Qu’est-ce qu’un influenceur ? Définition

Par Xavier Deloffre

Qu’ils soient sur Instagram, TikTok, YouTube ou LinkedIn, les influenceurs font aujourd’hui partie intégrante de l’écosystème digital. Stars des réseaux sociaux pour les uns, prescripteurs redoutablement efficaces pour les marques, figures controversées pour d’autres, les influenceurs ne laissent personne indifférent. Mais derrière ce terme désormais omniprésent, que recouvre exactement la notion d’influenceur ? D’où vient-elle, comment a-t-elle évolué et surtout, quelles sont ses implications dans le marketing contemporain ? Plongée dans un phénomène devenu structurel dans notre façon de consommer, d’informer et de communiquer en ligne.

Origines et évolution : De l’opinion leader à l’influenceur 2.0

Bien avant que les likes, partages et vues ne deviennent les nouvelles unités de mesure de l’impact social, le concept d’influence faisait déjà l’objet d’études sérieuses dans les sciences humaines. L’un des premiers à formaliser cette notion fut le sociologue autrichien naturalisé américain Paul Lazarsfeld, à la fin des années 1940, dans le cadre de ses recherches menées à la Columbia University à New York. Dans son étude fondatrice menée avec Bernard Berelson et Hazel Gaudet, intitulée The People’s Choice (1944), Lazarsfeld met en lumière le rôle déterminant de certaines personnes dans la circulation des idées et des opinions au sein de la population : les leaders d’opinion. Ces figures-clés n’étaient ni journalistes ni personnalités publiques, mais des individus « ordinaires », souvent mieux informés, plus connectés, et perçus comme des références au sein de leur cercle social. Leur fonction : Servir de relais entre les médias et leur entourage, filtrant l’information et la reformulant de manière accessible. Ce modèle, que Lazarsfeld désigne comme la communication à deux étages (two-step flow of communication), pose les fondations de ce que l’on appelle aujourd’hui le marketing d’influence.

Au fil des décennies, le rôle des opinion leaders évolue, mais reste centré sur l’idée de médiation sociale. Dans les années 1980 et 1990, avec l’essor de la télévision et des médias de masse, ces influenceurs d’un autre temps se confondent progressivement avec les figures de la célébrité : stars du cinéma, animateurs TV, sportifs de haut niveau. Le centre de gravité de l’influence reste alors concentré dans les grandes capitales médiatiques comme New York, Londres, Paris ou Los Angeles. Mais c’est avec l’arrivée d’Internet dans les années 2000 que les cartes sont réellement rebattues. Les premiers forums, puis les blogs, amorcent une démocratisation de la prise de parole : chacun peut désormais publier, commenter, partager. Ce basculement s’accélère avec l’émergence des plateformes sociales comme Facebook (2004), YouTube (2005), Twitter (2006), Instagram (2010) et plus récemment TikTok (2016), qui donnent naissance à une nouvelle figure : l’influenceur digital.

Contrairement à leurs prédécesseurs médiatiques, les influenceurs 2.0 n’ont pas nécessairement besoin d’un support institutionnel pour émerger. Ils construisent leur audience depuis leur chambre, leur smartphone à la main, à travers des contenus souvent authentiques, incarnés, parfois bruts. Ce sont des micro-entrepreneurs de l’attention : certains parlent de maquillage, d’autres de politique, de cuisine, de jeux vidéo ou de parentalité. Leur autorité repose sur leur capacité à créer du lien, à fédérer une communauté et à maintenir une relation de proximité avec leur audience, bien souvent à l’échelle mondiale. Cette évolution donne naissance à différentes typologies d’influenceurs, allant des nano-influenceurs (moins de 10 000 abonnés mais à fort taux d’engagement), aux méga-influenceurs (plus d’un million de followers), en passant par les experts sectoriels ou les créateurs lifestyle. Des villes comme Los Angeles (notamment via le phénomène des maisons de créateurs comme la Hype House), Paris, Séoul ou Dubaï deviennent des pôles d’attractivité et de production de contenus, transformant l’influence en une véritable industrie internationale.

Cette nouvelle économie, qualifiée parfois de creator economy, est aujourd’hui structurée autour de plateformes, d’agences spécialisées, d’algorithmes de visibilité et d’outils d’analyse. Elle est soutenue par une logique de monétisation à plusieurs niveaux : partenariats de marque, placements produits, abonnements premium, dons ou sponsoring. Elle transforme les logiques de communication commerciale et oblige les marques à repenser leur manière de dialoguer avec leurs publics cibles.

