Qu’est-ce que Bingbot ? Définition & fonctionnement, SEO

Par Xavier Deloffre

Lorsqu’on parle de moteurs de recherche, Google domine souvent les conversations. Pourtant, Bing, le moteur de recherche de Microsoft, génère toujours des millions de requêtes chaque jour et s’avère incontournable dans certaines stratégies SEO. Et au cœur de ce système se trouve Bingbot, le robot d’exploration qui parcourt le web pour indexer les pages. Comprendre comment fonctionne Bingbot, et comment il interagit avec votre site, peut vous offrir un avantage dans l’optimisation de votre présence sur Bing. Plongeons dans les rouages de cet outil méconnu mais pertinent.

La définition et le rôle de Bingbot dans le référencement SEO

Bingbot est un crawler, ou robot d’indexation, développé par Microsoft pour le moteur de recherche Bing. Le terme « crawler » désigne un programme automatisé chargé de parcourir Internet de manière systématique pour détecter, lire et collecter des données à partir des pages web publiques. Ces informations sont ensuite traitées et intégrées dans une base de données pour alimenter les résultats de recherche. Le rôle de Bingbot est donc fondamental : il assure la mise à jour constante de l’index de Bing, garantissant que les pages affichées dans les résultats de recherche soient les plus pertinentes et les plus actuelles possibles. La genèse de Bingbot remonte à 2009, année où Microsoft décide de remplacer son ancien moteur de recherche, Live Search, par une nouvelle plateforme baptisée Bing. Ce changement stratégique s’inscrit dans une volonté de reconquérir une part du marché des moteurs de recherche, alors largement dominé par Google. Le lancement officiel de Bing a eu lieu le 3 juin 2009. Pour accompagner cette nouvelle plateforme, Microsoft déploie progressivement un nouveau crawler, nommé Bingbot, destiné à succéder à MSNBot, l’ancien robot d’exploration de Live Search.

MSNBot était déjà actif depuis les années 2000, mais ses performances restaient limitées face à Googlebot, le robot de Google. Bingbot marque une rupture technique en intégrant des algorithmes plus sophistiqués, capables d’analyser plus finement les contenus HTML, les images, les balises sémantiques et les liens internes. Sa première version stable, identifiée par le user-agent bingbot/2.0, a été rendue publique en octobre 2010, avec un comportement plus proche des standards modernes du SEO. Concrètement, Bingbot agit comme un navigateur simplifié : il explore le web en suivant les liens d’une page à l’autre, en respectant les directives fournies par les propriétaires de sites à travers le fichier robots.txt (un fichier texte placé à la racine du site qui indique les parties à explorer ou à ignorer), et en analysant le contenu textuel, les images, les fichiers multimédia, et même certains scripts.

Voici un aperçu structuré des principales fonctions de Bingbot :

  • Découverte : Identifier de nouvelles URL à explorer, à partir de liens internes ou de sources externes comme les backlinks
  • Respect des consignes : Prendre en compte les balises meta robots (comme noindex ou nofollow) et les restrictions définies dans le fichier robots.txt
  • Analyse technique : Lire le code HTML, vérifier la structure du document, détecter la présence d’erreurs de rendu ou de contenu dupliqué
  • Indexation : Transmettre les informations collectées aux algorithmes de classement de Bing, qui décideront de l’ordre d’affichage des pages dans les résultats

Le rôle de Bingbot dans le référencement naturel (SEO) est capital : c’est lui qui décide, en grande partie, si une page sera visible ou non sur Bing. Si une page n’est jamais visitée par Bingbot, elle ne peut pas être indexée, et donc, elle n’apparaîtra jamais dans les résultats de recherche.

