Met-on les 3 w de cette manière : www. ou est-ce mieux sans ?

Par Xavier Deloffre

Quand vous lancez un site Internet, vous avez besoin d’un nom de domaine et ensuite de le configurer sur un hébergement, une plateforme parfois. Dans de nombreux cas, vous verrez sur la toile des sites avec les trois W de cette manière : https://www.monsiteinternet.fr. Mais parfois, et c’est le cas de Facem Web, vous aurez simplement https://monsiteinternet.fr. Sur le sujet, il n’y a pas tant à dire comme vous le voyez ensuite mais qu’est-ce qui est mieux ? Cela dépend en fait d’autres facteurs que le SEO comme nous le voyons plus loin.

Avant-propos : D’où viennent les WWW et que sont-ils vraiment ?

Avant même de décider s’il faut utiliser ou non les fameuses « trois w » dans une adresse web, encore faut-il comprendre leur origine et leur signification. L’acronyme « WWW » désigne le World Wide Web, que l’on peut traduire par « toile mondiale ». Il ne s’agit pas d’Internet en soi, mais d’une de ses composantes majeures : le Web, autrement dit l’ensemble des pages HTML interconnectées accessibles via un navigateur. Ce concept voit officiellement le jour en 1989, sous l’impulsion du chercheur britannique Tim Berners-Lee, alors au CERN. C’est lui qui conçoit les bases du protocole HTTP, du langage HTML et du système d’adressage des pages via des URL, posant ainsi les fondations de l’expérience Web que nous connaissons aujourd’hui.

À ses débuts, chaque adresse web était précédée du préfixe www., qui n’était pas là par hasard. Techniquement, il désignait un sous-domaine du domaine principal, utilisé spécifiquement pour le serveur hébergeant les pages web. On pouvait tout aussi bien avoir ftp.nomdusite.com pour un serveur de transfert de fichiers, ou mail.nomdusite.com pour les emails. Le préfixe « www » permettait donc de différencier les services disponibles sur une infrastructure donnée. Avec le temps, son usage est devenu une convention standard, si bien que les internautes ont pris l’habitude d’y recourir systématiquement, même lorsqu’il n’était pas strictement nécessaire.

Mais voilà : Depuis les années 2010, et surtout avec l’explosion des CMS comme WordPress, Joomla ou encore Drupal, la tendance s’est inversée. De nombreux administrateurs et développeurs ont pris le parti d’utiliser des URL sans les « www », préférant des adresses plus courtes, plus lisibles, plus modernes. D’autant plus que les navigateurs récents comme Google Chrome ou Safari ont progressivement masqué cette partie de l’URL dans la barre d’adresse, la rendant presque invisible aux yeux de l’utilisateur moyen.

Alors, est-il encore pertinent de conserver les www dans son nom de domaine ? Ou au contraire, faut-il s’en affranchir au nom de la simplicité ? Et surtout, que dit le référencement naturel (SEO) à ce sujet ? Autant de questions auxquelles nous répondrons dans cet article. Car derrière ces trois lettres se cache une problématique bien plus stratégique qu’il n’y paraît : celle de la gestion de votre identité numérique, de votre visibilité et de la cohérence de votre site web dans l’écosystème digital.

Les 3w du point de vue du référencement naturel SEO

À l’agence, nous gérons des centaines de sites entre ceux de nos clients et les nôtres, certains avec les fameux www en préfixe, d’autres sans. Et il faut bien le dire : en matière de référencement naturel, cette différence n’a aucune incidence directe sur votre positionnement dans Google. Les trois lettres emblématiques du World Wide Web relèvent aujourd’hui davantage de l’usage que de la technique. Pourtant, cela ne veut pas dire que le sujet est à négliger. En réalité, tout est question de cohérence technique et de bonne configuration serveur. Le principal enjeu réside dans le fait que, pour un moteur de recherche comme Google, https://www.votre-site.fr et https://votre-site.fr sont deux adresses différentes. Si vous laissez les deux accessibles sans redirection ni canonical bien définis, vous risquez de créer un problème de contenu dupliqué (duplicate content). Cela peut nuire à la clarté de votre indexation et diluer la puissance de vos backlinks.