Définition : Qu’est-ce qu’un influenceur aujourd’hui ?

Un influenceur est une personne qui, par sa présence en ligne et l’engagement qu’elle suscite, est capable d’orienter les opinions, les comportements ou les décisions d’un public ciblé. Cette influence s’exerce via des contenus diffusés sur une ou plusieurs plateformes numériques : Instagram, YouTube, TikTok, Twitch, X (anciennement Twitter), LinkedIn, voire des podcasts ou des newsletters. L’influence peut être directe (par des recommandations explicites) ou indirecte, par la mise en scène d’un mode de vie, d’un discours ou d’une expertise. Ce phénomène s’inscrit dans une évolution sociétale profonde : le déplacement de la confiance collective des institutions vers les individus. Là où les consommateurs faisaient autrefois confiance aux marques, aux médias ou aux experts officiels, ils s’appuient aujourd’hui sur des figures perçues comme plus authentiques, proches et accessibles. Ce changement est d’autant plus marquant qu’il s’opère dans un contexte d’hyperconnectivité, où chaque opinion peut potentiellement toucher des milliers, voire des millions de personnes en quelques heures.

Être influenceur aujourd’hui ne signifie pas seulement accumuler des abonnés. C’est savoir créer du lien, construire une narration cohérente, entretenir une communauté fidèle, et développer une présence qui suscite l’attention et l’engagement. Un influenceur peut être une célébrité déjà établie, mais aussi une personne ordinaire qui s’est imposée dans un domaine précis, souvent en partant de zéro. Il devient alors un référent culturel ou commercial, à mi-chemin entre l’éditeur, le communicant et le prescripteur.

La notion d’influence se décline dans de nombreux domaines : mode, beauté, sport, high-tech, gaming, finance, développement personnel, parentalité, santé, culture, alimentation, et bien d’autres. Elle peut prendre des formes très variées : tests produits, tutoriels, démonstrations en direct, storytelling de marque, vidéos immersives ou simples publications lifestyle. L’influence peut être exercée de manière commerciale (via des partenariats sponsorisés, des affiliations ou du dropshipping), mais aussi à des fins militantes, éducatives ou artistiques. Pour mieux qualifier les profils d’influenceurs, le secteur distingue aujourd’hui plusieurs catégories selon la taille de leur communauté :

Catégorie d’influenceur Taille de la communauté
Nanoinfluenceur Moins de 10 000 abonnés
Microinfluenceur Entre 10 000 et 100 000 abonnés
Macroinfluenceur Entre 100 000 et 1 million d’abonnés
Mégainfluenceur Plus de 1 million d’abonnés

Mais la portée n’est pas toujours synonyme d’impact. Un nanoinfluenceur actif dans une niche très ciblée (comme la cosmétique naturelle, la finance éthique ou le jardinage urbain) peut générer un taux d’engagement bien supérieur à celui d’une star mondiale, justement parce que sa parole est perçue comme plus sincère, pertinente et personnalisée. En marketing d’influence, l’engagement (likes, commentaires, partages, taux de clics) est souvent un indicateur plus fiable que la seule volumétrie d’abonnés. Les plateformes elles-mêmes ont structuré cette évolution en fournissant des outils analytiques, des options de collaboration commerciale et des formats adaptés : stories éphémères, reels, shorts, live shopping, badges ou partenariats sponsorisés intégrés. L’influenceur moderne est ainsi devenu un acteur hybride, à la fois créateur de contenu, ambassadeur de marques, community manager, parfois chef d’entreprise ou consultant indépendant.

Le rôle de l’influenceur dans le marketing et la communication

Le développement du marketing d’influence a profondément redéfini les stratégies de communication des entreprises à l’ère numérique. Là où la publicité traditionnelle imposait un message descendant, standardisé et souvent perçu comme intrusif, les marques s’appuient désormais sur les influenceurs pour créer une relation de confiance et d’authenticité avec leur audience. L’influenceur agit comme un intermédiaire social crédible, capable de recommander, de démontrer et d’incarner des produits ou services au sein de son univers personnel.