À ce titre, voici la syntaxe exacte de son user-agent principal :

Mozilla/5.0 (compatible; bingbot/2.0; +http://www.bing.com/bingbot.htm)

Il existe également d’autres versions spécialisées du bot, comme adidxbot pour les publicités Bing Ads, ou encore msnbot-media pour les contenus vidéo et images. Depuis les années 2020, Microsoft a commencé à aligner davantage le comportement de Bingbot sur celui de Googlebot, notamment en termes de rendu des pages. Toutefois, Bingbot reste encore partiellement limité dans le traitement du contenu généré dynamiquement via JavaScript. Ainsi, les pages utilisant des frameworks modernes comme React ou Angular doivent prévoir un rendu alternatif côté serveur (SSR) ou un rendu statique pré-généré (SSG) pour garantir une indexation complète. Une autre évolution notable est l’adoption progressive de Bingbot d’un modèle dit « headless », c’est-à-dire sans interface utilisateur, mais capable de simuler des comportements de navigation plus proches de ceux d’un internaute réel. Cette orientation vise à améliorer l’analyse des sites modernes et à éviter des erreurs d’interprétation fréquentes avec des contenus complexes.

Enfin, depuis l’intégration de l’IA de Microsoft via ChatGPT et le moteur d’indexation Prometheus en 2023, Bingbot bénéficie indirectement d’optimisations supplémentaires. En effet, la qualité des données collectées est devenue encore plus essentielle pour alimenter les modèles d’intelligence artificielle utilisés dans Bing Chat, le concurrent direct de Google SGE (Search Generative Experience).

Le fonctionnement technique de Bingbot

Le fonctionnement de Bingbot repose sur une architecture complexe et distribuée à l’échelle mondiale. Ce robot d’indexation est déployé à partir de multiples centres de données (data centers) répartis aux États-Unis, en Europe, en Asie et dans d’autres régions stratégiques, afin de garantir une couverture rapide et équilibrée du web mondial. Cette infrastructure permet de limiter la latence, de réduire la charge sur les serveurs web des sites visités et d’optimiser la vitesse d’indexation des contenus découverts.

Contrairement à une vision statique du crawling, Bingbot fonctionne selon un modèle adaptatif : il ajuste automatiquement sa fréquence de passage et la profondeur de l’analyse en fonction de plusieurs facteurs, comme la popularité du site, la fréquence des mises à jour, la vitesse de réponse du serveur, ou encore la structure des liens internes. Cela signifie que deux sites de taille équivalente peuvent être explorés à des rythmes très différents.

Voici les principales étapes du processus de crawl :

  1. Découverte d’URL : Bingbot détecte les nouvelles pages à explorer via des sitemaps XML, des liens internes entre pages, ou encore des backlinks provenant de sites tiers. Il utilise aussi parfois des données issues du navigateur Microsoft Edge pour enrichir son catalogue d’adresses.
  2. Validation par le fichier robots.txt : Avant toute exploration, Bingbot consulte ce fichier placé à la racine du site. Il y lit les règles d’accès définies par le webmaster. Par exemple, un dossier interdit par la ligne Disallow: /admin ne sera pas exploré ;
  3. Exploration du contenu : Bingbot télécharge le code HTML de la page, analyse le contenu textuel, les balises structurantes (titre, méta, Hn), les attributs ALT des images, les liens sortants et internes. Il identifie aussi les signaux de performance (temps de chargement, erreurs techniques, redirections) ;
  4. Indexation : Les informations extraites sont envoyées aux serveurs de Bing, où elles sont analysées par des algorithmes d’intelligence artificielle. Ces algorithmes évaluent la pertinence, la qualité, l’autorité du contenu et l’expérience utilisateur. La page est ensuite ajoutée à l’index ou réactualisée si elle avait déjà été référencée.

