Qu’est-ce qu’un spamco ? Définition en SEO, fonctionnement & risques

Par Xavier Deloffre

Lorsque l’on commence à s’intéresser au référencement naturel (SEO), on découvre rapidement que les backlinks jouent un rôle clé dans le positionnement d’un site. Mais tous les liens entrants ne se valent pas, et certains peuvent même nuire à la visibilité d’un site. C’est dans ce contexte qu’émerge la notion de spamco, une pratique longtemps tolérée, aujourd’hui largement déconseillée, et pourtant encore utilisée. Qu’est-ce qu’un spamco exactement ? Quelle est sa place dans l’univers du SEO ? Décryptage d’un terme qui incarne à lui seul les dérives du netlinking sauvage.

L’origine du terme et la définition du spamco en SEO

Le terme spamco est un néologisme né de la contraction des mots « spam » et « commentaire ». Il désigne une pratique de référencement naturel (SEO) qui consiste à publier un commentaire sur un blog, un forum ou une plateforme de contenu avec pour objectif principal d’y insérer un lien vers un site web. Ce lien est souvent sans rapport réel avec la discussion en cours, et sa présence vise uniquement à obtenir un backlink (c’est-à-dire un lien entrant) dans l’espoir d’améliorer le positionnement du site cible sur les moteurs de recherche.

Pour comprendre l’émergence de cette pratique, il faut revenir à la genèse du SEO dans les années 1990 et au fonctionnement des premiers moteurs de recherche. Lorsque Google est lancé en 1998 par Larry Page et Sergey Brin, son principal facteur de classement repose sur un algorithme révolutionnaire à l’époque : le PageRank. Ce dernier attribue une valeur à une page web en fonction du nombre et de la qualité des liens pointant vers elle. En d’autres termes, plus une page reçoit de liens, plus elle est susceptible d’être jugée pertinente aux yeux de Google. À cette époque, les techniques de netlinking sont encore balbutiantes, et tout lien est bon à prendre, y compris ceux placés dans les zones de commentaires. Les référenceurs comprennent rapidement que ces espaces publics – souvent peu modérés – peuvent devenir des terrains de jeu intéressants pour générer des liens à moindre coût. C’est ainsi que naît le spamco, autour du début des années 2000. Le terme n’est pas encore formalisé, mais la pratique, elle, se répand.

Les premiers cas de spamco sont relativement artisanaux : un référenceur rédige manuellement des messages courts dans des sections de commentaires d’articles de blogs ou de forums, incluant à chaque fois un lien vers son site ou celui de son client. Mais très vite, cette méthode est industrialisée. Des outils comme Scrapebox ou XRumer – devenus tristement célèbres dans les milieux du black hat SEO – permettent d’automatiser la soumission de milliers de commentaires à la volée, souvent avec des textes génériques comme « super article », ou encore « merci pour l’info » suivis d’un lien cliquable. Les pseudos utilisés pour publier les commentaires sont également optimisés en utilisant des mots-clés exacts comme « assurance auto pas cher » ou « acheter des lunettes en ligne », une technique connue sous le nom d’anchor text optimisé. À cette époque, les algorithmes de Google ne distinguent pas encore la qualité contextuelle d’un lien. L’emplacement, la pertinence ou la légitimité du commentaire importent peu : ce qui compte, c’est qu’un lien existe. En conséquence, des milliers de sites, parfois sans rapport aucun entre eux, se retrouvent reliés par un entrelacs de liens fabriqués de manière artificielle. Cette situation crée une véritable pollution du web, tant visuelle que fonctionnelle, dégradant l’expérience utilisateur et la qualité des discussions en ligne.

Le tournant décisif survient au milieu des années 2000. Conscients des abus et du danger que ces techniques représentent pour la pertinence des résultats de recherche, les ingénieurs de Google prennent des mesures. En 2005, Google, en collaboration avec d’autres moteurs de recherche comme Yahoo! et Bing, introduit l’attribut rel= »nofollow ». Ce petit morceau de code, que les webmasters peuvent ajouter aux liens dans les commentaires, signale aux robots des moteurs de recherche de ne pas suivre le lien ni de lui transmettre de valeur en termes de référencement. L’objectif : rendre inopérant le spamco automatisé.

