Quelles différences entre le JSON et le JSON-LD ?

Par Xavier Deloffre

Dans l’univers du développement web, le JSON et le JSON-LD sont deux formats souvent confondus, bien qu’ils répondent à des besoins différents. L’un est un format de données universel, l’autre une extension conçue pour enrichir le web sémantique. Si tu t’es déjà demandé pourquoi deux technologies qui commencent pareil peuvent avoir des usages si distincts, cet article va t’aider à y voir plus clair. Plongeons ensemble dans les spécificités de chacun, leurs cas d’usage et pourquoi le JSON-LD prend une place de plus en plus importante dans le référencement et la structuration des contenus web.

Comprendre le JSON : Un format de données simple et universel

Le JSON (JavaScript Object Notation) est un format de données textuel léger utilisé pour échanger des informations entre un client et un serveur. Il est né au début des années 2000, dans un contexte où le web commençait à se structurer autour de l’asynchrone et de l’interopérabilité. L’un de ses promoteurs les plus connus est Douglas Crockford, développeur et auteur américain, qui a officialisé l’usage du JSON en tant que format standard à partir de 2001. Bien que JSON soit inspiré de la syntaxe du langage JavaScript, il a été conçu pour être indépendant de tout langage de programmation. C’est cette simplicité syntaxique qui a permis son adoption rapide, notamment dans les échanges de données via les APIs web et les services RESTful. En 2013, le format JSON est formellement normalisé sous la spécification RFC 7159 (aujourd’hui remplacée par la RFC 8259), consolidant ainsi son rôle incontournable dans le développement logiciel moderne.

Exemple simple d’un objet JSON

Avant d’entrer dans les détails de la syntaxe, observons un exemple typique d’objet JSON. Il pourrait représenter une personne dans une application web :

{
  "nom": "Jean",
  "age": 30,
  "profession": "Développeur"
}

Ce court extrait nous montre comment les données peuvent être organisées sous forme de paires clé/valeur dans une structure claire et lisible. Voyons maintenant comment se construit un objet JSON valide, en décortiquant ses composants fondamentaux.

Les paires clé/valeur : Le cœur du JSON

Chaque élément dans un objet JSON est une paire clé/valeur, séparée par une virgule si plusieurs paires sont présentes. La clé est toujours une chaîne de caractères, et elle est suivie d’un deux-points : qui précède la valeur.

"nom": "Jean"

Ici, "nom" est la clé, et "Jean" est la valeur. Cette structure est répétée pour chaque information que l’on souhaite stocker dans l’objet.

Les objets : Structurer les données hiérarchiquement en JSON

Les objets sont l’élément fondamental du JSON. Ils sont délimités par des accolades { } et peuvent contenir plusieurs paires clé/valeur. Les objets permettent également de créer des structures imbriquées, en plaçant un objet à l’intérieur d’un autre :

{
  "nom": "Jean",
  "adresse": {
    "rue": "12 rue des Lilas",
    "ville": "Paris"
  }
}

Ici, la clé "adresse" contient elle-même un objet avec ses propres paires clé/valeur. Cela permet une représentation hiérarchique des données, très utile dans les structures complexes.

Les tableaux : Représenter des listes de données en JSON

Le JSON prend également en charge les tableaux, définis par des crochets [ ]. Un tableau contient une liste de valeurs, séparées par des virgules. Ces valeurs peuvent être des chaînes, des nombres, des booléens, ou même d’autres objets :

{
  "noms": ["Jean", "Lucie", "Sophie"]
}

Les tableaux permettent de regrouper des éléments similaires sous une même clé. Ils sont couramment utilisés pour représenter des collections (produits, utilisateurs, messages, etc.).

Les chaînes de caractères : encadrées de guillemets doubles

Les chaînes de caractères dans JSON doivent obligatoirement être encadrées de guillemets doubles " ". Contrairement à certains langages comme JavaScript, les guillemets simples ' ' ne sont pas valides en JSON. Voici un exemple correct :

"profession": "Développeur"

Attention : toute tentative d’utiliser des guillemets simples ou d’omettre les guillemets autour des clés ou des chaînes générera une erreur lors du parsing.

