Avoir un site blacklisté (ou domaine blacklisté) est-ce rédhibitoire ou non ? Comment faire le cas échéant ? Comment communiquer sur cet état de fait avec le client si vous êtes une agence et que vous êtes vous aussi quelque part victime de la mauvaise situation que subit votre client SEO (qu’il en soit à l’initiative ou non, nous y reviendrons) ? Autant de questions que nous allons essayer d’aborder de la manière la plus simple qui soit pour pouvoir vous apporter les bonnes réponses et vous mettre sur les bons rails pour repartir ou essayer de repartir.
Comment savoir si on est blacklisté sur Google avec son domaine ?
Le terme blacklist (ou « liste noire » pour celles et ceux qui préfèrent la version francophone) est parfois utilisé de manière abusive. En réalité, il existe une grande différence entre un site blacklisté et un site simplement pénalisé ou désindexé partiellement par Google.
Être blacklisté signifie que Google ne montre plus du tout votre site dans ses résultats de recherche, peu importe la requête ou le mot-clé utilisé. Cela peut résulter d’un piratage, d’un contenu jugé dangereux, ou d’une violation majeure des consignes aux webmasters. En revanche, une pénalité algorithmique ou manuelle affecte généralement uniquement certaines pages ou certains classements, ce qui est bien différent… mais pas forcément moins problématique.
Test simple : La commande « site: »
Pour vérifier si votre site figure toujours dans l’index Google, une commande très simple suffit. Tapez dans la barre de recherche du moteur la requête suivante :
site:votredomaine.com
Cette commande permet à Google de lister toutes les pages de votre site actuellement indexées. Voici deux cas de figure :
- Des résultats s’affichent : votre site n’est pas blacklisté. Il est présent dans l’index, même si certaines pages peuvent être désindexées ou moins bien positionnées. Cela suggère un problème de référencement ou une pénalité partielle.
- Aucun résultat : là, c’est plus inquiétant. Soit votre site est tout nouveau (et donc pas encore indexé), soit il a été totalement retiré par Google. C’est à ce moment précis qu’il faut consulter la Search Console.
Étape suivante : Vérification via Google Search Console
Si aucun résultat ne s’affiche, ouvrez votre compte Google Search Console associé à votre site web. Cet outil vous permettra de :
- Vérifier si une action manuelle a été appliquée (section “Actions manuelles” dans la console) ;
- Consulter les rapports de couverture pour voir quelles pages ont été exclues et pourquoi (erreur 404, balise noindex, etc.) ;
- Analyser les derniers crawl bots de Google sur votre site (et leur fréquence).
Si un message de pénalité ou d’avertissement s’y trouve, c’est que Google vous a déjà notifié d’un problème. Sinon, d’autres causes (techniques, sécurité, structure des fichiers robots.txt) peuvent expliquer une disparition temporaire ou une désindexation involontaire.
Le simple fait qu’un site ne remonte plus dans les résultats ne veut pas dire qu’il est « blacklisté » au sens strict. Il faut faire la part des choses entre désindexation, baisse de classement, pénalité manuelle, ou blacklistage pur et simple. Chaque cas demande une réponse et une stratégie de résolution différente.
Comment redresser la barre avec un site pénalisé dans Google ?
Un site peut être pénalisé pour de nombreuses raisons, et la première étape consiste à bien identifier la nature de cette pénalité. Est-elle manuelle, signalée directement par Google via la Search Console, ou algorithmique, suite à une mise à jour de l’algorithme comme Panda ou Pingouin ?
Il peut également s’agir d’un cas de NSEO (negative SEO), c’est-à-dire une attaque malveillante visant à nuire à votre réputation ou à votre profil de liens via des backlinks toxiques ou du contenu dupliqué à grande échelle.
Étape 1 : Vérifiez la Search Console
Commencez toujours par consulter la Google Search Console. Si une action manuelle a été appliquée, vous trouverez un message clair dans l’onglet « Actions manuelles » :
- Spam pur : Google considère votre contenu ou votre structure comme abusive ;
- Liens factices : votre profil de backlinks est jugé artificiel ;
- Contenu léger ou sans valeur ajoutée : le site est rempli de pages à faible intérêt pour l’utilisateur.
Dans ce cas, Google vous indiquera les points à corriger et vous pourrez ensuite demander un réexamen après avoir pris des mesures concrètes.
Étape 2 : Cas d’une pénalité algorithmique
Si aucun message n’est présent, il est possible que votre site ait été touché par une mise à jour algorithmique. Voici quelques scénarios classiques :
- Google Panda : pénalise le contenu dupliqué, de mauvaise qualité, ou généré automatiquement ;
- Google Pingouin : s’attaque aux backlinks manipulés, aux fermes de liens ou aux échanges abusifs ;
- Core Updates : touchent des critères plus larges liés à l’expertise, la fiabilité (E-E-A-T), ou la qualité perçue.
