Par défaut, WordPress organise vos contenus à travers un système de classification appelé taxinomie. Les catégories font partie de ces taxonomies, au même titre que les étiquettes (tags), mais elles jouent un rôle structurel bien plus important. Chaque article publié dans WordPress doit être rattaché à une ou plusieurs catégories, même si vous ne le précisez pas, auquel cas il sera automatiquement affecté à la catégorie par défaut (« Non classé »).

Ces catégories sont essentielles pour :

• Structurer votre contenu dans une arborescence logique ;
• Permettre la navigation par filtre (menu, sidebar, fil d’Ariane, navigation à facettes…) ;
• Améliorer l’indexation de vos contenus par les moteurs de recherche (chaque catégorie a sa propre URL)

Voyons maintenant deux méthodes pour créer une catégorie dans WordPress, accompagnées de recommandations techniques et SEO.

1. Créer une catégorie depuis la console d’administration

La manière la plus complète et structurée de créer une catégorie dans WordPress est de passer par l’administration du site. C’est également là que vous pourrez gérer l’arborescence complète de vos contenus, modifier les slugs, gérer les relations parent-enfant entre catégories, et contrôler les champs SEO si votre thème ou plugin les rend disponibles.

Pour cela, rendez-vous dans le menu Articles > Catégories. Cette page d’administration centralise toutes les catégories existantes et vous permet d’en créer de nouvelles, de les organiser hiérarchiquement ou de les modifier à tout moment.

Les champs à remplir pour une nouvelle catégorie

WordPress vous propose un formulaire simple, mais stratégique, pour créer votre catégorie. Voici une analyse détaillée de chaque champ :

• Nom : C’est l’intitulé que verront vos visiteurs, dans vos menus, pages d’archives ou listes de filtres. Il doit être pertinent, clair, concis et surtout aligné avec vos mots-clés cibles si vous faites du SEO. Évitez les doublons ou les variantes floues (ex : “Tutos” et “Tutoriels” en parallèle).
• Slug : Ce champ est automatiquement généré à partir du nom, mais vous pouvez (et devriez souvent) le personnaliser. Il s’agit de l’identifiant utilisé dans l’URL :https://monsite.com/categorie/nom-de-la-categorieRespectez ces règles :
  • Utilisez des mots-clés simples, en minuscules ;
  • Évitez accents, espaces, caractères spéciaux ;
  • Séparez les mots par des tirets uniquement (-).

  Exemple : Pour une catégorie nommée « Actualités SEO », le slug actualites-seo est optimal.

• Catégorie parente : Ce menu déroulant permet de définir une catégorie mère si vous souhaitez structurer votre site en arborescence. Cela donne naissance à des sous-catégories (ex : « SEO local » en sous-catégorie de « Référencement »). Cette hiérarchisation se reflète aussi dans l’URL si vos permaliens sont configurés en mode hiérarchique (voir Réglages > Permaliens).
• Description : Souvent ignorée, cette zone peut s’avérer très utile :
  • Certains thèmes l’affichent en haut des pages de catégorie ;
  • Certains plugins SEO (comme Rank Math ou Yoast) utilisent cette description pour enrichir le <meta description> ou le contenu visible ;
  • Vous pouvez aussi l’exploiter dans vos templates personnalisés (ex : category.php) via la fonction category_description()

Une fois les champs renseignés, cliquez sur « Ajouter une nouvelle catégorie ». Elle s’ajoutera instantanément à la liste et pourra être attribuée à n’importe quel article depuis l’éditeur.

Gérer la hiérarchie et les performances SEO

Créer une arborescence de catégories peut influencer le maillage interne et la structure sémantique du site. Les pages de catégories sont souvent des pages à fort potentiel SEO. Voici quelques conseils techniques :

• Limitez la profondeur de hiérarchie à 1 ou 2 niveaux pour éviter des URLs trop longues ;
• Évitez les croisements thématiques (ne pas créer plusieurs sous-catégories redondantes) :
• Optimisez le contenu des pages de catégories (ajout de contenu éditorial, produits mis en avant, extraits d’articles).

Changer la catégorie par défaut : une étape souvent négligée

WordPress crée automatiquement une catégorie nommée « Non classé » (Uncategorized). C’est la catégorie par défaut utilisée quand aucune autre n’est sélectionnée lors de la rédaction d’un article.