Les types de données supportés en JSON

Le JSON prend en charge un ensemble limité mais suffisant de types de données pour la plupart des applications :

  • Chaînes de caractères : "Jean", "Paris" ;
  • Nombres : 30, 99.5 (les entiers et décimaux sont valides) ;
  • Booléens : true ou false ;
  • Null : null (pour représenter l’absence de valeur) ;
  • Objets : comme vu plus haut, délimités par { } ;
  • Tableaux : comme vu précédemment, délimités par [ ]

Cette combinaison de types permet une modélisation souple des données. Toutefois, JSON n’autorise pas les fonctions, les dates (non typées) ou les commentaires, contrairement à d’autres formats comme YAML. Toute tentative d’ajouter un commentaire provoquera une erreur de parsing :

// Ceci est un commentaire : NON VALIDE EN JSON

Validation et bonnes pratiques

Il est fortement recommandé d’utiliser un validateur JSON, tel que JSONLint, pour vérifier la structure de vos fichiers JSON. Cela permet d’éviter les erreurs de syntaxe, notamment les virgules superflues, les guillemets manquants ou les types non valides. Par ailleurs, respecter une indentation claire (généralement deux ou quatre espaces) améliore la lisibilité, surtout dans les projets collaboratifs ou les configurations complexes.

Une compatibilité naturelle avec JavaScript

Le succès du JSON tient en grande partie à sa compatibilité directe avec JavaScript, le langage omniprésent du web. En effet, un objet JSON peut être converti en objet JavaScript avec une simple fonction : JSON.parse(). Inversement, une structure JavaScript peut être convertie en JSON via JSON.stringify(). Cette symbiose a favorisé une adoption massive côté front-end, notamment dans les navigateurs, sans nécessiter de bibliothèques tierces.

Lisibilité humaine et traitement machine du JSON

Le JSON offre une syntaxe à la fois lisible pour les humains et facilement interprétable par les machines. Contrairement à XML, plus verbeux et moins intuitif à première vue, le JSON s’inscrit dans une démarche de simplicité. Cette clarté permet aux développeurs de lire, écrire et déboguer les structures JSON rapidement, sans courbe d’apprentissage technique excessive.

Des usages omniprésents dans les écosystèmes modernes

Grâce à sa structure simple, son poids léger et sa compatibilité universelle, le JSON s’est imposé comme le standard de fait pour l’échange de données dans les architectures web modernes. Il est présent dans tous les maillons de la chaîne : du navigateur au serveur, en passant par les systèmes de configuration, les bases de données et les applications mobiles.

Voici un aperçu structuré des différents contextes où le JSON est massivement utilisé :

Contexte d’utilisation Description
APIs REST JSON est le format d’échange principal dans les APIs RESTful. Lorsqu’un client (navigateur, application mobile, script) envoie une requête à une API, la réponse est généralement un objet JSON structuré contenant les données demandées.
Fichiers de configuration De nombreux outils et frameworks utilisent des fichiers JSON pour la configuration, comme package.json pour Node.js, .babelrc pour Babel, ou encore tsconfig.json pour TypeScript.
Sérialisation d’objets Dans les langages comme Python, Java, PHP ou Go, le JSON est utilisé pour convertir des objets en chaînes de caractères afin de les stocker ou de les transmettre entre systèmes. Cela simplifie l’échange de données entre applications écrites dans différents langages.
Frameworks front-end Dans React, Angular ou Vue.js, le JSON est omniprésent pour gérer l’état des composants, récupérer des données via des appels HTTP, ou encore passer des paramètres entre modules. Il est au cœur des architectures modernes type SPA (Single Page Application).
Applications mobiles Que ce soit en Swift, Kotlin ou Flutter, les applications mobiles utilisent JSON pour interagir avec des backends distants via des APIs, ou pour stocker localement des données utilisateur.
Base de données NoSQL Des bases comme MongoDB utilisent des structures proches du JSON (BSON) pour stocker les documents. Cela permet de manipuler directement les données dans un format lisible et structuré.
Scripts et automatisation De nombreux scripts CLI (en bash, Python ou Node.js) utilisent le JSON comme format d’entrée/sortie pour échanger des paramètres, consommer des services, ou produire des logs lisibles par d’autres systèmes.

Aujourd’hui, le JSON est devenu une brique essentielle (et souhaitée) dans la quasi-totalité des systèmes numériques actuels. Sa simplicité d’utilisation et sa flexibilité en font un choix incontournable pour toute application souhaitant échanger des données de manière efficace.

Un format puissant, mais sans sémantique intégrée

Malgré ses nombreux avantages, le JSON reste un format de structure, pas de signification. Il décrit comment les données sont organisées, mais pas ce qu’elles représentent réellement. Par exemple, si une clé porte la valeur "Jean", JSON ne peut pas déterminer s’il s’agit :

  • D’un prénom d’utilisateur,
  • D’un nom de fichier,
  • D’un identifiant temporaire,
  • Ou d’une simple chaîne aléatoire.

Cette absence de contexte rend le JSON difficile à interpréter par des systèmes automatisés, comme les moteurs de recherche, les assistants vocaux ou les agents intelligents. Ces technologies ont besoin de comprendre les relations entre les données — pas seulement leur structure — pour fonctionner efficacement.

