Qu’est-ce que le ROAS et comment le calculer ?

Par Xavier Deloffre

Dans le monde du marketing digital, chaque euro investi dans la publicité doit être analysé à travers le prisme de sa rentabilité. Les annonceurs ne se contentent plus de mesurer le trafic généré : ce qui compte vraiment, c’est le retour sur investissement publicitaire. C’est là qu’intervient une métrique centrale : Le ROAS (Return On Ad Spend) qui n’est pas à confondre avec le ROI, KPI plus généraliste. Derrière cet acronyme se cache un indicateur de performance indispensable pour piloter ses campagnes et arbitrer efficacement ses budgets marketing. Que vous soyez e-commerçant, responsable marketing ou dirigeant d’entreprise, comprendre ce qu’est le ROAS, savoir le calculer et l’interpréter correctement vous permettra de transformer vos dépenses publicitaires en véritables leviers de croissance.

Comprendre le ROAS et son rôle dans une stratégie publicitaire

Le ROAS signifie littéralement Retour sur les dépenses publicitaires. Il mesure le chiffre d’affaires généré directement par vos campagnes par rapport au budget investi. Il se présente généralement sous la forme d’un ratio ou d’un multiple : Par exemple, un ROAS de 5 signifie que pour chaque euro dépensé en publicité, vous avez généré 5 euros de revenus. C’est une donnée simple à calculer, mais dont la portée est déterminante pour piloter efficacement vos investissements marketing. Cette métrique est précieuse car elle permet de répondre à une question simple et directe : mes publicités sont-elles rentables ?. Contrairement au ROI global, qui prend en compte l’ensemble des coûts (logistique, salaires, charges fixes, service client, etc.), le ROAS se concentre exclusivement sur le rapport entre dépenses publicitaires et revenus générés. Il constitue donc un indicateur plus immédiat, orienté vers l’efficacité des campagnes, mais qui nécessite toujours une mise en perspective pour être exploité correctement. Un des points essentiels à comprendre est que le ROAS n’est pas un indicateur absolu ni universel. Il n’existe pas de seuil “magique” qui conviendrait à toutes les entreprises. Le niveau de ROAS attendu doit être analysé à l’aune de plusieurs facteurs :

  • Le secteur d’activité : Dans le luxe, où les marges sont élevées et les paniers moyens conséquents, un ROAS de 3 peut suffire à générer une rentabilité confortable. À l’inverse, dans l’alimentaire, la mode fast-fashion ou la grande distribution, où les marges unitaires sont plus faibles et la concurrence très forte, un ROAS de 5 à 10 est souvent nécessaire pour couvrir les coûts logistiques et marketing. Le benchmark sectoriel est donc une donnée essentielle avant d’évaluer la performance réelle d’une campagne ;
  • La marge bénéficiaire des produits : La rentabilité d’une campagne publicitaire dépend directement de la marge nette réalisée. Un produit à forte marge (logiciels, formations en ligne, articles haut de gamme) peut supporter un ROAS plus faible car chaque vente couvre largement les frais publicitaires. À l’inverse, des produits à faible marge (accessoires peu coûteux, biens de consommation courante) exigent un ROAS bien plus élevé pour atteindre le seuil de rentabilité. Cette donnée doit être intégrée dès la définition des objectifs de campagne ;
  • Les objectifs marketing : Un ROAS doit toujours être lu à la lumière de l’intention de la campagne. Une campagne d’acquisition visant à faire découvrir la marque peut tolérer un ROAS plus faible à court terme, car la rentabilité se mesure sur la durée grâce à la Customer Lifetime Value (CLV). En revanche, une campagne de remarketing ou de fidélisation doit viser un ROAS élevé, puisqu’elle cible des prospects ou clients déjà proches de l’achat et que les coûts d’acquisition ont déjà été supportés ;
  • Le cycle de vente : Le temps nécessaire à transformer un prospect en client influe directement sur l’interprétation du ROAS. Dans les secteurs où la décision est rapide (e-commerce grand public, produits d’impulsion), le ROAS se mesure quasi en temps réel. Mais dans des cycles longs comme le B2B, l’immobilier ou la formation professionnelle, les bénéfices réels se matérialisent plusieurs semaines voire mois après la dépense publicitaire. Le suivi doit donc inclure des KPI intermédiaires (leads qualifiés, téléchargements de brochure, prises de rendez-vous) pour donner une vision plus juste de la performance ;
  • Le niveau de performance des campagnes : Les plateformes publicitaires comme Google Ads ou Meta Ads évaluent la pertinence des annonces via des indicateurs internes, tels que le Quality Score. Un bon score améliore la visibilité et réduit le coût par clic, ce qui fait mécaniquement progresser le ROAS. À l’inverse, une annonce mal rédigée, un ciblage approximatif ou une landing page peu optimisée augmentent les coûts et dégradent la rentabilité. L’optimisation continue du CTR, de la qualité des pages de destination et de la segmentation des audiences est donc indispensable pour maximiser le retour sur investissement publicitaire.