Cette mutation s’inscrit dans l’évolution du modèle AIDA (Attention, Intérêt, Désir, Action), traditionnellement utilisé en publicité. Désormais, les influenceurs interviennent dès la phase d’attention, en attirant un public ciblé grâce à leur image, puis stimulent l’intérêt et le désir à travers un contenu intégré (native content) : un post, une vidéo, un avis, une story… Cette intégration fluide, souvent perçue comme plus « naturelle » que la publicité classique, permet d’engager l’audience sans rupture de parcours. L’efficacité de cette stratégie repose sur un principe fondamental du marketing relationnel : la proximité émotionnelle. L’influenceur crée du lien avec sa communauté, parle à la première personne, répond aux commentaires, partage son quotidien. Cette proximité transforme le message promotionnel en recommandation personnelle, parfois même en prescription affective. En ce sens, l’influenceur devient un levier d’engagement et de conversion bien plus puissant que de nombreux formats publicitaires traditionnels.

Les premières grandes campagnes d’influence structurées remontent au début des années 2010, notamment dans les secteurs de la mode, de la beauté et du lifestyle. Des marques comme L’Oréal, Daniel Wellington ou Glossier ont été parmi les premières à investir massivement dans des partenariats avec des créateurs de contenu. Depuis, le phénomène s’est étendu à des secteurs aussi variés que la finance (banques en ligne), l’alimentation (healthy food), le sport (fitness, yoga), ou encore la tech (smartphones, logiciels, objets connectés). Les collaborations entre marques et influenceurs peuvent prendre de nombreuses formes, en fonction de l’objectif recherché :

  • Posts sponsorisés : Souvent publiés sur Instagram, TikTok ou Facebook, ils intègrent le produit ou service dans un contenu visuel ou narratif adapté au ton de l’influenceur ;
  • Unboxings ou tests produits : Très populaires sur YouTube, ces vidéos permettent de découvrir en direct un produit, avec un avis détaillé et spontané ;
  • Lives interactifs : Les sessions en direct (Q&A, démonstrations, ventes live) renforcent la proximité avec l’audience et permettent des interactions en temps réel ;
  • Codes promotionnels affiliés : Associés à un système de tracking, ces codes permettent de mesurer directement les conversions générées par l’influenceur ;
  • Ambassadeurs de marque : Dans une logique plus durable, certaines collaborations se prolongent sur plusieurs mois ou années, avec un rôle plus structuré pour l’influenceur (contenus réguliers, événements, co-création de produits).

Par ailleurs, de nombreuses entreprises choisissent aujourd’hui d’internaliser ou d’automatiser leurs campagnes d’influence. Certaines lancent leurs propres programmes d’ambassadeurs auprès de leurs clients ou collaborateurs, tandis que d’autres passent par des agences d’influence spécialisées. Des plateformes telles que Hivency, Octoly, Upfluence, Kolsquare ou encore Traackr facilitent la mise en relation entre marques et créateurs en fonction de critères précis : thématique, taux d’engagement, audience géographique, âge de la communauté, plateforme utilisée, etc. À un niveau plus stratégique, le recours à l’influence s’inscrit désormais dans une approche globale de brand content. L’influenceur ne se contente plus de relayer un produit : il contribue à façonner l’image, le discours, voire l’univers de la marque. Cette logique de cocréation donne naissance à de nouvelles synergies, avec parfois des collections capsules ou des produits co-développés entre marques et influenceurs (comme l’ont fait Adidas avec Léna Situations, ou Lancel avec Chloé B).

Enfin, dans un contexte où la régulation devient plus stricte (transparence des partenariats, lutte contre les contenus trompeurs, RGPD…), le marketing d’influence tend à se professionnaliser. L’influenceur devient un véritable acteur économique, doté d’une identité professionnelle et d’indicateurs de performance : taux d’engagement, portée organique, retour sur investissement (ROI), coût par clic (CPC), ou encore coût par acquisition (CPA).

Xavier Deloffre

Xavier Deloffre

Fondateur de Facem Web, agence implantée à Arras et à Lille (Hauts-de-France), je suis spécialiste du Web Marketing, formateur expérimenté, et blogueur reconnu dans le domaine du Growth Hacking. Passionné par le référencement naturel (SEO) que j'ai découvert en 2009, j'imagine et développe des outils web innovants afin d'optimiser la visibilité de mes clients dans les SERPs. Mon objectif principal : renforcer leur notoriété en ligne par des stratégies digitales efficaces et créatives.

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