Notre conseil ? Choisissez une seule version de votre URL racine et tenez-vous-y. Que vous optiez pour l’URL avec ou sans les www, l’important est de rediriger systématiquement l’autre version vers votre choix principal via une redirection 301. Cette configuration se fait directement dans le fichier .htaccess ou via la configuration DNS/Nginx/Apache de votre hébergement.

Sur WordPress, des extensions comme Yoast SEO peuvent vous aider à vérifier si l’ensemble est bien harmonisé entre la version avec et sans www. Ce plugin signale automatiquement les incohérences d’URL et vous permet d’indiquer une URL canonique pour éviter toute confusion côté moteur de recherche. Mais si vous utilisez un autre CMS, pas d’inquiétude :

  • Sur Joomla, vous pouvez configurer le comportement des URLs via le fichier .htaccess et l’activation du mode SEO dans les réglages généraux.
  • Avec Drupal, il est possible de définir la redirection vers l’URL canonique via des modules comme Redirect ou Global Redirect, qui forcent le schéma d’URL choisi ;
  • Pour les sites e-commerce sous Prestashop, le choix de l’URL principale (avec ou sans les www) se fait dans l’onglet « Trafic & SEO » du back-office, et vous pouvez compléter avec des règles de redirection via votre hébergement ;
  • Sur Shopify, la plateforme applique automatiquement une redirection vers la version canonique choisie (avec ou sans www), mais vous pouvez le vérifier dans la configuration DNS ou via votre Search Console.

Quel que soit le CMS utilisé, la logique reste la même : ne jamais laisser coexister deux versions accessibles sans redirection, au risque de diviser votre autorité SEO et de pénaliser votre visibilité organique.

Enfin, pour les plus pointilleux, sachez que certains CDN ou outils d’analyse de performance font encore une distinction entre les deux formats. Il peut donc être pertinent d’indiquer clairement dans votre fichier robots.txt ou votre Search Console la version que vous souhaitez voir priorisée.

Rappel : les « www » ne sont pas obligatoires de nos jours, mais une URL mal consolidée peut être fatale à votre SEO si elle génère des contenus dupliqués ou des redirections mal gérées.

Vous avez oublié de rediriger l’un vers l’autre !

Lorsque vous faites le choix d’exploiter votre nom de domaine avec ou sans les www, il est impératif de configurer une redirection 301 SEO friendly depuis la version non retenue vers la version canonique de votre site. Par exemple, si vous optez pour example.com, vous devez rediriger toutes les requêtes vers www.example.com vers la version sans les www. Et inversement, si vous avez choisi de conserver les www, la version nue du domaine devra pointer vers celle-ci. Pourquoi est-ce important? D’un point de vue technique, chaque version (avec ou sans www) est considérée par les moteurs de recherche comme une entité distincte. Sans redirection explicite, Google peut interpréter cela comme du contenu dupliqué, ce qui dilue votre PageRank et vos signaux SEO entre deux entités concurrentes. Cela peut non seulement nuire à votre référencement, mais aussi empêcher l’indexation optimale de vos pages.

D’un point de vue expérience utilisateur, cette redirection évite également la confusion : l’internaute est toujours orienté vers la bonne version du site, ce qui limite les erreurs de session, de cookies ou de chargement de ressources (notamment CSS/JS sur des sous-domaines mal configurés). Sur le plan du linking, il s’agit aussi de centraliser vos liens entrants (backlinks). De nombreux sites ou blogs peuvent naturellement faire un lien vers votre site avec les www, même si vous n’avez pas communiqué ainsi. Sans redirection, ces liens ne transmettent pas correctement leur link juice. Une redirection 301 garantit que toute la puissance SEO acquise, peu importe le format utilisé, converge vers votre version officielle du domaine.

Enfin, pensez à déclarer la version préférée de votre site dans Google Search Console (dans l’onglet Domaine ou Propriété URL selon la configuration), et assurez-vous que vos balises rel="canonical" pointent bien systématiquement vers la version canonique définie.

Pour implémenter une redirection 301 permanente, vous pouvez utiliser votre fichier .htaccess si vous êtes sur un serveur Apache, ou bien configurer les règles de redirection dans NGINX, via l’interface de votre hébergeur, ou à l’aide d’un plugin si vous êtes sur WordPress.

