antispam accordent une attention particulière à la structure et au ton des emails marketing. Plusieurs bonnes pratiques sont à adopter systématiquement :
- Équilibrez la quantité de texte et d’images : un email uniquement composé d’images est souvent associé à des tentatives de contournement des filtres antispam. À l’inverse, un email trop verbeux, sans mise en forme ni visuel, peut aussi être perçu comme suspect ;
- Utilisez un vocabulaire neutre : les mots comme « argent », « gratuit », « promo », « réduction » ou « urgent » sont couramment utilisés par les spammeurs. En abuser peut nuire au score, même si votre intention est parfaitement légitime ;
- Structurez correctement votre code HTML : évitez les balises mal fermées, les styles en ligne superflus ou les liens vers des domaines peu réputés. Un HTML propre inspire confiance aux serveurs de messagerie.
Le DKIM, l’outil antispam ultime de MailPoet
Outre le contenu, l’une des clés pour améliorer la délivrabilité repose sur la validation technique des emails. C’est ici qu’intervient le DKIM (DomainKeys Identified Mail). Ce mécanisme permet à chaque email d’être « signé » électroniquement à l’aide d’une clé cryptographique. Cette signature garantit l’authenticité du message et empêche toute altération en cours de route. MailPoet Premium intègre la génération automatique de cette signature pour chaque campagne. Lorsqu’un email est reçu, le serveur de messagerie du destinataire vérifie la validité de la clé auprès de votre enregistrement DNS. Si la clé est conforme, le message est reconnu comme légitime. Dans le cas contraire, il risque d’être bloqué ou déplacé en spam.
Comment activer le DKIM de MailPoet ?
Pour profiter de cette fonctionnalité, il est nécessaire de disposer de la version Premium du plugin. Une fois activée, accédez aux paramètres avancés, puis cochez l’option « Options de geek » afin d’afficher la section dédiée à la signature DKIM. MailPoet vous fournit ensuite une série d’informations techniques à copier dans la configuration DNS de votre domaine. Ces informations prennent la forme d’un enregistrement TXT à placer dans votre zone DNS. Si votre hébergement est géré chez OVH, vous pouvez suivre ce guide détaillé pour effectuer l’ajout correctement.
Une fois la configuration effectuée, vous pouvez relancer un test sur mail-tester.com. Vous constaterez souvent une amélioration notable du score global, ce qui augmente considérablement les chances que votre newsletter soit lue… plutôt qu’ignorée dans le dossier indésirable.
Et après ? Maintenir une réputation propre
La mise en place de DKIM et l’optimisation du contenu sont deux piliers techniques, mais il ne faut pas négliger les aspects relationnels. Une bonne délivrabilité se construit aussi sur la durée :
- Nettoyez régulièrement vos listes de contacts (désinscriptions, adresses inactives, rebonds permanents) ;
- Respectez une fréquence d’envoi raisonnable et régulière ;
- Personnalisez vos messages pour maximiser l’engagement (ouvertures, clics, réponses).
MailPoet, couplé à une stratégie d’email marketing responsable, peut devenir un véritable allié pour faire de votre newsletter un canal fiable, rentable et respecté par les systèmes de messagerie modernes.
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