Le code d’erreur HTTP 405 Method Not Allowed indique que la méthode HTTP utilisée dans la requête n’est pas autorisée pour la ressource ciblée. Cela signifie que le client (navigateur, bot, API, etc.) a tenté une action qui n’est pas permise par le serveur pour une URL donnée. La communication a bien été reçue par le serveur, mais la méthode (comme POST
, GET
, PUT
, DELETE
…) est inappropriée pour la ressource demandée. Ce code fait partie de la famille des réponses HTTP 4xx, ce qui implique une erreur côté client. Le serveur précise généralement dans l’en-tête Allow
quelles méthodes sont acceptées pour cette ressource. Cela permet à un développeur ou à une application de corriger l’appel ou de s’adapter au comportement du serveur.
Avant-propos : L’histoire du code réponse 405
Le code HTTP 405 Method Not Allowed fait partie des statuts introduits dès les premières spécifications du protocole HTTP/1.1, formalisées par la RFC 2616 publiée en juin 1999 par le groupe IETF (Internet Engineering Task Force). Son objectif était de préciser les cas où une ressource existe bien, mais refuse certaines méthodes d’interrogation. Contrairement aux erreurs 404 ou 403, qui renvoient à une absence ou un accès interdit, le 405 signale une méthode non autorisée tout en fournissant, dans l’idéal, les méthodes alternatives acceptées via l’en-tête Allow
. À l’origine, ce code d’erreur visait à renforcer la rigueur du dialogue client-serveur dans les architectures REST émergentes. En définissant clairement quelles méthodes sont acceptables, le serveur peut mieux encadrer l’usage de ses ressources et limiter les comportements imprévus ou abusifs. C’était notamment un enjeu important dans les débuts du Web dynamique, à une époque où les navigateurs, les applications web et les frameworks multipliaient les manières d’interroger un serveur.
Au fil du temps, le code 405 a trouvé une nouvelle utilité avec la montée en puissance des API RESTful. Dans ces architectures, chaque méthode HTTP possède une sémantique spécifique (GET
pour lire, POST
pour créer, PUT
pour mettre à jour, DELETE
pour supprimer, etc.). Un retour 405 permet alors d’informer les développeurs qu’ils utilisent une mauvaise méthode pour une URL pourtant existante, ce qui facilite le débogage et la conformité aux bonnes pratiques d’implémentation. Dans les versions plus récentes des spécifications HTTP (notamment la RFC 7231 de 2014), le statut 405 est confirmé comme élément de base pour une gestion fine et sécurisée des interactions HTTP. Il reste un outil précieux pour maintenir la robustesse des échanges web, tout en aidant les développeurs à détecter rapidement les erreurs d’appel ou de configuration côté client.
Des exemples courants de déclenchement du 405 Method Not Allowed
Le code d’erreur 405 Method Not Allowed indique que la ressource ciblée existe bel et bien sur le serveur, mais qu’elle ne permet pas la méthode HTTP utilisée dans la requête (comme POST
, PUT
ou DELETE
). Il s’agit d’une réponse strictement liée aux règles définies côté serveur ou aux en-têtes envoyés par le client.
Voici quelques cas typiques dans lesquels une telle erreur peut se produire :
- Les formulaires HTML mal configurés : lorsqu’un formulaire utilise la méthode POST pour envoyer ses données, mais que l’URL de destination n’accepte que les requêtes GET, une erreur 405 peut survenir. Ce scénario est fréquent si la page cible est statique (comme un fichier HTML) ou si le traitement côté serveur (en PHP, Node.js, etc.) est absent ou désactivé. Un développeur peut également oublier d’implémenter la gestion POST dans le code du contrôleur, ou restreindre certaines méthodes pour des raisons de sécurité ;
- Les requêtes API REST non autorisées : dans les architectures REST, chaque méthode HTTP (GET, POST, PUT, DELETE, PATCH…) est associée à une action bien précise. Si une requête PUT est envoyée vers un endpoint ne supportant que GET et POST, le serveur renverra un code 405. Cette erreur peut également dépendre de règles d’autorisation liées à l’utilisateur connecté, à l’absence d’un token d’authentification ou à une politique CORS trop restrictive dans le backend. Elle est fréquente dans les appels AJAX ou via des outils comme Postman ou cURL ;
- Les restrictions imposées par un CMS : les systèmes de gestion de contenu comme WordPress, Joomla ou Drupal désactivent parfois certaines méthodes HTTP pour limiter les vecteurs d’attaque. Par exemple, les méthodes TRACE ou OPTIONS peuvent être désactivées par défaut, car elles sont potentiellement utilisées pour des tests de vulnérabilité. De plus, certains plugins de sécurité peuvent bloquer des méthodes comme PUT ou DELETE, jugées trop sensibles pour un usage public sans authentification explicite. Cela peut entraîner un 405 si ces restrictions ne sont pas correctement anticipées dans le code ;
- Les problèmes de redirection et de cache : un serveur mal configuré peut rediriger une requête POST vers une page ne prenant en charge que les requêtes GET, sans adapter la méthode d’origine. Cela peut se produire dans un fichier .htaccess d’Apache, dans les règles de réécriture d’URL (mod_rewrite), ou dans un bloc de configuration Nginx. De plus, si un proxy inverse ou un cache CDN est placé devant le serveur, il peut interférer dans le traitement de la méthode HTTP et provoquer un comportement inattendu, comme la persistance de la mauvaise méthode dans une redirection 301/302.
Quelle différence avec les autres erreurs HTTP de la série 4xx ?