Malgré cette mesure, la pratique ne disparaît pas. Beaucoup de sites n’appliquent pas systématiquement le nofollow, et les spammeurs adaptent leurs stratégies. C’est dans ce contexte que Google lance, en avril 2012, l’algorithme Penguin. Cette mise à jour majeure est conçue pour pénaliser les sites ayant recours à des stratégies de netlinking abusives ou manipulatrices, y compris le spamco. Penguin marque une rupture nette dans la manière dont Google évalue les liens : il ne s’agit plus simplement de leur quantité, mais surtout de leur qualité, de leur contexte, de leur naturel et de leur diversité. Avec Penguin, les sites qui ont abusé du spamco voient leur trafic chuter brutalement. Certains sont déréférencés, d’autres voient leur position s’effondrer sur des requêtes stratégiques. Google commence également à envoyer des actions manuelles dans la Search Console, signalant des « liens artificiels pointant vers votre site » et invitant les webmasters à faire le ménage (parfois) dans leur profil de backlinks, quelque fois en désavouant les liens jugés toxiques.

Ce contexte va populariser une nouvelle notion : celle de netlinking propre. Le spamco devient, à partir de là, un contre-exemple, une technique à ne pas suivre si l’on souhaite bâtir un SEO solide et durable. Le terme se démocratise dans les communautés francophones à partir de 2013-2014, notamment sur des forums spécialisés ou des groupes SEO sur LinkedIn et Facebook. Il est régulièrement cité dans des formations, des audits SEO ou des conférences comme le SEO Camp’us, pour illustrer les pratiques obsolètes à éviter.

Pourquoi le spamco est sinon risqué, inefficace aujourd’hui

Bien que certaines personnes utilisent encore le spamco dans l’espoir d’améliorer rapidement leur référencement, cette pratique est aujourd’hui largement dépassée. À l’ère d’un SEO axé sur la qualité, la pertinence et l’expérience utilisateur, le spam de commentaires est non seulement inefficace, mais il peut aussi avoir des conséquences négatives durables. L’évolution des algorithmes, les politiques des plateformes web et la sensibilisation des professionnels du référencement rendent cette stratégie obsolète, voire contre-productive. Depuis les années 2010, Google a fortement renforcé ses capacités à détecter les manipulations de liens, notamment grâce à des algorithmes comme Penguin (2012), mais aussi avec des mises à jour plus discrètes comme les Core Updates successives ou le système de SpamBrain, un moteur basé sur l’intelligence artificielle utilisé pour traquer les schémas de spam à grande échelle. Ces évolutions permettent aux moteurs de recherche d’identifier les profils de lien non naturels et les tactiques répétitives de netlinking manipulé, y compris celles issues de commentaires automatisés ou non contextuels. Voici en détail les principales raisons pour lesquelles le spamco est aujourd’hui à la fois risqué et inefficace :

  • Une risque de pénalité algorithmique ou manuelle : Alors en pratique, ce risque devient faible de nos jours mais lorsque Google détecte un nombre important de liens entrants issus de commentaires sans valeur ajoutée, il peut interpréter ce schéma comme une tentative de manipulation du classement. Cela peut entraîner une perte de visibilité importante dans les résultats de recherche. Dans les cas les plus graves, Google peut appliquer une action manuelle via la Google Search Console, forçant le webmaster à nettoyer son profil de backlinks (souvent à l’aide du fichier disavow.txt) et à soumettre une demande de réexamen.+ ;
  • Une perte de crédibilité auprès des utilisateurs et des administrateurs de sites : Publier un commentaire hors sujet ou peu engageant, simplement pour y placer un lien, est une pratique perçue comme opportuniste. Cela peut entacher l’image de marque d’une entreprise, d’un professionnel ou d’un site. Sur des plateformes modérées, ces messages sont rapidement supprimés, signalés comme indésirables ou, pire encore, bloquent l’auteur via des filtres antispam.
  • L’absence d’impact réel sur le SEO : La quasi-totalité des systèmes de gestion de contenu (CMS) comme WordPress, Joomla, Drupal, ou encore les plateformes comme Disqus ou Blogger, attribuent automatiquement l’attribut rel="nofollow" ou rel="ugc" aux liens postés par les utilisateurs dans les commentaires. Cela signifie que ces liens ne transmettent aucune autorité aux yeux de Google, et n’améliorent donc pas le classement du site cible. Depuis 2019, Google a également précisé qu’il se réserve le droit d’interpréter ces attributs, mais cela ne rend pas les liens en commentaire plus performants pour autant ;
  • Un gaspillage de temps et d’énergie : Mettre en place une campagne de spamco demande un investissement (outils, proxies, captchas, etc.) ou un effort manuel important, sans retour tangible sur le long terme. Ce temps pourrait être mieux utilisé pour construire une véritable stratégie de contenus, travailler des partenariats éditoriaux ou renforcer l’ergonomie et la conversion du site.