Pour éviter que cette catégorie inutile ne se retrouve dans vos URLs (ex : /categorie/non-classe/), changez-la par une catégorie plus logique :

• Rendez-vous dans Réglages > Écriture
• Dans « Catégorie par défaut des articles », sélectionnez la nouvelle catégorie à utiliser par défaut
• Une fois la nouvelle valeur enregistrée, retournez dans Articles > Catégories pour supprimer « Non classé »

Astuce de développeur : vous pouvez également définir la catégorie par défaut via du code dans functions.php :

// Définir une nouvelle catégorie par défaut via l'ID
update_option('default_category', 12); // 12 étant l'ID de la catégorie souhaitée

Ce type d’approche peut être utile lors de la création d’un thème personnalisé ou dans le cadre d’une migration de contenus depuis un autre CMS.

2. Créer une catégorie directement depuis l’éditeur d’article

WordPress vous offre également la possibilité de créer des catégories à la volée, directement depuis l’écran d’édition d’un article. Cette méthode est idéale pour gagner du temps lors de la rédaction, sans avoir à quitter la page pour passer par le menu « Articles > Catégories ».

Dans l’éditeur de blocs (Gutenberg), vous trouverez la section « Catégories » dans la colonne latérale droite, sous l’onglet « Article ». Ce panneau vous permet de :

• Cocher une ou plusieurs catégories déjà existantes pour les associer à l’article
• Cliquer sur « Ajouter une nouvelle catégorie »
• Entrer le nom de la nouvelle catégorie, puis (optionnellement) désigner une catégorie parente si vous souhaitez créer une sous-catégorie

La nouvelle catégorie sera immédiatement créée et automatiquement associée à l’article en cours de rédaction. Elle apparaîtra également dans la liste globale des catégories pour être réutilisée ultérieurement.

Avantages de cette méthode

Cette approche est particulièrement pratique lorsque :

• Vous êtes en pleine rédaction et vous réalisez qu’une catégorie pertinente n’a pas encore été créée
• Vous travaillez sur des publications récurrentes (ex : hebdomadaires) et vous souhaitez structurer au fur et à mesure
• Vous souhaitez conserver votre concentration dans le flux d’écriture sans basculer vers une autre interface

Limites à connaître

Si cette fonctionnalité est utile pour la productivité, elle présente toutefois plusieurs limites importantes :

• Slug non modifiable au moment de la création : WordPress génère automatiquement le slug (identifiant URL) à partir du nom. Pour le personnaliser (et optimiser l’URL pour le SEO), vous devrez repasser par le menu Articles > Catégories.
• Description absente : vous ne pourrez pas ajouter de description pour la catégorie, ce qui peut poser problème si votre thème ou votre plugin SEO l’exploite (notamment pour les balises <meta description> ou le contenu d’en-tête sur la page de la catégorie).
• Pas de contrôle de doublons : WordPress ne vous prévient pas si une catégorie identique existe déjà, ce qui peut conduire à la création de doublons ou de variantes orthographiques non souhaitées (ex : « Événements » vs « Evenements »).

Gestion des rôles et permissions

Par défaut, seuls les utilisateurs disposant d’un rôle d’éditeur ou d’administrateur peuvent créer des catégories via l’éditeur. Les contributeurs ou auteurs standards ne peuvent que sélectionner des catégories existantes. Cette restriction fait partie du système de gestion des capacités dans WordPress (capability : manage_categories).

Si vous souhaitez accorder cette permission à d’autres rôles, vous pouvez utiliser un plugin comme User Role Editor pour modifier les droits d’accès. Il est aussi possible de le faire en PHP via un petit snippet :

// Donner aux auteurs le droit de créer des catégories
function ajouter_capacite_creation_categorie() {
  $role = get_role('author');
  $role->add_cap('manage_categories');
}
add_action('admin_init', 'ajouter_capacite_creation_categorie');

Pensez à utiliser ce genre de modification avec prudence : Trop de droits mal attribués peuvent entraîner une désorganisation ou des erreurs structurelles sur votre site.

Quelques conseils à la volée :

• Ajoutez les catégories uniquement si elles correspondent à une logique éditoriale stable. N’utilisez pas cette méthode pour des besoins ponctuels ou flous.
• Unifiez la gestion : centralisez et affinez vos slugs, descriptions et hiérarchies dans Articles > Catégories une fois votre rédaction terminée.
• Nettoyez régulièrement vos catégories inutilisées pour éviter d’alourdir l’arborescence ou d’introduire des pages vides qui nuisent au SEO.

Les bonnes pratiques SEO pour les catégories WordPress

Dans WordPress, les catégories sont bien plus qu’un simple outil de rangement : ce sont des structures taxinomiques fondamentales qui influencent à la fois la navigation utilisateur, le maillage interne et la performance SEO on-site. Pour les sites de taille moyenne, une organisation simple par catégorie suffit. Mais dès lors que vous gérez un site volumineux avec des centaines ou milliers d’articles, la création d’un système hiérarchique efficace devient essentielle.