Dans ce cas, aucune demande de réexamen n’est possible. La seule solution consiste à améliorer durablement la qualité de votre site. Cela implique souvent :
- La réécriture des pages peu qualitatives ou redondantes ;
- Le nettoyage du netlinking à l’aide d’outils comme Google Disavow, Ahrefs ou SEMrush ;
- La refonte technique du site pour optimiser sa vitesse, sa structure HTML ou ses balises sémantiques ;
- Un renforcement du contenu éditorial avec une vraie stratégie d’autorité thématique.
Étape 3 : Audit SEO complet
Si la source du problème reste floue, le mieux est de réaliser un audit SEO complet. Cela permet d’évaluer :
- La structure du site et ses pages les plus affectées ;
- La distribution des backlinks (nombre, qualité, ancres) ;
- Les signaux de performance (temps de chargement, accessibilité mobile, Core Web Vitals) ;
- Le comportement des visiteurs (taux de rebond, pages de sortie).
Un audit bien conduit, accompagné de recommandations ciblées, vous permettra de bâtir une feuille de route pour retrouver progressivement la confiance de Google. Car en matière de pénalité, la patience et la cohérence dans les actions priment sur toute précipitation technique.
Comment faire si vous avez effectivement un nom de domaine blacklisté ?
Autant être direct : si votre domaine est bel et bien blacklisté par Google, le chemin pour retrouver une visibilité correcte est extrêmement ardu. Qu’il s’agisse d’une action manuelle irrévocable ou d’un bannissement algorithmique sévère, le nom de domaine est considéré comme toxique. Cela signifie que les robots du moteur ignorent volontairement vos pages, malgré des efforts techniques ou éditoriaux pour les réhabiliter.
Un nom de domaine marqué au fer rouge
Dans les faits, un domaine blacklisté est souvent irrémédiablement associé à des activités non conformes aux guidelines de Google. Même si vous n’êtes pas responsable (récupération d’un domaine expiré, faille de sécurité, piratage, etc.), l’historique reste attaché à l’URL principale. Cela complique fortement toute tentative de nettoyage ou de ré-indexation.
De plus, certaines blacklistes techniques (comme celles liées au spam, aux malwares ou au phishing) sont partagées entre moteurs et navigateurs, ce qui peut conduire à des avertissements visuels (“Ce site peut être dangereux”) dès l’accès à vos pages.
Changer de nom de domaine : Une décision stratégique
Dans la majorité des cas, il est plus rentable de repartir sur un nouveau domaine sain plutôt que d’investir du temps et des ressources dans un processus de réhabilitation qui peut durer des mois… pour des résultats très incertains.
Si vous êtes attaché à votre nom de marque, plusieurs solutions existent :
- Réserver des variantes orthographiques de votre nom de domaine (avec ou sans tiret, avec une autre extension .fr / .com / .net…) ;
- Utiliser une redirection 301 depuis l’ancien domaine vers le nouveau, une fois le contenu déplacé (si l’ancien domaine reste accessible et propre) ;
- Préserver la cohérence de marque dans vos contenus, vos profils sociaux et votre identité visuelle.
Anticiper pour mieux rebondir
Si vous travaillez déjà avec plusieurs noms de domaine (cas fréquent en e-commerce ou en branding), préparez un plan de relance en choisissant l’un des domaines secondaires comme base de redémarrage. Cela vous évitera d’être pris au dépourvu et vous permettra de relancer votre référencement plus rapidement.
En résumé, même si l’abandon d’un domaine peut être difficile émotionnellement ou symboliquement, il faut considérer la rentabilité du redémarrage : repartir sainement avec un domaine propre et sécurisé est souvent plus efficace que de s’acharner sur un domaine blacklisté.
Et surtout, retenez ceci : un nom de domaine se change, mais pas la confiance d’un moteur de recherche une fois qu’elle a été brisée.
Comment faire si vous avez effectivement un nom de domaine blacklisté ?
Autant être franc : si votre domaine est blacklisté par Google, la partie est très mal engagée. Qu’il s’agisse d’un abus volontaire ou d’un héritage technique (domaine racheté ou négligé), la conséquence reste la même : Google a blacklisté votre domaine, et celui-ci est désormais considéré comme toxique, indigne de figurer dans son index. Dans cette configuration, même les meilleures optimisations techniques et éditoriales ne suffisent généralement pas à regagner la confiance du moteur. De notre expérience terrain, les chances de retrouver le trafic d’antan sur un domaine blacklisté sont extrêmement faibles, et le retour sur investissement d’un plan de redressement très discutable.
Le conseil est donc simple : changez de domaine. Même si l’attachement émotionnel à un nom de domaine est compréhensible, il faut ici faire preuve de pragmatisme. Si votre nom de marque est établi, rien ne vous empêche d’enregistrer une variation propre, neutre et fonctionnelle (ajout d’un mot-clé, extension différente, nom raccourci…). Notez que dans les formules commerciales classiques, les packs multisites ou multi-domaines permettent d’avoir plusieurs extensions ou variantes sous le même hébergement. Il est donc souvent possible de repartir avec un domaine sain, sans avoir à repartir de zéro côté structure.