Le point squatting des 3 w impacte le trafic du site Internet

Le point squatting est une technique d’abus de nom de domaine particulièrement sournoise mais bien connue dans l’écosystème SEO et cybersécurité. Elle consiste à enregistrer volontairement une URL proche d’un domaine très populaire, à laquelle on supprime le point situé entre « www » et le nom de domaine principal. Exemple : wwwamazon.com au lieu de www.amazon.com. Cette petite altération suffit à tromper l’œil inattentif d’un internaute ou d’un robot et permet de capter une fraction du trafic intentionné pour le site légitime. Ce type de pratique repose sur la typographie visuelle : les utilisateurs tapant vite ou utilisant des barres d’adresse mal configurées peuvent omettre le point après « www », déclenchant ainsi un accès à un site frauduleux qui peut :

  • Afficher de la publicité contextuelle ou programmatique via des réseaux peu scrupuleux ;
  • Injecter des malwares ou des scripts de minage de crypto-monnaie ;
  • Ou simplement capter des cookies ou données de sessions via du phishing ou des formulaires clonés.

C’est une stratégie de détournement de trafic souvent classée dans les pratiques de black hat SEO, notamment lorsqu’elle est combinée à des redirections automatiques vers des pages monétisées. Certains acteurs malintentionnés s’en servent aussi comme passerelle vers un money site, via une redirection 301 ou une iframe masquée. Un exemple célèbre est justement wwwamazon.com, qui d’après les données de l’outil Ubersuggest, générait environ 1900 requêtes mensuelles en France (requête “www amazon” sans point). Amazon a fini par racheter ce domaine pour le sécuriser et l’a redirigé proprement vers https://www.amazon.fr via une redirection 301.

D’un point de vue SEO pur, cela pose aussi la question de l’impact du linking externe. En effet, imaginez un lien mal rédigé dans un article (oubli du point après « www ») : si le domaine n’est pas correctement redirigé ou s’il appartient à un tiers, ce lien peut à la fois :

  • Drainer du trafic involontaire vers un domaine parasite ;
  • Nuire à votre autorité de domaine en introduisant une confusion dans l’écosystème de liens ;
  • Créer un risque réputationnel si la page de destination contient du contenu frauduleux ou indésirable.

Petit conseil technique : Si votre site commence à générer du trafic conséquent, il est recommandé d’acheter les variantes de votre nom de domaine : avec et sans www, fautes typographiques fréquentes, tirets oubliés, extensions régionales proches (.fr, .com, .net, etc.). Configurez ensuite des redirections 301 de toutes ces variantes vers votre domaine principal pour éviter tout squatting ou dilution de trafic.

Votre site est à fort trafic ? Sécurisez votre marque : achetez et redirigez les domaines proches pour éviter de vous faire détourner du trafic stratégique.

La marque comme juge de paix : Les 3w, c’est un peu mieux !

Lorsqu’il s’agit de choisir une forme d’URL, entre www.mamarque.fr et mamarque.fr, le SEO pur n’est pas le seul juge. La construction de la notoriété et la cohérence de marque entrent pleinement en jeu. En effet, l’usage des « trois w » reste solidement ancré dans les habitudes linguistiques et culturelles liées au Web. Il suffit d’observer la manière dont les internautes citent une adresse en public, à l’oral ou lors d’interventions en entreprise : « Va voir sur www.nomdusite.com » revient beaucoup plus souvent que « tape nomdusite.com ». C’est un réflexe pavlovien du numérique. Et ce phénomène ne se limite pas au bouche-à-oreille : dans les usages vocaux, les assistants personnels comme Google Assistant, Siri ou Alexa tiennent compte des formulations avec « www », qui sont souvent associées à un site principal dans leurs index. Cela peut jouer sur le référencement vocal si vous avez bien redirigé les variantes.

Le cas des médias traditionnels

L’argument branding en faveur des « www » s’illustre aussi dans les formats de communication classiques. Sur une annonce radio, chaque seconde coûte. Dire « www.nomdusite.fr » est :

  • Plus court et plus fluide que « tapez https://nomdusite.fr » ;
  • Plus immédiatement compréhensible qu’une mention de protocole technique (HTTPS n’évoque rien pour la majorité du grand public) ;
  • Et visuellement plus propre sur une affiche ou un spot TV.

En vidéo comme en print, l’œil retient plus facilement le bloc visuel « www.nomdusite.fr » que le simple domaine brut. On reconnaît ici un symbole universel du Web, ancré dans l’imaginaire collectif depuis les débuts d’Internet.