Autrement dit, un ROAS élevé n’est pas toujours synonyme de succès, et un ROAS plus bas n’est pas forcément un échec. Une campagne peut sembler performante en apparence mais rester non soutenable si elle grignote trop vos marges. Inversement, une campagne à ROAS modeste peut être stratégique si elle ouvre la porte à des ventes récurrentes ou à la conquête d’un nouveau segment de clientèle.

Le véritable enjeu réside donc dans la capacité à interpréter le ROAS dans son contexte et à le croiser avec d’autres indicateurs (marge nette, CLV, coût d’acquisition client, taux de conversion). Utilisé correctement, le ROAS devient une boussole puissante pour arbitrer vos budgets publicitaires et maximiser le retour global sur investissement.

ce qu est le roas

Comment calculer le ROAS étape par étape

Le calcul du ROAS est simple dans sa formule, mais il peut devenir complexe selon la finesse des données utilisées. La formule de base est la suivante :

ROAS = (Revenus générés par la publicité) / (Dépenses publicitaires)

Par exemple, si vous avez investi 2 000 € sur une campagne Google Ads et qu’elle a généré 10 000 € de ventes attribuées, votre ROAS est de 5. Autrement dit, chaque euro investi a rapporté 5 € de chiffre d’affaires. Mais au-delà de cette équation, plusieurs points techniques doivent être pris en compte :

  • La précision du tracking : Pour un calcul fiable, vos outils d’analyse (Google Analytics 4, Google Ads, Meta Ads Manager, mais aussi des solutions avancées comme Triple Whale, Hyros ou Segment) doivent être configurés avec rigueur. Le moindre défaut d’attribution peut fausser votre perception du ROAS : cookies bloqués, mauvais paramétrage des conversions, absence de suivi cross-device ou désynchronisation entre plateformes. Dans un contexte où les réglementations comme le RGPD et l’évolution d’iOS (App Tracking Transparency) complexifient la collecte des données, il devient essentiel de mettre en place des solutions de tracking côté serveur (server-side tagging) ou des modèles d’attribution multi-touch pour approcher au mieux la réalité des parcours clients ;
  • L’unité de temps : Le ROAS doit toujours être calculé sur une période pertinente. Mesurer uniquement au jour le jour peut donner une vision tronquée, car certaines campagnes (notamment en acquisition) génèrent des conversions différées. Par exemple, une publicité peut paraître déficitaire dans les 48 premières heures mais devenir très rentable sur une fenêtre de 7 à 30 jours grâce au remarketing et aux conversions post-clic/post-view. Le choix de l’horizon temporel (journalier, hebdomadaire, mensuel, trimestriel) doit donc être aligné avec votre cycle de vente et vos objectifs marketing. Une entreprise B2B avec un cycle long n’interprétera pas son ROAS de la même façon qu’un e-commerçant en B2C où l’achat est quasi instantané.
  • Le niveau d’analyse : Le ROAS peut être calculé à plusieurs granularités. Un ROAS global vous donne une tendance, mais il est souvent trop large pour orienter des décisions précises. En le déclinant par canal (Google Ads, Facebook Ads, Display, Emailing sponsorisé), par campagne, par groupe d’annonces, voire par mot-clé ou par audience, vous pouvez identifier ce qui performe réellement et ce qui détruit de la valeur. Cette granularité permet par exemple de couper rapidement un segment non rentable tout en renforçant les investissements sur les campagnes à fort rendement. Plus votre analyse est fine, plus vous transformez le ROAS en véritable outil d’optimisation continue ;
  • La marge bénéficiaire : Un ROAS isolé peut être trompeur s’il n’est pas mis en perspective avec vos marges. Un ROAS de 3 paraît séduisant, mais si vos coûts de production, de stockage, de livraison et de service client réduisent votre marge nette à 20 %, vous êtes peut-être encore déficitaire. À l’inverse, un produit avec 80 % de marge peut être rentable avec un ROAS beaucoup plus faible. Il est donc indispensable de croiser le ROAS avec vos données financières internes (taux de marge, panier moyen, coût d’acquisition client) pour obtenir une vision réaliste de la rentabilité. Dans certains cas, l’objectif peut même être d’accepter un ROAS temporairement bas pour conquérir de nouveaux clients, dans une logique de Customer Lifetime Value.