Un nom de domaine, ce n’est pas toute votre marque. C’est un point d’entrée. Ce qui compte, c’est le contenu, l’autorité perçue et la manière dont vos visiteurs s’engagent avec vos pages. Repartir sur une base propre, c’est souvent repartir plus vite, plus fort, et sans ce poids algorithmique que vous ne maîtrisez plus.
Pour cela comment s’y prendre pour la gestion du site Web ?
Maintenant que vous avez pris la décision (difficile, mais sage) de repartir avec un nouveau domaine, reste la question : comment migrer proprement son site ? On ne va pas se mentir, cela demande du travail. Beaucoup de travail. Si vous voulez bien faire, il faudra réécrire vos contenus — oui, tous — pour éviter toute trace de duplication ou d’historique négatif. L’idée, c’est de réutiliser l’essentiel de vos idées et thématiques, mais avec des formulations neuves, des balises HTML optimisées, et un enrichissement sémantique pertinent. Le tout hébergé sur un domaine propre, neuf, et non pénalisé.
Deuxième point : évitez les redirections 301 massives depuis le domaine blacklisté. Elles transmettraient à Google une partie de la toxicité perçue de l’ancien domaine. Mieux vaut créer un vrai effet de rupture. À la rigueur, conservez une ou deux redirections manuelles sur des pages stratégiques (ou très fréquentées), mais pas plus. Par ailleurs, il est essentiel de prévenir les webmasters qui pointaient encore vers l’ancien domaine pour leur demander — poliment — de modifier leurs backlinks. Cela peut être long, mais les backlinks entrants (propres) sont indispensables pour reconstruire l’autorité du nouveau nom.
Et enfin, ne négligez pas l’apport de contenu frais et régulier. Une ligne éditoriale dynamique, des publications fréquentes, des pages bien structurées : tout cela envoie à Google les bons signaux pour bâtir une réputation positive dès les premières semaines.
Mais soyons réalistes : dans bien des cas, toutes ces étapes idéales sont difficiles à mettre en œuvre seul. C’est pourquoi l’accompagnement d’un professionnel SEO reste la meilleure garantie d’éviter les faux pas techniques ou stratégiques.
Dans un contexte aussi complexe, un audit SEO complet permet d’établir un diagnostic lucide et un plan d’action réaliste. Et dans ce genre de situation, lucidité et précision sont les seuls moyens d’avancer intelligemment.
Comment communiquer là-dessus avec le client ?
Qu’il s’agisse d’un site pénalisé (type sandbox) ou carrément d’un domaine blacklisté par Google, la phase de communication avec votre client peut s’avérer délicate. Si cette situation n’a pas été identifiée dès les premiers échanges, vous risquez de devoir faire preuve de pédagogie… et de diplomatie. La première étape consiste à comprendre l’origine du problème : est-ce une pénalité algorithmique suite à une mise à jour de Google (Panda, Pingouin…) ? Une action manuelle ? Une attaque de Negative SEO ? Ou encore… un usage volontaire ou inconscient de techniques Black Hat ?
Cette étape est importante, car elle permet de poser un diagnostic honnête, de fixer un cadre d’intervention réaliste… et surtout, de calibrer les attentes. Certains clients pratiquent (parfois intensivement) du BH SEO sans même en être conscients — liens massifs achetés à bas prix, réseaux douteux, contenu spinné ou dupliqué, etc. — et pensent encore que tout cela est “naturel”. D’autres le font volontairement et en toute connaissance de cause.
À vous ensuite de proposer une stratégie cohérente avec leur positionnement et leurs objectifs :
- Faire acte de contrition : repartir sur une base propre avec un nouveau domaine, une refonte des contenus, une purge des backlinks toxiques, une demande de réexamen via Google Search Console. Cette option est recommandée si le client souhaite assainir durablement sa visibilité et sortir d’un cercle vicieux algorithmique ;
- Replonger dans le BH SEO en connaissance de cause : pour certains clients, le seul SEO valable est un SEO agressif. Ils connaissent les règles du jeu, savent que le site tiendra quelques mois (ou années), puis recommenceront. Cette logique de “site jetable” peut s’entendre dans des niches très concurrentielles, mais nécessite une stratégie adaptée : monitoring constant, hébergements cloisonnés, contenu proxy, cloaking, automatisation, etc.
Dans tous les cas, la transparence est essentielle. Il ne s’agit pas de juger, mais d’accompagner. Expliquez les risques, les délais, les scénarios, et proposez des alternatives. Surtout : faites signer une clause de responsabilité SEO si vous travaillez avec un client qui impose une stratégie douteuse. Cela protège votre agence, tout en clarifiant les rôles.
Enfin, pour que cette situation ne se reproduise pas, pensez à intégrer à vos audits initiaux un scan systématique du domaine (via Ahrefs, Majestic, Google Search Console, etc.), et à poser la question frontalement en amont : “avez-vous déjà mené des campagnes SEO, ou acheté des liens dans le passé ?”. Une réponse floue ou hésitante est souvent un premier signal.
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