Maillage interne SEO : faut-il optimiser ses liens internes ?

Maillage interne SEO d’un site. Voilà bien un critère d’optimisation sur lequel beaucoup de référenceurs n’ont de cesse de se pencher et pour cause. Quand on exerce dans le milieu du SEO, il est tout de même plus que difficile de poser les yeux sur un site Internet quel qu’il soit et de ne pas chercher ce que l’on optimiserait si on en avait la responsabilité.
Que vous soyez responsable du référencement du site Web que vous êtes en train de regarder ou un consultant SEO à qui on demanderait son avis sur ce qu’il est possible de faire, avouez que c’est toujours trop tentant. Et dans ce qui saute aux yeux très rapidement : le maillage interne !

Sauf que voilà, si cela parle bien vite à de nombreux SEO, pour les personnes qui commencent à se documenter en la matière pour savoir quelle marge de manœuvre s’offre à eux, il n’est pas facile de juger si on risque de basculer dans la sur-optimisation ou pas pour les moteurs de recherche. Le fait d’avoir entendu parler des animaux du zoo de Google a rendu bon nombre de webmasters et de commanditaires de site Web prudents. A tort ou à raison en ce qui concerne les liens internes et un maillage interne SEO dangereux ? C’est ce que nous allons voir ci-dessous.

Avant de développer les points ci-dessus, nous préférons vous prévenir tout de suite que nous allons ici vous donner des avis un peu plus tranchés qu’à l’accoutumée sur de nombreux blogs SEO. Libre à vous de suivre les conseils ou pas. Libre à vous aussi, si vous êtes un expert SEO de ne pas partager notre avis et de nous le faire savoir dans les commentaires qui se trouvent en bas de page.

Maillage interne optimisé, danger ou bonne idée ?

Bonne idée pardi. Assurément une bonne idée entre autres recommandations SEO. Tant que nous ne parlons que de structure de site, très sincèrement, nous ne voyons absolument pas ce que vous risquez à ce que cette dernière soit optimisée pour le SEO. Quand on parle de maillage interne, on ne parle évidemment pas que des ancres que vous utilisez pour vos liens internes.

Si on regarde ce seul aspect, on passe à côté d’une bonne partie de l’essentiel. La façon dont vous allez structurer la navigation par le type d’arborescence choisie. Déjà, il vous faudra intégrer le SEO à la réflexion dès cette étape. Contrairement à ce que beaucoup trop de décideurs pensent, on ne passe pas par la case création de site Internet (qu’il s’agisse d’un site vitrine comme d’un site e-commerce), ou par la case refonte de site Internet avant de se dire :

maintenant (puisque ça ne fonctionne (pas/pas assez)) on va s’occuper du référencement naturel.

Vos priorités en matière d’ergonomie et de marketing doivent être conciliées avec celles du référencement naturel pour définir le type de maillage interne SEO que vous pouvez utiliser. Est-il possible de mettre en place un cocon sémantique ? Faut-il privilégier le Siloing ? Quelles sont les pages qui doivent impérativement figurer dans le menu de navigation dans le header de votre site Internet ? Quelles sont celles qui, au contraire, (doivent / peuvent) être accessibles autrement et faire ainsi l’objet d’une autre forme d’optimisation pour les liens internes qui pointent vers elles ?

Optimiser son maillage interne dès la structure

Une fois les réponses à toutes ces questions couchées sur le papier, comment optimiser son maillage interne dès la structure ? Pour cela, nous vous proposons de toujours avoir présent à l’esprit les deux grands principes qui suivent. Précisons qu’ils ne s’appliquent pas seulement à la structure de votre site Web, mais à chacune de vos pages, simplement, il est encore plus important de les considérer dès la structure sur laquelle vous ne revenez a priori pas fréquemment.

Le positionnement du lien est un critère important

Plus le lien vers votre page interne sera dans les premiers liens de votre page et plus vous indiquerez aux moteurs de recherche qu’il s’agit d’une page importante.

Plus nombreuses sont les pages receveuses, moins chacune d’entre elle est pourvue

N’oubliez pas que votre site a un potentiel (défini par de nombreux critères : son historique, le volume de contenu que l’on y trouve, sa thématisation, la qualité et la quantité des liens qu’il reçoit…) et que même si ce dernier est extensible, vous avez toujours intérêt à dispatcher intelligemment. Raisonnez en pourcentage et pas en chiffres.

Prenons une petite métaphore pour mieux vous expliquer le concept. Imaginez que votre site Web soit un sac de billes avec 100 billes. Si vous mettez 10 liens vers 10 pages (un lien par page à chaque fois), vous donnez moins de billes à chacune que si vous mettez 5 liens vers 5 pages (un lien par page à chaque fois également).

Par la suite, si vous augmentez le potentiel de votre site (nouveaux liens, nouveaux contenus…) considérez plutôt qu’au lieu d’avoir 120 billes, vous avez 100 billes un peu plus grosses.

Cette notion étant entendue, vous comprenez à quel point la réflexion sur la catégorisation de vos pages est essentielle.

Synthétiser le tout pour arriver à une structure optimisée

Conclusion, pour concevoir une bonne structure, vous devez jongler avec les deux grands principes SEO ci-dessus et les concilier avec les autres priorités, ergonomie, marketing, etc.

Liens internes optimisés, aussi dangereux que les liens externes ?

