Qu’est-ce que le pogosticking ? Définition en SEO

Par Xavier Deloffre

Vous avez probablement déjà vécu cette expérience en ligne : vous recherchez une information sur Google, vous cliquez sur le premier lien proposé, vous arrivez sur une page… et vous revenez presque aussitôt sur les résultats pour cliquer ailleurs. Ce comportement, aussi banal soit-il pour un internaute, porte un nom bien spécifique en SEO : Le pogosticking. Le pogosticking est un indicateur de la manière dont les utilisateurs interagissent avec les résultats de recherche. Ce phénomène peut signaler à Google que votre contenu ne répond pas aux attentes des utilisateurs, et peut donc avoir un impact sur votre positionnement. Comprendre ce qu’est le pogosticking, pourquoi il se produit et comment l’éviter est essentiel pour améliorer votre stratégie de référencement naturel.

Comprendre le pogosticking et son fonctionnement

Le terme pogosticking est directement inspiré d’un jouet inventé au début du XXème siècle : Le pogo stick. Breveté pour la première fois en 1919 par l’inventeur allemand Max Pohlig et son associé Ernst Gottschall, ce bâton sauteur est devenu populaire aux États-Unis dans les années 1920, avant de connaître un regain d’intérêt dans les années 1980 comme objet de loisir acrobatique. Ce jouet, caractérisé par un mouvement de va-et-vient rapide, a fini par donner son nom à un phénomène observé dans le comportement des internautes : le saut rapide d’un résultat de recherche à un autre.

En SEO, le pogosticking désigne un aller-retour très rapide entre la page de résultats (SERP) d’un moteur de recherche, généralement Google, et différents liens cliqués par l’utilisateur. Il s’agit d’un mouvement de navigation désordonné et révélateur : l’utilisateur clique sur un lien, consulte brièvement la page, puis revient aussitôt aux résultats initiaux pour en tester un autre. Ce comportement traduit souvent une insatisfaction face au contenu affiché. À la différence du taux de rebond, qui mesure le pourcentage d’utilisateurs quittant une page sans interaction, le pogosticking implique une action active de retour à la SERP suivie d’un nouveau clic vers un autre site, ce qui en fait un indicateur plus spécifique de frustration ou de déception immédiate.

Les premiers travaux théoriques sur l’analyse comportementale des internautes remontent à la fin des années 1990, alors que les moteurs de recherche comme AltaVista, Yahoo! ou Lycos tentaient de comprendre comment améliorer la pertinence de leurs résultats. Mais c’est avec la montée en puissance de Google au début des années 2000 que ces comportements ont commencé à être surveillés à grande échelle. Larry Page et Sergey Brin, fondateurs de Google, ont toujours accordé une place centrale à l’expérience utilisateur dans l’algorithme de classement, comme en témoigne le brevet déposé en 2005 sur le suivi des clics et des retours utilisateurs dans les SERP (“Methods and systems for determining quality of a website”).

Ce type de navigation erratique a été étudié plus en détail dans les années 2010, notamment par des chercheurs en UX et en science de l’information, comme Dan Russell de Google Research. L’idée était de capter des signaux faibles d’insatisfaction sans nécessairement interroger les utilisateurs, mais en observant simplement leurs comportements. Le pogosticking est ainsi devenu un concept clé dans l’analyse comportementale du SEO moderne, au croisement entre psychologie cognitive, ergonomie web et marketing digital. Les causes du pogosticking sont multiples et reflètent généralement un décalage entre ce que l’utilisateur espérait trouver et ce que la page lui offre. Voici les principales raisons identifiées :

  • Contenu non pertinent : Le contenu affiché ne correspond pas à la requête ou à l’intention de recherche. Par exemple, un internaute tapant « meilleure cafetière filtre 2025 » et tombant sur une page de vente de capsules sera naturellement déçu ;
  • Temps de chargement trop long : Selon une étude menée par Google en 2018, 53 % des utilisateurs mobiles quittent une page si elle met plus de trois secondes à s’afficher. Un site lent favorise le pogosticking, surtout sur mobile ;
  • Publicités intrusives : Fenêtres pop-up, interstitiels ou bannières gênant la lecture sont autant d’éléments perturbateurs. Depuis 2017, Google pénalise même certains de ces formats via son algorithme Intrusive Interstitial Penalty ;
  • Mauvaise lisibilité : Une interface confuse, des couleurs mal contrastées, une typographie trop petite ou un contenu mal structuré rendent la lecture pénible, voire impossible, poussant l’utilisateur à partir rapidement ;
  • Contenu peu engageant : Un texte trop généraliste, mal rédigé ou qui ne va pas droit au but peut décourager même un visiteur motivé. L’absence de valeur ajoutée perçue pousse à la recherche d’un contenu mieux adapté ailleurs.