En complément de ce processus, Bingbot utilise une technologie d’apprentissage automatique pour adapter ses priorités d’exploration. Par exemple, si un site est mis à jour fréquemment, Bingbot augmentera sa fréquence de passage. À l’inverse, un site inactif sera visité moins souvent pour économiser des ressources. En termes d’agent utilisateur, Bingbot peut se présenter sous différentes formes en fonction du type de contenu ciblé (texte, image, publicité), mais son agent standard est :

Mozilla/5.0 (compatible; bingbot/2.0; +http://www.bing.com/bingbot.htm)

Voici un tableau comparatif synthétisé entre Bingbot et Googlebot, structuré en deux colonnes :

Aspect comparé Détails
Fréquence de crawl Bingbot explore les sites à une fréquence modérée, adaptée à leur niveau d’activité. Les sites peu mis à jour peuvent être crawlés seulement quelques fois par semaine.
Googlebot Googlebot a une fréquence beaucoup plus élevée, surtout pour les sites à fort trafic. Certains sites sont explorés plusieurs fois par heure.
Interprétation du JavaScript Bingbot commence à interpréter le JavaScript, mais reste plus limité que Googlebot. Il traite mal les contenus chargés dynamiquement sans rendu HTML alternatif.
Googlebot Googlebot utilise une version de Chrome sans interface pour interpréter pleinement le JavaScript moderne (React, Vue, Angular, etc.).
Réactivité aux nouvelles pages Bingbot met plus de temps à découvrir et indexer les nouvelles pages, sauf si elles sont bien liées et figurent dans un sitemap.
Googlebot Googlebot détecte très rapidement les nouvelles pages, surtout si le site est actif ou populaire.
Outils de diagnostic Les performances de Bingbot peuvent être analysées via Bing Webmaster Tools, qui fournit des informations sur le crawl, les erreurs d’exploration, les backlinks et les performances SEO.
Googlebot Les données sont accessibles dans la Google Search Console, qui offre des rapports détaillés sur la couverture d’index, les sitemaps, les performances des mots-clés et les problèmes de sécurité.

Pour vérifier si Bingbot visite votre site, plusieurs méthodes sont disponibles :

  • Consultez les logs serveur pour repérer les requêtes contenant l’user-agent bingbot
  • Utilisez Bing Webmaster Tools pour surveiller la fréquence de crawl, les erreurs détectées, les performances des pages, et obtenir des suggestions d’amélioration
  • Testez l’accessibilité de certaines pages via l’outil d’exploration de Bing, similaire à l’inspection d’URL sur Google

En optimisant l’accessibilité, la structure technique et la qualité de votre contenu, vous facilitez non seulement l’indexation par Bingbot, mais améliorez aussi l’expérience de navigation pour vos visiteurs humains. Une stratégie SEO bien pensée prend en compte ces aspects techniques pour assurer une visibilité durable sur Bing.

Quelques bonnes pratiques SEO pour Bingbot

Optimiser votre site pour Bing nécessite une approche légèrement différente de celle adoptée pour Google, bien que les deux moteurs partagent de nombreux principes fondamentaux en matière de SEO. Bingbot, le robot d’exploration de Bing, se distingue par certaines priorités spécifiques dans le traitement des pages web. Comprendre ces différences permet d’adapter sa stratégie pour améliorer sa visibilité sur ce moteur, qui reste utilisé par des millions d’internautes dans le monde, en particulier aux États-Unis, au Royaume-Uni et dans les environnements professionnels sous Windows, via Edge ou Cortana. Alors que Google met l’accent sur l’intention de recherche, le traitement avancé du JavaScript et les signaux comportementaux, Bing reste plus sensible à des signaux classiques comme la structure du site, la pertinence des balises, ou la présence de liens entrants de qualité. En outre, Bing privilégie les sites techniquement propres et bien hiérarchisés, offrant un contenu clair, lisible et sémantiquement cohérent. Voici quelques bonnes pratiques concrètes et classiques pour optimiser votre site spécifiquement pour Bingbot :

