Google : l’indexation des applications… les plus pertinentes

Par Xavier Deloffre
[Article mis à jour en avril 2025] Dès 2014, Google annonçait l’intégration progressive des applications mobiles dans son index afin de proposer une expérience de recherche plus fluide et contextuelle. Cette évolution marquait une étape importante : il ne s’agissait plus uniquement d’indexer des pages web, mais aussi des contenus hébergés à l’intérieur des applications Android. L’objectif de Mountain View était clair : faire en sorte que, lorsqu’un utilisateur réalise une recherche sur mobile, Google soit capable de lui proposer non seulement des pages web, mais également des liens vers des contenus internes d’applications — à condition, bien sûr, qu’il les ait installées.

Indexation des applications : retour sur le contexte technique

Cette évolution est intervenue dans un contexte très particulier : celui de l’explosion du trafic mobile. Google avait compris que les comportements de navigation changeaient radicalement : l’utilisateur moderne ne se contente plus de naviguer sur des sites classiques, il utilise de plus en plus des applications pour accéder à du contenu ciblé (actu, e-commerce, services, vidéos, etc.). L’enjeu était donc de raccorder l’univers des applications à celui du moteur de recherche.

D’un point de vue technique, cette indexation repose sur un mécanisme appelé Deep Linking (ou liens profonds), permettant de créer une correspondance entre une URL web et une ressource interne à l’application. Pour cela, Google exigeait que les développeurs mettent à jour leurs apps afin de :

  • Définir les URI internes correspondant à chaque contenu profond ;
  • Associer ces URI à des URL web canoniques déjà indexées ;
  • Indiquer ces liens dans un sitemap XML ou via l’outil Search Console ;
  • Respecter la balise rel="canonical" pour éviter les duplications de contenu.

À retenir : seules les URL canoniques doivent être associées à des liens d’application pour éviter toute confusion dans l’index.

* Pour mémoire, la balise canonique sert à signaler aux moteurs de recherche la version originale d’un contenu lorsqu’il existe plusieurs variantes proches ou identiques.

Pré-requis techniques côté développeurs

Pour activer cette indexation, il était impératif pour les développeurs de :

Étape Détail technique
Activer les liens profonds (Deep Links) Ajout des intent-filters dans le fichier AndroidManifest.xml pour spécifier les URI que l’application peut gérer.
Associer le site web à l’app Utilisation du fichier assetlinks.json côté serveur pour valider l’association entre domaine et package Android.
Publication dans Search Console Ajout des liens d’intention dans un sitemap ou validation des correspondances page/app via la Google Search Console.

Le tout devait respecter l’architecture SEO existante : il fallait éviter les conflits entre URLs web et les ressources mobiles, en veillant à maintenir la cohérence sémantique et technique du site.

Une fonctionnalité visible uniquement pour les utilisateurs installés

Côté utilisateur, l’intégration des liens profonds dans les résultats de recherche mobile par Google introduisait une nouveauté majeure — mais aussi très encadrée. Cette fonctionnalité n’était pas activée pour tous : elle ne s’affichait que lorsque l’utilisateur possédait déjà l’application mobile associée à un site web indexé.

Concrètement, lorsqu’un internaute effectuait une recherche sur Google depuis un smartphone Android, le moteur de recherche pouvait, dans certains cas, afficher un résultat enrichi. À côté du lien classique pointant vers la page web, un second bouton s’affichait : “Ouvrir dans l’application” — ou tout autre libellé personnalisé selon le contexte.

À retenir : Cette action n’était possible que si l’application était déjà installée localement sur l’appareil de l’utilisateur. Sans installation préalable, seul le lien web classique apparaissait dans les SERP.

Cette approche repose sur une mécanique d’identification croisée entre les résultats de recherche, le contenu indexé, et les apps installées sur le terminal. Google exploite pour cela les capacités de son système Android, capable de vérifier si une application est présente, si elle est bien associée au domaine concerné (via le fichier assetlinks.json), et si elle dispose d’un système de deep linking bien configuré.

Cela offrait à l’utilisateur un véritable gain d’efficacité. Plutôt que de charger la version web parfois moins fluide ou partiellement responsive, il pouvait accéder directement au contenu dans un environnement natif, conçu pour une navigation mobile plus rapide et immersive. C’était aussi une manière de favoriser l’engagement utilisateur : en arrivant dans une app déjà connectée, l’utilisateur pouvait retrouver ses préférences, ses paramètres de compte, ou même continuer une navigation entamée précédemment.

Cette intégration représentait donc une forme de navigation contextuelle enrichie. Google ne se contentait plus de pointer vers des contenus web : il redirigeait intelligemment l’utilisateur vers la meilleure expérience possible, selon son équipement et ses usages. C’était, en quelque sorte, un pas supplémentaire vers la personnalisation des parcours de recherche.

Du côté des éditeurs d’applications, cela constituait également un avantage stratégique. Une fois installée, une application devenait potentiellement un canal de consultation direct dans les SERP, offrant une alternative plus maîtrisée au site web. C’était une opportunité de reprendre le contrôle sur l’interface de présentation, le design, et la performance de lecture, là où le site pouvait être limité par des contraintes techniques ou de compatibilité.

