Photo Google Authorship supprimée : Retour à une SERP plus épurée ?
La suppression des images de profil dans les résultats de recherche Google n’est pas une décision anodine, ni un simple ajustement cosmétique. À l’époque de son déploiement, la photo de l’auteur affichée dans les SERP via Google Authorship représentait bien plus qu’un embellissement : c’était un levier d’attention, un facteur de confiance et, très probablement, un booster du taux de clic (CTR). Plusieurs études menées entre 2012 et 2014 avaient montré que les résultats affichant une photo pouvaient enregistrer entre 20 % et 40 % de clics en plus par rapport à des liens « standards ».
Cette visibilité accrue offrait aux créateurs de contenu une occasion unique de personnaliser leur présence dans Google et d’établir une relation plus humaine et directe avec les internautes. Sur le plan UX, cette intégration visuelle participait d’une logique de “search humanisé”, où l’auteur n’était plus un simple nom en bas de page, mais une entité visible, identifiable, connectée.
Mais voilà : dès janvier 2014, Google commence à diminuer progressivement le nombre d’auteurs affichés, évoquant un besoin de « clarifier l’expérience » et de « nettoyer la SERP ». En juin de la même année, la suppression devient totale. Cette décision a surpris nombre d’experts SEO et a immédiatement soulevé des questions sur la véritable intention derrière cette « simplification visuelle ».
Faut-il y voir un effort sincère pour améliorer la lisibilité des résultats ? C’est ce que Google a officiellement avancé. Pourtant, l’espace ainsi libéré a coïncidé avec une montée en puissance du format Google Ads, de plus en plus présent, de plus en plus intégré, et – disons-le franchement – de plus en plus difficile à distinguer des résultats organiques. Ce qui donne du grain à moudre aux sceptiques : et si la disparition des visages n’avait été qu’une opération stratégique pour dégager du « real estate » publicitaire ?
Dans un environnement de plus en plus concurrentiel, chaque pixel compte. Et la suppression des visuels Authorship pourrait bien avoir été le prix à payer pour permettre à Google d’optimiser son propre ROI publicitaire. Ce choix marque aussi une forme de recentralisation : moins d’initiatives ouvertes, plus de contrôle sur ce qui est affiché et pourquoi.
Moins de photos, plus de clics sur les annonces ?
Si vous tapez une requête qui a des chances de voir apparaître des liens payants, vous noterez que la visibilité des des liens payants est accrue du fait de la photo Google authorship supprimée. C’est une visibilité accrue par défaut. Nous avons là un faisceau d’indices qui montrent que Google incite toujours plus, et ce depuis quelques mois à utiliser les produits Adwords. On sait en outre que de nombreux changements se préparent pour la rentrée de Septembre avec cet outil comme nous l’avions évoqué dans le précédent article Google contre le porno.
La disparition de l’affichage visuel de l’Authorship dans les SERP a ainsi produit un effet collatéral difficile à ignorer : Un recentrage de l’attention utilisateur vers les annonces sponsorisées. En supprimant les images de profil, Google a non seulement épuré sa présentation, mais a aussi rééquilibré la mise en page au profit de ses produits commerciaux. L’espace hautement stratégique situé en haut de page, souvent occupé par Google Ads, est désormais le point focal quasi unique des internautes. Résultat : les résultats naturels, même en première position organique, sont devenus moins visibles, et donc moins cliqués.
Cette transformation n’est pas uniquement graphique : elle modifie en profondeur les dynamiques de clics. Là où une image d’auteur pouvait capter instantanément l’œil, générer de la confiance et renforcer l’autorité du contenu affiché, son absence rend tous les liens organiques visuellement équivalents, ou plutôt, en retrait face aux annonces enrichies d’extensions, de sitelinks ou de badges « sponsorisé ».