Mettre en place des catégories filles (ou sous-catégories) est un levier incontournable pour :

• Clarifier les parcours utilisateurs en regroupant les contenus par familles précises ;
• Structurer les URLs pour un SEO sémantique plus fort (ex : /guide/seo/seo-local/) ;
• Créer des pages de destination intermédiaires bien ciblées, avec des contenus optimisés ;
• Répartir intelligemment le link juice entre niveaux de profondeur.

Voici les recommandations essentielles à suivre pour construire des catégories SEO-friendly, particulièrement adaptées aux gros projets éditoriaux, e-commerces, portails ou magazines.

1. Un article = une seule catégorie (principale)

Il est fortement conseillé de n’assigner qu’une seule catégorie par article. Cela évite :

• Les URLs dupliquées (si vos permaliens incluent la catégorie dans l’URL) ;
• La dilution sémantique : l’article « flotte » entre plusieurs univers thématiques ;
• Le contenu dupliqué dans les archives de catégories différentes.

Exemple : un article sur l’optimisation des fiches Google Business Profile doit être classé dans « SEO local », pas aussi dans « Référencement naturel » ni « Tutos ».

2. Structure hiérarchique logique et équilibrée

Sur un très grand site, il est courant de créer des catégories mères généralistes (ex : SEO, Marketing, Développement) qui contiennent plusieurs sous-catégories (ex : SEO local, SEO technique, Stratégie de contenu). Chaque niveau a son rôle :

• Les catégories mères regroupent les grandes thématiques ,
• Les catégories filles permettent un ciblage plus précis des intentions de recherche.

Veillez à :

• Limiter la profondeur à 2/3 niveaux en général (mère > fille > Petite fille), sauf cas de site exceptionnel ;
• Garder un équilibre : éviter une catégorie mère avec 1 seule fille ou 20 sous-catégories dispersées ;
• Réutiliser les catégories dans votre menu principal, fil d’Ariane, ou maillage latéral.

3. Slugs courts, pertinents et optimisés

Le slug de vos catégories (c’est-à-dire leur identifiant URL) joue un rôle clé dans le SEO. Un bon slug :

• Est court (1 à 3 mots-clés maximum) ;
• Est clair pour l’utilisateur et pour Google ;
• Ne contient ni stop words, ni accents, ni caractères spéciaux.

Exemple : préférez /seo-technique à /conseils-pour-ameliorer-la-performance-technique-en-seo.

4. Enrichir les pages de catégories comme des pages de destination

Dans un gros site, les pages de catégories peuvent devenir de véritables hubs SEO. Il est donc recommandé de :

• Ajouter un contenu éditorial d’introduction en haut de chaque page de catégorie (200 à 400 mots, avec mots-clés, maillage interne, H2) ;
• Ajouter une image ou une bannière descriptive ;
• Utiliser des extraits personnalisés (avec ACF ou Rank Math/Yoast) pour éviter des descriptions automatiques pauvres ;
• Ajouter un appel à l’action pertinent (formulaire, contact, téléchargement).

Exploitez les options de vos plugins SEO comme Yoast SEO ou Rank Math pour définir :

• Une balise titre optimisée (différente du nom brut de la catégorie) ;
• Une meta description unique avec appel au clic ;
• Une image sociale (Open Graph) dédiée si vous poussez cette catégorie sur les réseaux.

5. Rediriger ou désindexer les catégories vides ou inutiles

Les catégories sans contenu actif ou avec très peu d’articles (moins de 3) peuvent poser problème :

• Elles créent du contenu mince (thin content) mal vu par Google ;
• Elles augmentent le nombre de pages crawlées sans valeur réelle.

Solutions :

• Rediriger les catégories inutilisées vers leur catégorie parente (via Rank Math ou Redirection) ;
• Ou les désindexer (meta robots noindex) si elles doivent rester visibles mais sans être référencées.

6. Ne pas oublier les catégories WooCommerce (si e-commerce)

Sur un site e-commerce, le même principe s’applique aux catégories produits : elles doivent être structurées, hiérarchisées, et optimisées comme des catégories classiques. Pensez à :

• Activer les descriptions longues via un shortcode dans vos templates ;
• Optimiser les filtres produits pour renforcer la logique de navigation à facettes ;
• Ajouter des balises canoniques pour éviter le contenu dupliqué avec les tags produits.

Sur un site WordPress à fort volume, les catégories ne doivent jamais être laissées à l’abandon ou créées à la volée sans réflexion. Ce sont de véritables points névralgiques SEO et UX qui méritent une planification précise, un suivi éditorial, et une optimisation technique permanente. En appliquant ces bonnes pratiques, vous transformez vos catégories en véritables pages piliers (cornerstone content), capables de canaliser le trafic, d’orienter les robots de Google, et de servir de passerelle vers vos contenus les plus stratégiques.