En d’autres termes, le JSON est parfait pour transporter des données entre applications, mais il est aveugle au sens. Il ne distingue pas un produit d’un événement, une personne d’un lieu, un article de blog d’un avis client. Et c’est précisément ce vide que vient combler le JSON-LD, en ajoutant une couche de sémantique indispensable pour le web moderne.

Ce que le JSON-LD apporte de plus : Une couche sémantique

Le JSON-LD, ou JavaScript Object Notation for Linked Data, est une extension du format JSON conçue pour donner du sens aux données numériques que nous utilisons beaucoup en SEO. Il est né au cœur des travaux du W3C (World Wide Web Consortium) sur le web sémantique, une initiative lancée dès les années 2000 sous l’impulsion de Tim Berners-Lee, l’inventeur du web. L’idée fondatrice : Transformer le web en une gigantesque base de connaissances interconnectée, où les machines pourraient non seulement lire, mais comprendre les informations qu’elles traitent. Le JSON-LD a été officiellement publié en 2014, puis recommandé par le W3C comme format de sérialisation pour les données liées (Linked Data). Son principal objectif est de rendre les données plus exploitables par les moteurs de recherche, les assistants vocaux et les systèmes d’intelligence artificielle, en explicitant les relations entre les éléments à l’aide d’identifiants universels.

Des bases identiques, mais une structure enrichie

Le JSON-LD reprend la syntaxe simple et familière du JSON, mais y ajoute des éléments sémantiques. Il s’appuie notamment sur deux concepts clés :

  • @context : qui définit le cadre sémantique (souvent via une URL comme https://schema.org) dans lequel les données doivent être interprétées.
  • @type : qui précise la nature de l’entité décrite (par exemple : Organization, Person, Event).

Voici un exemple simple d’utilisation de JSON-LD pour décrire une entreprise :

{
  "@context": "https://schema.org",
  "@type": "Organization",
  "name": "Exemple Entreprise",
  "url": "https://www.exemple.com",
  "logo": "https://www.exemple.com/logo.png"
}

Chaque élément ici prend un sens sémantique clair. Google ou Bing comprennent non seulement qu’il s’agit d’une entité appelée “Exemple Entreprise”, mais aussi que c’est une organisation officielle disposant d’un site web et d’un logo associé.

Schema.org : Le vocabulaire de référence pour le JSON-LD

Lorsqu’il s’agit d’ajouter une dimension sémantique aux données web via JSON-LD, le vocabulaire Schema.org est devenu la norme de facto. C’est un projet collaboratif lancé en 2011 par les principaux moteurs de recherche — Google, Bing, Yahoo et Yandex — dans le but d’unifier la manière de décrire les données structurées sur internet. Avant sa création, de nombreux webmasters utilisaient des microformats ou des standards hétérogènes comme RDFa, ce qui compliquait l’interprétation des données par les moteurs de recherche. Schema.org est venu simplifier ce paysage en offrant un vocabulaire centralisé, riche, et constamment mis à jour, pour permettre une compréhension cohérente des données par toutes les machines.

Un vocabulaire structuré, extensible et universel

Schema.org fonctionne comme une gigantesque bibliothèque de types et de propriétés que les développeurs peuvent utiliser pour baliser presque tous les éléments d’un site web. Il comprend aujourd’hui plus de 800 types (ou types d’entités) et des milliers de propriétés permettant de décrire :

  • Des produits (Product, Offer, AggregateRating, etc.) ;
  • Des personnes (Person, ContactPoint, JobTitle, etc.) ;
  • Des entreprises et organisations (Organization, LocalBusiness, etc.) ;
  • Des événements (Event, MusicEvent, SportsEvent, etc.) ;
  • Des articles, recettes, films, livres, cours, applications, etc.

Ce système fonctionne par héritage : un type peut hériter des propriétés d’un type parent. Par exemple, Movie est un sous-type d’CreativeWork, qui lui-même dérive du type Thing, la racine commune de tous les types Schema.org.