Branding VS performance technique : Trouver le bon équilibre

Cela dit, il faut garder à l’esprit que ce choix est avant tout une affaire d’identité de marque, pas une condition sine qua non du bon positionnement SEO. La vraie priorité reste de bien choisir votre nom de domaine : Simple, mémorisable, pertinent sémantiquement, et si possible sans tiret, sans ambiguïté de prononciation ni fautes d’orthographe potentielles.

Que vous optiez pour une structure avec ou sans les « www », l’essentiel est que :

  • Une redirection 301 soit mise en place correctement vers la version canonique ;
  • Les liens internes et externes convergent tous vers cette version unique ;
  • Et que votre marque soit cohérente dans toutes ses représentations : digitale, vocale, publicitaire et éditoriale.

Rediriger les WWW ou sans WWW : Apache vs Nginx

Dès lors que vous avez choisi entre une version de votre site avec ou sans www., il devient impératif d’effectuer une redirection correcte de l’une vers l’autre. Pourquoi ? Pour éviter les contenus dupliqués (duplicate content), garantir une cohérence SEO, et surtout ne pas perdre les éventuels liens entrants pointant vers la mauvaise version. En effet, les moteurs de recherche considèrent https://www.monsite.fr et https://monsite.fr comme deux URLs différentes. C’est donc à vous, en tant qu’administrateur, de spécifier clairement la version canonique.

Redirection WWW vers sans WWW avec Apache (.htaccess)

Si votre serveur fonctionne sous Apache (cas classique avec les hébergements mutualisés), vous pouvez utiliser le fichier htaccess situé à la racine de votre site. Voici comment forcer une redirection des WWW vers la version sans www :

RewriteEngine On
RewriteCond %{HTTP_HOST} ^www\.monsite\.fr [NC]
RewriteRule ^(.*)$ https://monsite.fr/$1 [L,R=301]

Inversement, si vous souhaitez forcer la redirection de la version sans www vers la version WWW, utilisez ce code :

RewriteEngine On
RewriteCond %{HTTP_HOST} ^monsite\.fr [NC]
RewriteRule ^(.*)$ https://www.monsite.fr/$1 [L,R=301]

Dans les deux cas, on utilise la directive R=301 pour signaler une redirection permanente (redirection SEO friendly), et l’option L (Last) pour stopper toute autre règle de réécriture si celle-ci est appliquée.

Redirection WWW ou sans WWW sous Nginx

Si vous êtes sur un serveur Nginx (VPS, Cloud, ou hébergement type Kinsta), la redirection ne passe pas par un fichier .htaccess mais par la configuration directe du fichier serveur, généralement situé dans /etc/nginx/sites-available/.

Voici comment forcer une redirection de www vers sans WWW :

server {
    listen 80;
    server_name www.monsite.fr;
    return 301 https://monsite.fr$request_uri;
}

Et pour rediriger les sans WWW vers la version www, inversez simplement les lignes :

server {
    listen 80;
    server_name monsite.fr;
    return 301 https://www.monsite.fr$request_uri;
}

N’oubliez pas de relancer Nginx après toute modification avec :
sudo systemctl restart nginx

Petits conseils SEO pour conclure

Dans tous les cas, pensez à déclarer uniquement votre version canonique dans la Google Search Console et à ajouter un fichier sitemap.xml à jour. Utilisez également la balise <link rel="canonical"> dans vos pages HTML pour indiquer explicitement l’URL que Google doit indexer. Enfin, vérifiez régulièrement vos redirections à l’aide d’outils comme HTTP Status ou Redirect Checker.

Et vous, avec ou sans WWW ? Réfléchissez en stratège, pas seulement en technicien 🙂

Xavier Deloffre

Xavier Deloffre

Fondateur de Facem Web, agence implantée à Arras et à Lille (Hauts-de-France), je suis spécialiste du Web Marketing, formateur expérimenté, et blogueur reconnu dans le domaine du Growth Hacking. Passionné par le référencement naturel (SEO) que j'ai découvert en 2009, j'imagine et développe des outils web innovants afin d'optimiser la visibilité de mes clients dans les SERPs. Mon objectif principal : renforcer leur notoriété en ligne par des stratégies digitales efficaces et créatives.

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