  • Soumettre un sitemap XML à Bing Webmaster Tools : Cela permet à Bingbot de découvrir rapidement l’ensemble des pages de votre site. Le fichier sitemap doit être régulièrement mis à jour et référencé dans le fichier robots.txt.
  • Optimiser les balises meta : Contrairement à Google, Bing prend encore en compte (même de façon modérée) la balise meta keywords. Il est donc conseillé de renseigner les principaux mots-clés de la page sans suroptimisation. La balise description est également utilisée pour générer des extraits dans les SERP, il faut la rendre claire et attrayante ;
  • Structurer les titres avec soin : Bing accorde une importance notable à la hiérarchie des balises Hn (H1, H2, H3…). Chaque page doit comporter un seul H1, contenant le mot-clé principal, suivi de sous-titres logiques et bien organisés. L’absence ou l’utilisation confuse de ces balises peut réduire la pertinence perçue par Bingbot ;
  • Favoriser les backlinks de qualité : Bing accorde beaucoup de poids à la qualité des liens entrants (backlinks), notamment s’ils proviennent de domaines d’autorité ou de sites gouvernementaux, éducatifs ou spécialisés. Le nombre de liens est moins important que leur qualité et leur pertinence thématique ;
  • Créer une structure d’URL simple et descriptive : Les URL doivent être lisibles, contenir des mots-clés pertinents et éviter les chaînes de caractères complexes. Par exemple : /conseils-seo-bingbot est préférable à /index.php?id=12345.
  • Éviter les contenus en JavaScript uniquement : Bingbot peut rencontrer des difficultés à rendre et à indexer les contenus générés dynamiquement. Il est recommandé d’implémenter un rendu côté serveur (SSR) ou de proposer un contenu HTML équivalent pour garantir une bonne indexation ;
  • Soigner la vitesse de chargement : La performance technique influence le crawl et le classement. Bingbot limite volontairement ses requêtes sur les sites lents pour ne pas les surcharger. L’optimisation des images, la réduction du poids des scripts et l’usage du cache sont des leviers importants ;
  • Corriger les erreurs techniques : Surveillez régulièrement les erreurs 404 (page non trouvée), les boucles de redirection ou les erreurs 500 (serveur). Bingbot peut abandonner le crawl d’un site mal configuré. Utilisez Bing Webmaster Tools pour identifier et corriger ces anomalies ;
  • Proposer un contenu original, pertinent et bien rédigé : Bingbot, comme ses homologues, recherche la valeur ajoutée pour l’utilisateur. Les pages dupliquées, pauvres en contenu ou trop optimisées pour les moteurs au détriment de la lecture humaine, sont moins bien positionnées ;
  • Utiliser le balisage sémantique (Schema.org) : Bing interprète les données structurées pour enrichir ses résultats (rich snippets). Implémentez des balises JSON-LD ou Microdata pour décrire des événements, des produits, des avis, etc.

En complément de ces pratiques, il est essentiel de configurer correctement votre compte Bing Webmaster Tools. Cet outil gratuit offre un aperçu précieux de la manière dont Bingbot interagit avec votre site. Vous y trouverez des données sur :

  • La fréquence de crawl et les URL explorées
  • Les erreurs d’exploration ou de balisage
  • Les liens entrants (backlinks) détectés
  • Les requêtes qui génèrent des impressions ou des clics
  • Les fichiers sitemap soumis et leur état d’indexation

Contrairement à une idée reçue, Bing peut générer un trafic qualifié, notamment dans les secteurs B2B, l’éducation ou encore les marchés anglo-saxons. En intégrant ces bonnes pratiques dans votre stratégie SEO, vous vous assurez non seulement une meilleure indexation de vos contenus par Bingbot, mais vous diversifiez aussi vos sources de trafic organique, réduisant ainsi votre dépendance à Google.

Xavier Deloffre

Xavier Deloffre

Fondateur de Facem Web, agence implantée à Arras et à Lille (Hauts-de-France), je suis spécialiste du Web Marketing, formateur expérimenté, et blogueur reconnu dans le domaine du Growth Hacking. Passionné par le référencement naturel (SEO) que j'ai découvert en 2009, j'imagine et développe des outils web innovants afin d'optimiser la visibilité de mes clients dans les SERPs. Mon objectif principal : renforcer leur notoriété en ligne par des stratégies digitales efficaces et créatives.

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