Il est important de souligner que le pogosticking n’est pas un facteur de classement direct officiellement reconnu par Google, mais plutôt un signal comportemental parmi d’autres. Il ne modifie pas mécaniquement votre position, mais peut contribuer à une réévaluation algorithmique si votre page souffre de nombreux retours rapides. Dans une conférence donnée en 2016 lors du Search Marketing Expo (SMX West), l’ingénieur Paul Haahr de Google a confirmé que le moteur analysait certains retours utilisateurs pour ajuster ses résultats, tout en gardant ses critères précis confidentiels. Ainsi, comprendre le pogosticking, c’est aussi comprendre l’évolution des moteurs de recherche vers une logique de plus en plus centrée sur l’utilisateur. Depuis la mise à jour Panda en 2011, qui visait à pénaliser les contenus de faible qualité, jusqu’à l’implémentation de l’Experience Page Update en 2021, la tendance est claire : un contenu qui ne satisfait pas rapidement les attentes de l’utilisateur sera moins bien classé sur le long terme.

Pourquoi le pogosticking affecte le référencement SEO

Depuis les premières versions de l’algorithme de Google, la mission principale du moteur de recherche est de fournir les résultats les plus pertinents possibles pour une requête donnée. Si Google reste discret sur les signaux exacts pris en compte dans son algorithme, de nombreux spécialistes en SEO s’accordent à dire que les comportements des utilisateurs influencent progressivement l’ordre d’apparition des résultats dans les Search Engine Results Pages. Le pogosticking, bien que jamais confirmé comme signal direct par Google, est surveillé de près par les algorithmes à des fins d’évaluation de la satisfaction utilisateur. Ce phénomène, s’il est répété de manière significative sur un lien spécifique, peut signaler un manque de pertinence ou une mauvaise adéquation entre l’intention de recherche et le contenu proposé.

Le fonctionnement de l’algorithme de Google s’est considérablement complexifié depuis les années 2000. Alors qu’à l’origine, il reposait essentiellement sur la popularité des liens (PageRank), il intègre désormais une série de signaux plus qualitatifs : comportement de l’utilisateur, vitesse de chargement, compatibilité mobile, qualité rédactionnelle et structure du contenu. Le pogosticking s’inscrit dans cette logique : il témoigne d’un retour rapide aux résultats de recherche, ce qui laisse supposer que la page cliquée n’a pas satisfait l’internaute. À l’inverse, une page qui retient longtemps l’utilisateur, qui suscite l’interaction et l’engagement, envoie un signal de qualité fort. C’est ce qu’on appelle l’engagement comportemental. Des études comme celles de Moz, Backlinko ou encore SEMrush, ont montré que les pages les mieux classées sur Google sont souvent celles qui affichent un faible taux de pogosticking, même si cette donnée n’est pas toujours mesurable de manière précise. Il est donc utile de comparer le pogosticking à d’autres métriques comportementales souvent utilisées pour évaluer la qualité de l’expérience utilisateur. Voici un tableau à deux colonnes qui résume ces notions :

Métrique SEO comportementale Description et impact potentiel
Pogosticking Retour quasi-immédiat d’un utilisateur aux résultats de recherche après avoir visité une page. Ce comportement peut indiquer un manque de pertinence perçue, une mauvaise qualité du contenu ou une mauvaise expérience utilisateur. Interprété comme un signal négatif par les moteurs de recherche.
Taux de rebond Pourcentage d’utilisateurs qui quittent un site après avoir consulté une seule page, sans interaction supplémentaire. Ce taux peut être neutre ou négatif selon le type de page (ex : un dictionnaire ou une recette peuvent avoir un taux élevé sans que cela soit problématique).
Temps passé sur la page Mesure la durée moyenne d’un utilisateur sur une page. Un temps long est souvent signe d’intérêt, d’engagement et de qualité de lecture. Il est généralement corrélé à une plus grande satisfaction.
Pages par session Nombre moyen de pages consultées lors d’une même visite sur un site. Une valeur élevée peut indiquer une forte capacité du site à captiver l’utilisateur et à lui proposer des contenus connexes pertinents.