Il est également important de souligner que le spamco s’inscrit pleinement dans ce que l’on appelle le black hat SEO. Cette appellation regroupe l’ensemble des techniques qui visent à tromper les moteurs de recherche, en allant à l’encontre des directives édictées par Google dans ses Quality Guidelines. Parmi ces pratiques, on retrouve aussi le cloaking, les fermes de liens, l’achat massif de backlinks ou la duplication de contenu. Bien que certaines de ces méthodes puissent produire des résultats temporaires, elles présentent un haut niveau de risque, et vont à l’encontre d’un SEO éthique et durable.

Celles et ceux qui recourent encore au spamco le font bien souvent par méconnaissance des nouvelles normes du SEO ou par héritage de techniques anciennes apprises à une époque où les moteurs étaient plus faciles à manipuler. Il arrive aussi que certains prestataires peu scrupuleux continuent de proposer des « campagnes de netlinking » reposant essentiellement sur des commentaires postés en masse, sans stratégie ni cohérence éditoriale. Dans ce cas, non seulement les résultats sont absents, mais le client peut hériter d’un profil de liens toxiques, difficile à nettoyer a posteriori.

risques du spamco

Quelle alternative au spamco dans une stratégie SEO durable ?

Dans un écosystème numérique de plus en plus exigeant, les pratiques de référencement doivent évoluer avec les attentes des moteurs de recherche, mais aussi avec les usages des internautes. Si le spamco représentait une forme de netlinking rapide, il était aussi synonyme de précipitation, de superficialité et de manque de stratégie. Aujourd’hui, les référenceurs qui souhaitent bâtir une visibilité durable doivent s’appuyer sur des méthodes plus qualitatives, centrées sur la valeur, la cohérence thématique et la légitimité des liens obtenus. Les moteurs de recherche, à commencer par Google, ont multiplié ces dernières années les messages encourageant des pratiques « organiques » et naturelles. Le célèbre mantra « Don’t build links. Earn them. » (« Ne fabriquez pas des liens. Méritez-les. ») illustre bien cette nouvelle approche. Il ne s’agit plus d’aller chercher mécaniquement des liens, mais de créer les conditions pour que d’autres sites vous mentionnent volontairement, parce que votre contenu le mérite. Voici plusieurs alternatives concrètes et efficaces au spamco, qui s’inscrivent dans une stratégie SEO moderne, éthique et pérenne :