Néanmoins, cette opportunité s’accompagnait aussi de conditions techniques strictes : toute incohérence entre les liens web et mobiles, une mauvaise configuration des permissions Android, ou une absence de signalement dans la Search Console pouvait empêcher l’apparition du lien d’ouverture d’app. D’où la nécessité pour les éditeurs de travailler main dans la main avec les développeurs mobiles et les SEO techniques, afin de garantir une implémentation fluide et cohérente.

Enfin, sur le plan de la stratégie digitale, cette fonctionnalité posait une question importante : faut-il encourager l’installation de l’application pour amplifier la visibilité dans les résultats mobiles ? Pour certains secteurs (médias, e-commerce, services), la réponse était oui : plus une app était installée, plus elle pouvait devenir une extension directe du moteur de recherche. Pour d’autres, cela nécessitait un arbitrage entre trafic organique classique et fidélisation via app.

Une exigence accrue en matière de pertinence et d’expérience

L’indexation des contenus d’application par Google ne se résumait pas à une simple reconnaissance de liens profonds (deep links). Elle s’accompagnait d’un critère fondamental : la qualité de la page de destination (landing page) au sein même de l’application. Il ne suffisait pas que l’application s’ouvre, encore fallait-il que l’écran affiché fournisse immédiatement une réponse satisfaisante à la requête initiale tapée par l’internaute dans Google.

C’est dans ce cadre qu’est née la notion de « First Click Free Experience » — ou expérience de premier clic libre. Ce concept impose qu’un utilisateur redirigé vers une app, via une SERP mobile, doit accéder sans friction ni contrainte au contenu ciblé, sans être bloqué par un mur de paiement, une page d’inscription obligatoire, un tunnel promotionnel ou un écran d’attente.

Autrement dit, le contenu affiché dans l’application doit être directement exploitable et lisible, à l’image de ce qu’aurait vu l’internaute en accédant à la version web de la page. Ce point est fondamental : Google souhaite maintenir une continuité logique dans le parcours utilisateur, sans rupture d’expérience ni dissonance entre intention et réponse fournie.

Cela implique une série d’exigences techniques et ergonomiques :

  • La bonne gestion des routes internes dans l’application : chaque deep link doit mener à l’écran prévu, même en cas de navigation multi-niveaux ;
  • Le rendu instantané du contenu sans passerelle intermédiaire ni délai de chargement excessif ;
  • La suppression des barrières d’accès pour les premiers visiteurs : pas de redirection vers l’accueil général, pas de condition d’authentification obligatoire ;
  • L’harmonisation visuelle et sémantique entre la page web canonique et l’écran applicatif correspondant.

Cette exigence de cohérence ne relève pas seulement du SEO. Elle touche également au design d’interface, à la logique de navigation, à la hiérarchie de l’information, et donc à l’UX/UI mobile. Une landing page app performante est celle qui comprend immédiatement ce que l’utilisateur attend, et qui lui propose un contenu pertinent sans détour.

En conséquence, l’implémentation du deep linking et de l’indexation mobile par Google a exigé, dès sa généralisation, une collaboration étroite entre les équipes SEO, les développeurs mobile et les UX designers. Il ne s’agissait plus uniquement de créer un contenu optimisé, mais de s’assurer que ce contenu pouvait se matérialiser, dans l’app, dans un format optimisé, rapide, et cohérent avec le web.

Cette logique « cross-environnement » posait également des défis de maintenance : lorsqu’un article était modifié côté site, il fallait s’assurer que la version applicative (JSON, WebView, ou natif) reflétait la même structure et les mêmes contenus. L’absence de cette synchronisation pouvait impacter la qualité de l’expérience et, potentiellement, limiter l’apparition des liens applicatifs dans les résultats Google.

Ainsi, Google ne s’est pas contenté d’ouvrir la porte aux applications dans ses résultats. Il a imposé un niveau de rigueur élevé en matière de pertinence, de structure et de transparence. Cette exigence, en apparence contraignante, a eu pour effet d’élever les standards du développement mobile, en alignant les attentes de l’utilisateur avec celles de l’algorithme — un principe qui, aujourd’hui encore, inspire les pratiques SEO mobile les plus avancées.

Un petit tournant pour les stratégies hybrides web + mobile

Cette innovation a ouvert une nouvelle ère pour les entreprises disposant d’une application mobile en complément de leur site web. Elle a forcé les éditeurs à penser leurs stratégies de référencement de manière hybride : le contenu ne devait plus être seulement SEO-friendly sur le web, mais aussi mobile-first dans les apps.

L’indexation des applications a donc agi comme un déclencheur pour intégrer le SEO dans les logiques de développement mobile : conception de fiches produit dans les apps, structuration de l’info, maillage interne app/web, gestion des URL canoniques croisées, etc.

Aujourd’hui encore, cette transition reste un cas d’école dans l’évolution des pratiques SEO. Elle rappelle à quel point l’expérience utilisateur, le contexte de navigation et la capacité à s’adapter aux usages mobiles conditionnent la visibilité d’un site — ou d’une app — dans les résultats de recherche.

Xavier Deloffre

Xavier Deloffre

⇒ Fondateur de la société Facem Web à Arras, Lille (Hauts de France), je suis également blogueur et formateur en Web Marketing, Growth Hacking. Passionné de SEO d'abord (!), je fais des outils Web à disposition tout ce qui est possible dans la chasse aux SERPs afin de travailler la notoriété de nos clients.

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