Chaque indicateur pris isolément ne permet pas à lui seul de tirer des conclusions définitives, mais leur combinaison peut orienter des décisions stratégiques en SEO. Dans cette optique, le pogosticking est particulièrement utile pour repérer les pages qui suscitent une désaffection rapide et répétée de la part des visiteurs. D’ailleurs, certains outils avancés d’analyse de comportement, comme Microsoft Clarity, Hotjar ou encore des modules intégrés à Google Analytics 4, permettent de mieux visualiser les parcours utilisateurs, les clics, les retours en arrière ou les zones de friction. Ces informations peuvent être utilisées pour repérer les contenus à optimiser en priorité afin de réduire les effets du pogosticking.

Réduire ce phénomène n’implique pas seulement d’écrire du meilleur contenu, mais aussi de penser l’ensemble de l’expérience de navigation. Des éléments comme la promesse dans le titre (le title tag), l’accroche dans la méta-description, le design, la structure de la page et l’accès rapide à l’information influencent directement la perception de l’utilisateur dès les premières secondes.

pogo sticking seo

Comment réduire le pogosticking sur votre site web

Le pogosticking est souvent le symptôme visible d’un malaise invisible : un décalage entre ce que l’utilisateur attend et ce qu’il trouve. Pour limiter ce phénomène, il ne suffit pas d’optimiser un ou deux éléments techniques. Il faut repenser le contenu, la forme, la navigation et l’expérience globale offerte par chaque page de votre site. En SEO, chaque interaction compte, et la moindre frustration peut se traduire par un retour vers Google… et un clic vers la concurrence. Voici une série d’approches détaillées à mettre en œuvre pour réduire durablement le pogosticking et améliorer à la fois votre référencement et la fidélisation de vos visiteurs :

Optimiser la réponse à l’intention de recherche

Tout bon contenu commence par une compréhension précise de l’intention de recherche de l’utilisateur. Cette intention se divise généralement en trois grandes catégories :

  • Intention informationnelle : l’utilisateur cherche à apprendre quelque chose (ex. : « qu’est-ce que le pogosticking ») ;
  • Intention transactionnelle : l’utilisateur veut acheter, comparer, ou s’inscrire (ex. : « meilleur logiciel SEO 2025 ») ;
  • Intention navigationnelle : l’utilisateur cherche à accéder à un site spécifique (ex. : « site de la CNIL »).

Pour bien répondre à ces intentions, il faut éviter les généralisations, les introductions trop longues ou les détours non pertinents. Par exemple, une personne qui tape « comment éviter le pogosticking » ne veut pas une histoire du SEO sur 20 paragraphes avant d’avoir sa réponse. Il est donc indispensable d’adapter la structure, la densité d’information et le ton du contenu à la requête visée.

Utilisez aussi les suggestions Google (auto-complétion), les questions fréquentes dans les SERP (People Also Ask), et les forums pour identifier les formulations exactes et les préoccupations réelles de vos cibles. Plus vous êtes en phase avec ces attentes, moins l’utilisateur sera tenté de « rebondir » vers un autre site.

Améliorer la lisibilité et la structure du contenu

Une structure claire, hiérarchisée et agréable à lire est essentielle pour maintenir l’attention de l’internaute. Le lecteur en ligne ne lit pas, il scanne : il cherche visuellement des repères rapides pour évaluer la pertinence du contenu. Si ces repères sont absents ou désorganisés, il quitte la page presque aussitôt. Voici quelques bonnes pratiques à appliquer :

  • Utilisez des titres et sous-titres (H2, H3) descriptifs pour guider la lecture ;
  • Rédigez des paragraphes courts (3 à 5 lignes) pour faciliter la compréhension ;
  • Utilisez des listes à puces ou numérotées pour organiser l’information ;
  • Mettez en valeur les éléments importants avec du gras (sans en abuser) ;
  • Ajoutez des illustrations, schémas ou vidéos pour enrichir le propos et segmenter la lecture.

Enfin, n’oubliez pas que la lisibilité passe aussi par des éléments techniques : une bonne typographie, des contrastes de couleurs suffisants, et une mise en page aérée contribuent à l’expérience de lecture.

Accélérer le temps de chargement de votre site Internet

Le temps de chargement est un facteur critique pour éviter le pogosticking, en particulier sur mobile. Selon une étude menée par Google, un délai de chargement de seulement 5 secondes augmente de 90 % le risque de rebond. Or, beaucoup de sites perdent des visiteurs avant même que le contenu n’apparaisse à l’écran. Voici quelques leviers d’optimisation :

  • Compresser les images sans sacrifier la qualité (formats WebP, outils comme TinyPNG ou Squoosh) ;
  • Réduire les scripts JavaScript inutiles ou trop volumineux (retarder ceux qui ne sont pas essentiels) ;
  • Mettre en place un système de cache pour accélérer l’affichage des pages récurrentes ;
  • Utiliser un hébergement performant et un CDN pour servir les contenus plus rapidement ;
  • Optimiser les polices et n’en charger que celles réellement utilisées.