Les erreurs HTTP de la série 4xx correspondent généralement à des erreurs côté client. Autrement dit, la requête envoyée par le navigateur ou l’application contient une information que le serveur considère comme invalide ou inacceptable. Cependant, chaque code possède une signification précise et des implications techniques spécifiques. Il est donc essentiel de différencier le code 405 Method Not Allowed des autres réponses fréquemment rencontrées, afin de diagnostiquer correctement les problèmes et de configurer le serveur de manière optimale.
Code | Signification |
---|---|
403 Forbidden | Le serveur comprend la requête mais refuse de l’exécuter. L’utilisateur n’a pas les droits nécessaires pour accéder à la ressource, même s’il est correctement authentifié. Ce code est souvent déclenché par une restriction d’accès dans un fichier .htaccess , un pare-feu applicatif ou une politique de permissions mal définie. |
404 Not Found | Le serveur ne trouve pas la ressource demandée. Cela signifie que l’URL est incorrecte, que la ressource a été supprimée, ou qu’elle n’a jamais existé. Ce code est souvent confondu à tort avec le 405, mais il s’agit ici d’une absence totale de la cible et non d’une incompatibilité de méthode. |
405 Method Not Allowed | Ce code indique que la ressource demandée existe bien, mais qu’elle n’accepte pas la méthode HTTP utilisée (par exemple, une tentative de POST sur une page qui n’accepte que les GET ). C’est une erreur souvent liée à une mauvaise configuration serveur ou à une incohérence dans les méthodes autorisées. |
501 Not Implemented | Ce code appartient techniquement à la série 5xx, mais il est parfois confondu avec le 405. Il indique que le serveur ne reconnaît pas ou ne prend pas en charge la méthode HTTP utilisée, quel que soit l’URL. Cela peut se produire avec des méthodes moins courantes comme PATCH ou TRACE , notamment sur des serveurs anciens ou mal configurés. |
Comment corriger ou éviter une erreur 405 ?
L’erreur de code HTTP 405 Method Not Allowed est un peu frustrante, surtout lorsqu’elle survient sans modification apparente du site ou de l’application. Pourtant, sa résolution dépend avant tout de la position que vous occupez dans la chaîne technique : développeur, administrateur système ou simple internaute.
- Si vous êtes développeur : Dans un contexte applicatif, l’erreur 405 est généralement liée à une mauvaise correspondance entre la méthode HTTP utilisée (
GET
,POST
,PUT
,DELETE
…) et le routage prévu dans votre code serveur. Voici quelques pistes à explorer :- Vérifiez la définition des routes dans votre framework (
routes/web.php
sous Laravel,routes.yaml
pour Symfony, ouapp.js
dans Express.js) pour vous assurer que la méthode est bien définie pour l’URL invoquée. - En API REST, confirmez que la ressource accepte bien la méthode utilisée. Par exemple, une route de type
GET /users/
ne pourra pas accepter unPOST
si le contrôleur ne l’a pas prévu. - Assurez-vous qu’aucune couche de protection (comme un middleware CSRF ou un contrôle de rôles) ne bloque l’exécution en arrière-plan sans retourner une réponse plus explicite.
Dans les environnements JavaScript côté client (fetch, Axios), vérifiez aussi que l’en-tête
Content-Type
est bien défini et compatible avec le type de requête. - Vérifiez la définition des routes dans votre framework (
- Si vous êtes administrateur système ou DevOps : Du côté serveur, le code 405 peut être déclenché par la configuration du serveur web. Que vous utilisiez Apache, Nginx ou un autre serveur, il est important d’examiner les directives liées aux méthodes autorisées.
- Dans Apache, vérifiez les directives
<Limit>
oumod_allowmethods
dans les fichiers.htaccess
ouhttpd.conf
. Par exemple :
<Limit POST> Order Allow,Deny Deny from all </Limit>
Ce genre de règle peut bloquer une méthode même si l’application l’attend.
- Dans Nginx, examinez les règles de proxy_pass ou de redirection. Un
return 405
peut être configuré manuellement pour certaines routes. - Vérifiez également les règles de sécurité, WAF (Web Application Firewall) ou plugins de sécurité qui peuvent intercepter les requêtes non standard ou mal formées.
Assurez-vous que les serveurs d’application derrière un reverse proxy autorisent bien toutes les méthodes attendues. Si vous utilisez Docker, il faudra aussi examiner les configurations réseau et de containerisation.
- Dans Apache, vérifiez les directives
- Si vous êtes utilisateur final : Dans la plupart des cas, l’erreur 405 ne peut pas être résolue par l’utilisateur, car elle provient du serveur ou du code de l’application. Toutefois, vous pouvez :
- Actualiser la page après quelques minutes en cas de problème temporaire.
- Vider le cache de votre navigateur, qui pourrait contenir une version erronée de la requête.
- Essayer une autre méthode de navigation (changer de navigateur ou de device).
- Contacter le webmaster ou le support technique du site, en expliquant l’action effectuée avant l’apparition de l’erreur.
Pour les utilisateurs avancés, vous pouvez utiliser un outil comme Postman ou la commande
curl
pour simuler les requêtes HTTP et détecter la méthode fautive. Par exemple :curl -X PUT https://votre-site.com/ressource
Le serveur vous répondra alors avec un code d’état HTTP et éventuellement un en-tête
Allow
listant les méthodes autorisées pour cette ressource.
Enfin, et pour conclure ce sujet, gardez à l’esprit qu’un code 405 peut aussi être le symptôme d’un mauvais design d’API ou d’une erreur de configuration dans les règles de sécurité. Pour éviter ce type de problème, il est essentiel de tester toutes les méthodes HTTP prévues lors des phases de QA et de valider les headers dans chaque environnement (développement, préproduction, production).
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