Maintenant que vous avez un maillage interne optimisé pour le SEO dès l’architecture de votre site Web, pouvez-vous prendre des risques avec vos liens internes en en optimisant les ancres ? Sont-ils aussi dangereux que les liens externes ?

Non, les ancres des liens internes de votre site Web ne sont pas aussi “dangereuses” que celles des backlinks que vous recevez par ailleurs. Ici les considérations qui devront vous intéresser sur les ancres que vous allez mettre seront bien plus de l’ordre de l’expérience utilisateur que de leur “potentielle toxicité” SEO. Les requêtes des internautes se faisant le plus souvent dans le non respect des stopwords (à, de, d’…), il vous faudra soit trouver des subterfuges de langage pour que les mots clés puissent s’associer de façon non fautive sans les stopwords et / ou exploiter les formes sans les stopwords dans des menus de navigation ou autre.

Pour le reste, le risque de basculer dans de la sur-optimisation en exploitant des ancres de liens internes contenant les mots clés nous apparaît comme faible à quasi-nul sans qu’un problème de contenu indigeste pour l’utilisateur ne se présente bien avant.

Optimisation des liens internes pour le SEO ET l’utilisateur / le marketing

Ici nous allons entrer dans une petite particularité qui va vous permettre d’optimiser et pour les moteurs de recherche et pour les utilisateurs. Sympa, non ? C’est même grâce à cette particularité que les risques de basculer dans la sur-optimisation au motif d’une exploitation abusive d’ancres optimisées de vos liens internes nous paraît faible.

Il faut savoir que si Google et ses autres confrères moteurs de recherche attribuent plus de poids à une page si elle reçoit plus de liens internes, elle n’accorde en revanche, en ce qui concerne les ancres, d’importance qu’à la première dans la page.

Concrètement, si depuis une page profonde de votre site Internet vous avez trois liens qui pointent vers la même page, par exemple votre page d’accueil, Google ne considérera comme important que la première ancre des trois. Ainsi, si vous avez comme ancres pour ces trois liens : accueil, mon site Web, retour à l’accueil ; Google considérera bien qu’il y a trois liens, mais la seule ancre à laquelle il va donner de l’importance sera “accueil”.

La méthode consiste donc à faire en sorte que vos liens internes comportent dans leurs ancres vos principaux mots clés (idéalement et dans la mesure du possible des requêtes exactes d’internautes) pour chaque premier lien vers une page donnée, et ensuite, pour les autres, des ancres plus incitatives (cliquez ici, nous contacter, etc.). Mettre en avant cette capacité pourra régulièrement vous aider à arrondir les angles des considérations marketing qui seront forcément différentes.

S’il s’agit d’une page linkée depuis le menu de navigation optimisez-en l’ancre du lien et plus bas dans la page vous pourrez vous permettre d’interpeller l’internaute : en utilisant la deuxième personne du pluriel, un bouton de call to action optimisé, etc.

Un exemple de maillage interne issu d’une arborescence défectueuse

L’arborescence est la source de nombreux maux si l’on observe bien certains très gros sites. Il est en effet parfois plus délicats d’établir les parentés, les liens légitimes entre les différents éléments pages du site Web si l’arborescence n’est pas bonne. Dans l’exemple qui suit, vous pouvez voir à partir d’une arborescence éclatée, d’une profondeur de pages trop importante, un maillage bien trop faible pour aider les des contenus qui deviennent de fait orphelins :

Voici pour l’exemple l’arborescence d’origine du site Internet :

arborescence du site éclatée

Et la conséquence du maillage interne mal géré :

maillage interne déficient

Maillage interne déficient

On note ici que les traits oranges ne s’occupent pas des points les plus éloignés de l’arborescence. Ce type de réalité peut se développer sur de gros sites avec le temps, rendant les pages les plus éloignées non crawlées par GoogleBot notamment. Difficile dans ce cas d’établir des connexion et d’imaginer autre chose qu’une désindexation progressive des contenus, notamment via des softs 404.

Thématisez au mieux pour assurer un maillage interne efficace ensuite !

Établir les priorités pour un maillage interne performant

Comment avec toutes les considérations que nous venons de voir, établir les priorités pour pouvoir élaborer un maillage interne performant.

Il y a plusieurs choses à prendre en compte.

Tout d’abord que les liens les plus importants dans la page seront ceux qui seront dans la partie “content” de la page. Les liens présents en sidebar et en footer présentent beaucoup moins de potentiel. Ce n’est pas pour autant qu’ils sont forcément toujours moins visibles. Conclusion, vous pourrez parfaitement mettre des liens importants pour les utilisateurs et bien moins pour le SEO (liens vers les différents profils sociaux par exemple) dans une sidebar sur la droite. Ces derniers seront ainsi lus par le moteur après le contenu principal de la page et les éventuels liens qu’il contient.

Ensuite, catégoriser le site avec des niveaux de profondeur est une bonne pratique qui va permettre de faire comprendre aux moteurs de recherche quelles sont les pages les plus importantes (pages les plus proches de la page d’accueil) et de bien “cataloguer” l’ensemble. Toutefois, plus une page sera lointaine et plus le maillage interne dont elle aura besoin pour se positionner sera conséquent. Vous devez donc anticiper cela au moment de concevoir votre arborescence.

Enfin, plus le lien sera haut placé dans le contenu de la page et plus il sera important. Thématisez donc votre site en conséquence et pensez-y aussi si vous souhaitez mettre des liens sortants.

A propos de l'auteur(e)