Des outils comme Google PageSpeed Insights, GTmetrix ou Lighthouse permettent de diagnostiquer précisément les lenteurs et de prioriser les correctifs.

Éviter les distractions et les éléments perturbateurs, une règle d’or

Lorsque l’utilisateur arrive sur une page, son attention est précieuse, et fragile. Rien ne doit venir la perturber inutilement. Or, de nombreux sites abusent d’éléments intrusifs ou frustrants, comme :

  • Les pop-ups s’affichant immédiatement à l’ouverture ;
  • Les bannières de cookies mal conçues qui masquent le contenu ;
  • Les vidéos en lecture automatique avec le son activé ;
  • Les interstitiels demandant une inscription avant même d’avoir lu quoi que ce soit.

Ces éléments nuisent non seulement à l’expérience utilisateur, mais peuvent aussi générer du pogosticking immédiat. Google lui-même pénalise les sites qui utilisent certains formats publicitaires jugés trop envahissants, notamment sur mobile. La meilleure approche consiste à privilégier une lecture fluide et naturelle. Si vous devez proposer une inscription à la newsletter, faites-le après avoir apporté de la valeur, dans un contexte logique. Si vous affichez une pub, veillez à ce qu’elle n’interrompe pas la lecture. Chaque élément doit servir l’objectif principal : retenir l’utilisateur en lui apportant ce qu’il est venu chercher.

Inclure des appels à l’action pertinents pour éviter le pogosticking

Un bon appel à l’action (CTA) ne pousse pas à la conversion de manière agressive : il guide, propose, suggère une suite logique. Pour réduire le pogosticking, vos CTA doivent inciter les utilisateurs à rester dans votre univers digital, en leur proposant du contenu connexe ou complémentaire. Quelques exemples souvent jugés efficaces :

  • “Découvrez aussi” : Les liens vers d’autres articles du blog en rapport avec la thématique sont toutefois souvent néfastes pour le positionnement (demandez-vous pourquoi nous n’en faisons pas 😉 ) ;
  • “Téléchargez notre guide gratuit” : Pour approfondir le sujet abordé ;
  • “Essayez notre outil en ligne” : Si votre site propose une solution concrète (Sinon, faites-en un, c’est plus facile de nos jours avec l’IA) ;
  • “Abonnez-vous pour ne rien manquer” : Pour garder le lien dans le temps.

L’idéal est d’intégrer ces appels à l’action de manière naturelle dans le corps du contenu, en les plaçant au bon moment, lorsque l’utilisateur est encore engagé. Des outils de suivi comportemental peuvent vous aider à identifier ces moments clés.

Mettre à jour le contenu régulièrement pour éviter le pogosticking en SEO

Un contenu figé dans le temps est un contenu qui vieillit mal. Google valorise les pages actualisées et pertinentes. De son côté, l’internaute peut détecter un contenu obsolète dès les premières lignes : dates dépassées, chiffres non mis à jour, absence des dernières évolutions sur un sujet… Tout cela peut provoquer un retour immédiat à la SERP. Pour éviter cela :

  • Faites un audit régulier de vos articles (tous les 6 à 12 mois) ;
  • Ajoutez les nouvelles informations, tendances, données ou exemples récents ;
  • Supprimez les parties obsolètes ou inexactes ;
  • Changez la date de mise à jour visible si cela est justifié, pour renforcer la confiance.

Une stratégie de contenu evergreen (pérenne, mais actualisable) est souvent idéale : vous capitalisez sur un contenu durable tout en le maintenant frais et à jour.

Xavier Deloffre

Xavier Deloffre

Fondateur de Facem Web, agence implantée à Arras et à Lille (Hauts-de-France), je suis spécialiste du Web Marketing, formateur expérimenté, et blogueur reconnu dans le domaine du Growth Hacking. Passionné par le référencement naturel (SEO) que j'ai découvert en 2009, j'imagine et développe des outils web innovants afin d'optimiser la visibilité de mes clients dans les SERPs. Mon objectif principal : renforcer leur notoriété en ligne par des stratégies digitales efficaces et créatives.

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