  • Le commentaire pertinent et contextualisé : Contrairement au spamco, il est tout à fait possible de publier un commentaire sur un blog ou un forum de façon constructive. L’objectif ici n’est pas d’ajouter un lien à tout prix, mais de participer à la discussion de manière authentique. Un commentaire bien formulé, qui rebondit sur un point précis de l’article, pose une question pertinente ou complète le propos, peut inciter d’autres lecteurs à visiter votre profil ou votre site si celui-ci est mentionné naturellement. Sur certaines plateformes comme Medium, Substack, Reddit ou LinkedIn, l’engagement par le commentaire peut générer du trafic de qualité, même en l’absence de lien cliquable. Il ne s’agit plus ici de créer un backlink pour les robots, mais d’attirer un trafic humain qualifié ;
  • Le guest blogging (article invité) :
    Le guest blogging reste l’une des méthodes les plus efficaces pour obtenir des backlinks de qualité. Il consiste à proposer un article original à un site tiers, dans votre domaine d’expertise, en échange de la possibilité d’y insérer un ou plusieurs liens vers votre site. Ce type de lien est considéré comme éditorialisé, c’est-à-dire intégré de façon naturelle dans un contenu rédigé pour les lecteurs. Tant qu’il respecte les lignes directrices de Google (pas d’échange massif de liens, pas d’achat déguisé), le guest blogging est valorisé pour sa capacité à créer de la valeur des deux côtés : pour l’auteur invité, qui obtient une exposition, et pour le site hôte, qui reçoit un contenu utile ;
  • La création de contenu de référence (linkbaiting) : Le linkbaiting (ou « appât à lien ») est une stratégie qui consiste à créer des contenus si pertinents, utiles, originaux ou percutants que d’autres sites choisissent spontanément de les relayer. Cela peut prendre la forme de guides complets, d’infographies, d’études de cas, de comparatifs, d’analyses de tendances ou encore de contenus interactifs. Ces contenus attirent des backlinks sans démarche active de prospection. Un bon linkbait repose sur une expertise réelle, une recherche soignée et une diffusion intelligente (réseaux sociaux, newsletters, influenceurs, etc.). Il transforme le contenu en aimant à liens, sans recourir à la manipulation ;
  • La participation active à des communautés ciblées :
    Être présent et actif dans des espaces d’échange thématiques peut générer une visibilité précieuse. Reddit, Quora, Stack Overflow, des forums spécialisés ou encore des groupes Facebook et LinkedIn sont autant de lieux où vous pouvez partager des réponses complètes, des retours d’expérience, des conseils pratiques. Cette visibilité peut amener des internautes à découvrir votre site naturellement. De plus, certains forums autorisent un lien dans la signature ou le profil utilisateur. Il s’agit alors de travailler sa légitimité avant sa visibilité ;
  • Le netlinking éthique et partenarial : Dans une optique de netlinking à long terme, il est pertinent de tisser des relations éditoriales avec d’autres sites dans votre niche : blogueurs, médias spécialisés, comparateurs, annuaires de qualité, plateformes de formation, etc. Un partenariat basé sur l’échange de visibilité, la rédaction croisée, ou l’organisation d’événements en ligne peut naturellement aboutir à des backlinks légitimes, contextuels et équilibrés. Il ne s’agit pas de multiplier les échanges de liens à l’aveugle, mais de construire des passerelles entre contenus et audiences similaires ;
  • La réutilisation de contenus mentionnant votre marque (link reclamation) : Une autre stratégie propre et efficace consiste à identifier les sites qui mentionnent déjà votre nom, vos produits ou votre contenu, sans faire de lien. Il est alors possible de les contacter poliment pour proposer d’ajouter un lien vers la page concernée. C’est ce que l’on appelle le link reclamation. Comme le contenu existe déjà, cette demande est souvent bien accueillie, à condition d’être formulée de manière respectueuse ;
  • Les relations presse digitales et les communiqués intelligents : Travailler avec des médias en ligne, des blogs influents ou des journalistes spécialisés peut aussi permettre d’obtenir des liens dans des contextes valorisants. Attention toutefois à ne pas abuser des plateformes de communiqués automatiques, souvent pénalisées. Préférez les publications ciblées, personnalisées et pertinentes, en proposant un angle rédactionnel intéressant et en lien avec l’actualité de votre secteur.

Toutes ces approches ont un point commun : elles reposent sur la pertinence éditoriale, la qualité des relations numériques et le respect des règles des plateformes comme des moteurs de recherche. À l’inverse du spamco, qui cherche à obtenir sans donner, ces stratégies valorisent l’échange, la légitimité et la confiance. Elles peuvent demander plus de temps et d’efforts, mais leur impact est bien plus durable, et elles évitent les risques de sanctions.

Un bon lien n’est pas seulement une adresse cliquable : C’est une recommandation implicite d’un site à un autre. Il doit faire sens dans son contexte, enrichir l’expérience de lecture et refléter une intention éditoriale sincère. Dans cette logique, il est bien plus intéressant d’obtenir dix liens naturels issus de contenus de qualité que cent liens postés à la va-vite dans des zones de commentaires spammés.

Xavier Deloffre

Xavier Deloffre

Fondateur de Facem Web, agence implantée à Arras et à Lille (Hauts-de-France), je suis spécialiste du Web Marketing, formateur expérimenté, et blogueur reconnu dans le domaine du Growth Hacking. Passionné par le référencement naturel (SEO) que j'ai découvert en 2009, j'imagine et développe des outils web innovants afin d'optimiser la visibilité de mes clients dans les SERPs. Mon objectif principal : renforcer leur notoriété en ligne par des stratégies digitales efficaces et créatives.

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