Un exemple appliqué : le fil d’Ariane (breadcrumb)

Parmi les nombreuses applications possibles, l’un des cas d’usage les plus courants est celui du fil d’Ariane. Celui-ci permet aux moteurs de recherche d’afficher une hiérarchie claire des pages dans les résultats, améliorant l’expérience utilisateur et le maillage interne. Voici un exemple de balisage JSON-LD pour un fil d’Ariane :

{
  "@context": "https://schema.org",
  "@type": "BreadcrumbList",
  "itemListElement": [
    {
      "@type": "ListItem",
      "position": 1,
      "name": "Accueil",
      "item": "https://www.exemple.com"
    },
    {
      "@type": "ListItem",
      "position": 2,
      "name": "Blog",
      "item": "https://www.exemple.com/blog"
    },
    {
      "@type": "ListItem",
      "position": 3,
      "name": "Article JSON-LD"
    }
  ]
}

Ce balisage indique explicitement à Google qu’il s’agit d’un parcours de navigation hiérarchique, et peut être repris dans la SERP sous forme de fil d’Ariane cliquable. Ce type de données structurées est un bon exemple de la synergie entre Schema.org et JSON-LD : clarté, compatibilité, et enrichissement visuel.

Comment intégrer JSON-LD dans une page web

Le JSON-LD est intégré dans le HTML via une balise <script> de type application/ld+json. Cette balise est placée dans l’en-tête <head> ou le pied de page <body> sans impacter le rendu visuel de la page :

<script type="application/ld+json">
{
  "@context": "https://schema.org",
  "@type": "Organization",
  "name": "Exemple Entreprise",
  "url": "https://www.exemple.com"
}
</script>

Cette méthode d’intégration est non intrusive : elle ne nécessite pas de modifier la structure HTML visible de la page, contrairement aux microdonnées qui doivent être insérées directement dans les balises HTML. Cela rend le JSON-LD particulièrement apprécié des développeurs et des intégrateurs web.

Des outils pour faciliter la création et la validation

Pour accompagner l’utilisation de Schema.org et JSON-LD, plusieurs outils sont disponibles :

  • Test des résultats enrichis (Google) ;
  • Schema Markup Validator ;
  • Documentation officielle Schema.org.

Ces outils permettent de tester la validité d’un balisage, de vérifier qu’il est interprété correctement, et d’identifier les erreurs ou les propriétés manquantes. De nombreux CMS comme WordPress, Joomla ou Drupal proposent également des extensions SEO (Yoast, Rank Math, etc.) qui génèrent automatiquement un balisage JSON-LD conforme à Schema.org.

Un langage vivant, porté par une communauté active

Le vocabulaire Schema.org est en constante évolution, grâce à une communauté active de développeurs, chercheurs, acteurs du SEO et ingénieurs des moteurs de recherche. De nouveaux types sont régulièrement ajoutés pour refléter les évolutions du web : tutoriels vidéo, webinaires, jeux interactifs, objets connectés, etc. Cette capacité à s’adapter et à s’enrichir en permanence fait de Schema.org un outil pérenne pour quiconque souhaite rendre ses contenus visibles, compréhensibles et interopérables dans l’écosystème numérique actuel.

Interopérabilité et pérennité des données en JSON-LD

Un autre avantage majeur du JSON-LD est sa capacité à lier les données entre elles grâce à l’utilisation d’identifiants universels (URI). Cela signifie que plusieurs pages ou bases de données peuvent faire référence à une même entité de manière cohérente, renforçant ainsi l’interopérabilité entre systèmes et la pérennité des contenus. Par exemple, si plusieurs sites décrivent la même entreprise en utilisant le même URI, les moteurs de recherche sont en mesure de consolider les informations et de renforcer la fiabilité des données affichées aux utilisateurs.

Facilité d’implémentation pour les développeurs

Contrairement à d’autres formats de données structurées comme le RDFa ou les microdonnées, le JSON-LD est externe au contenu HTML visible. Il peut donc être ajouté, modifié ou supprimé sans toucher à la structure du site, ce qui facilite grandement la maintenance. De nombreux CMS (comme WordPress via des plugins SEO), frameworks et outils de gestion de contenu intègrent aujourd’hui nativement le support du JSON-LD, rendant son adoption simple même pour des profils non techniques.

Vers un web sémantique accessible et utile

Le JSON-LD représente une passerelle entre le web traditionnel et le web sémantique. Il permet aux machines de dépasser la simple lecture de balises pour véritablement comprendre le contenu et les relations entre les éléments d’une page. Cette compréhension est la clé pour des usages plus avancés : moteurs de recherche plus pertinents, assistants numériques plus intelligents, intégration entre services plus fluide.

À terme, c’est toute la navigation, la recherche et l’interaction avec les contenus en ligne qui deviennent plus riches et intuitives, au bénéfice des utilisateurs comme des professionnels du web.

Xavier Deloffre

Xavier Deloffre

⇒ Fondateur de la société Facem Web à Arras, Lille (Hauts de France), je suis également blogueur et formateur en Web Marketing, Growth Hacking. Passionné de SEO d'abord (!), je fais des outils Web à disposition tout ce qui est possible dans la chasse aux SERPs afin de travailler la notoriété de nos clients.

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