Sur le plan stratégique, cette décision s’inscrit dans une logique plus large de monétisation des SERP. Depuis 2013, Google a progressivement renforcé la présence des publicités textuelles via Google Ads, en les intégrant plus profondément dans la structure des résultats de recherche. La frontière entre référencement naturel (SEO) et référencement payant (SEA) devient ainsi de plus en plus floue, au détriment de la lisibilité pour l’utilisateur… mais au bénéfice direct de la régie publicitaire de Google.
Et ce n’est probablement pas un hasard si la disparition de l’Authorship visuel est intervenue peu de temps après la mise à jour Panda 4.0, qui avait entre autres frappé eBay. Ce dernier, accusé de sur-optimisation SEO via des pages satellites pauvres en contenu, a vu sa visibilité fondre. Certains analystes y ont vu un message subliminal envoyé à tous les gros acteurs du web : « alignez-vous sur les standards de qualité de contenu… ou sur les offres publicitaires ». Le fait qu’eBay ait considérablement réduit ses investissements en Google Ads juste avant sa pénalité n’a fait qu’alimenter les soupçons.
Google affine son dispositif autour de Google Ads, quitte à désactiver certaines initiatives ouvertes comme l’Authorship visuel.
Intégrer les balises author avec JSON-LD
Bien que Google n’affiche plus les images d’auteur dans les SERP depuis 2014, il reste fondamental de structurer vos données pour permettre à l’algorithme de comprendre qui est l’auteur d’un contenu. Cela passe aujourd’hui par les balisages JSON-LD
intégrés dans l’en-tête HTML de vos pages. Ce type de balisage sémantique est la méthode recommandée par Google pour les données structurées.
Voici un exemple concret à insérer dans la section <head>
de vos articles, que vous pouvez intégrer manuellement dans votre thème enfant WordPress ou via un plugin comme Rank Math (onglet « Advanced Schema » ou « Custom Schema »).
<script type="application/ld+json">
{
"@context": "https://schema.org",
"@type": "Article",
"headline": "Titre de votre article",
"description": "Une courte description de l'article pour Google",
"image": "https://www.votresite.com/wp-content/uploads/2024/11/image-article.jpg",
"author": {
"@type": "Person",
"name": "Jean Dupont",
"url": "https://www.votresite.com/auteur/jean-dupont",
"sameAs": [
"https://twitter.com/jeandupont",
"https://www.linkedin.com/in/jeandupont"
]
},
"publisher": {
"@type": "Organization",
"name": "Facem Web",
"logo": {
"@type": "ImageObject",
"url": "https://www.votresite.com/wp-content/uploads/2024/11/logo.png"
}
},
"datePublished": "2024-11-01",
"dateModified": "2024-11-03",
"mainEntityOfPage": {
"@type": "WebPage",
"@id": "https://www.votresite.com/seo/google-authorship-modernise"
}
}
</script>
Quelques conseils pour bien utiliser ce balisage :
- Le champ
author.name
doit correspondre exactement au nom renseigné dans l’interface WordPress de l’auteur. - Ajoutez les liens
sameAs
vers les profils sociaux pertinents : LinkedIn, Twitter, GitHub, voire une page Google Scholar pour les auteurs scientifiques. - Assurez-vous que l’image et les dates soient à jour. Cela renforce la fraîcheur du contenu pour Google.
Avec ce type de balisage, même sans affichage visible dans les SERP, vous contribuez à renforcer votre signal d’E-E-A-T (Experience, Expertise, Authoritativeness, Trustworthiness), ce qui est devenu central dans l’évaluation des contenus selon les Quality Rater Guidelines de Google. Si vous utilisez Rank Math, vous pouvez aussi insérer ces blocs de données directement depuis l’éditeur d’article, dans l’onglet « Schéma personnalisé » ou « Auteur », sans passer par le code source.
Conclusion : Google Authorship n’est plus un avatar dans les résultats, c’est un graphe invisible qui relie auteurs et savoirs. Ne négligez pas la structuration sémantique : elle est votre carte de visite algorithmique.
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