Voici un exemple concret dans un tableau simplifié :

Campagne & Résultats Analyse & Interprétation
Google Ads – Search
Dépenses publicitaires : 3 000 €
Revenus générés : 15 000 €
ROAS : 5
Un ROAS de 5 signifie que chaque euro investi génère 5 € de chiffre d’affaires.
Ce niveau est généralement considéré comme très bon, surtout si la marge nette permet de conserver une rentabilité après coûts annexes.
Cependant, il faut vérifier la qualité des conversions (panier moyen, taux de réachat) pour s’assurer que ces ventes sont réellement stratégiques et durables.
Facebook Ads – Conversion
Dépenses publicitaires : 2 000 €
Revenus générés : 6 000 €
ROAS : 3
Un ROAS de 3 peut sembler correct, mais il doit être mis en perspective avec les marges.
Pour des produits à faible marge, ce niveau peut être insuffisant.
En revanche, si la campagne vise l’acquisition de nouveaux clients, il peut être acceptable car la rentabilité se construira sur la Customer Lifetime Value (fidélisation, ventes croisées).
Instagram Ads – Remarketing
Dépenses publicitaires : 500 €
Revenus générés : 4 000 €
ROAS : 8
Un ROAS de 8 est excellent et traduit l’efficacité du remarketing.
Ces campagnes ciblent des visiteurs déjà qualifiés (ajout au panier, visite de fiche produit), ce qui explique ce rendement supérieur.
Toutefois, leur potentiel d’échelle est limité : elles ne permettent pas d’élargir l’audience, mais plutôt de maximiser la conversion des prospects existants.

Dans cet exemple, la campagne de remarketing affiche le meilleur ROAS, ce qui ne signifie pas forcément qu’il faille couper les autres campagnes : Chacune joue un rôle dans le parcours client. L’interprétation doit donc rester stratégique.

calculer roas par etapes

Interpréter le ROAS pour optimiser ses campagnes publicitaires

Calculer le ROAS est une première étape, mais le véritable enjeu réside dans son interprétation et son exploitation opérationnelle. Un ratio élevé ne signifie pas automatiquement qu’une campagne est optimale, et un ratio plus bas n’est pas forcément un signal d’échec. Tout dépend du rôle de la campagne dans le parcours client et de sa place dans la stratégie marketing globale.

Un exemple classique est la comparaison entre campagnes d’acquisition et campagnes de remarketing. Les premières affichent souvent un ROAS plus bas, car elles s’adressent à des audiences froides qui découvrent la marque. Leur intérêt est d’élargir la base clients et de nourrir la croissance future. À l’inverse, les campagnes de remarketing, qui ciblent des prospects ayant déjà interagi avec le site, génèrent presque toujours un ROAS supérieur, mais elles ne permettent pas de scaler fortement le business. Il est donc essentiel de lire le ROAS dans le contexte du funnel marketing et de ne pas se contenter d’une comparaison brute entre campagnes.

Le ROAS peut aussi être utilisé comme un outil de pilotage budgétaire. En analysant les campagnes les plus performantes, il devient possible de réallouer les budgets publicitaires vers les canaux et segments les plus rentables, tout en coupant les investissements qui détruisent de la valeur. L’enjeu est de construire un équilibre entre court terme (rentabilité immédiate) et long terme (croissance et fidélisation).

Enfin, il ne faut pas analyser le ROAS isolément. Pour en tirer toute la valeur, il doit être croisé avec d’autres indicateurs comme la marge nette, le Customer Lifetime Value (CLV), le coût d’acquisition client (CAC), ou encore le Quality Score sur Google Ads. Cette approche multidimensionnelle permet de détecter les leviers d’optimisation : améliorer la pertinence des annonces, fluidifier les landing pages, affiner le ciblage… Autant de leviers qui, in fine, réduisent le coût publicitaire et maximisent le rendement.

Xavier Deloffre

Xavier Deloffre

Fondateur de Facem Web, agence implantée à Arras et à Lille (Hauts-de-France), je suis spécialiste du Web Marketing, formateur expérimenté, et blogueur reconnu dans le domaine du Growth Hacking. Passionné par le référencement naturel (SEO) que j'ai découvert en 2009, j'imagine et développe des outils web innovants afin d'optimiser la visibilité de mes clients dans les SERPs. Mon objectif principal : renforcer leur notoriété en ligne par des stratégies digitales efficaces et créatives.

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