Les favicons émergent de nouveau dans les résultats de recherche de Google, si vous ne l’avez pas vu, cela est visible sur Google.com et en version mobile. Mais qu’est-ce qu’un favicon et comment cela peut-il s’installer sur votre site Internet ? C’est ce que nous voyons dans cet article.
Le favicon, de la définition à la petite histoire
Le favicon, contraction de « favorite icon », est une petite image numérique associée à un site Web. Visible dans l’onglet du navigateur, dans la barre d’adresse, les favoris (ou « bookmarks ») ou encore dans les raccourcis mobiles, cette icône s’est imposée comme un repère visuel discret mais puissant dans l’univers numérique.
Origine du favicon : Microsoft et Internet Explorer
Le concept de favicon a vu le jour en 1999 avec le navigateur Internet Explorer 5, développé par Microsoft. À l’époque, l’implémentation initiale permettait uniquement d’associer une icône statique au format .ico à un site Web, affichée dans la barre d’adresse si et seulement si le site était ajouté aux favoris (d’où le nom « favorite icon »).
Cette idée est attribuée à l’équipe de développement de Microsoft Internet Explorer, notamment à Chris Wilson, l’un des ingénieurs clés du moteur de rendu Trident, qui a largement contribué à cette fonctionnalité, initialement considérée comme purement cosmétique. Et pourtant, ce petit fichier allait devenir un standard incontournable du Web.
Évolution du standard favicon
À partir des années 2000, d’autres navigateurs comme Firefox (anciennement Phoenix, puis Firebird) et Opera ont commencé à prendre en charge les favicons, même sans ajout du site aux favoris. Le support est rapidement étendu aux <link rel="icon"> inséré dans le <head> des documents HTML.
Avec l’évolution du Web mobile dans les années 2010, les favicons ont évolué pour répondre aux besoins croissants d’affichage sur des terminaux diversifiés. Apple introduit ainsi dès iOS 1.1.3 (2008) les fameux apple-touch-icon, tandis qu’Android développe ses propres formats de raccourcis.
De l’esthétique à l’ergonomie : favicon et UX
Le favicon n’est plus aujourd’hui un simple ornement. Il participe à l’expérience utilisateur (UX) en rendant une interface Web plus intuitive, identifiable et mémorable. Sur un navigateur avec plusieurs onglets ouverts, c’est souvent le favicon qui permet de distinguer rapidement les pages actives, bien avant la lecture du title.
Il est aussi utilisé dans les interfaces modernes : barre de favoris, onglets épinglés, barre de tâches Windows (via les Progressive Web Apps), notifications de certaines extensions, ou encore aperçus d’URL dans les applications de messagerie.
Le favicon dans la recherche Google
Un tournant majeur survient en mai 2019 : Google annonce officiellement l’intégration des favicons dans les résultats de recherche mobile. L’objectif, selon les déclarations de Google Search Liaison, est d’aider les utilisateurs à mieux identifier les sites avant de cliquer. Voici ce que déclarait Danny Sullivan, porte-parole de Google Search, lors du lancement :
« Le favicon, lorsqu’il est bien utilisé, renforce l’image de marque. Il aide les utilisateurs à reconnaître immédiatement votre site dans les résultats. »
Cette intégration marque un tournant : ce qui était auparavant cantonné au navigateur entre désormais dans le champ du référencement visuel. Si le favicon ne modifie pas directement les positions dans la SERP, il peut influencer le taux de clic (CTR), notamment dans des environnements mobiles où l’impact visuel est crucial.
Un symbole visuel, mais aussi une empreinte de marque
Le favicon joue désormais un rôle stratégique dans la construction de l’identité numérique. Il se rapproche de ce que serait un pictogramme pour une application mobile ou une favicon-app hybridisée dans les PWA (Progressive Web Apps).
En somme, ce petit fichier d’apparence anodine fait partie intégrante d’une stratégie de branding digital. Il témoigne aussi de la maturité d’un projet Web bien conçu. Comme le résume assez justement Steve Souders, ancien ingénieur performance chez Google et Yahoo :
« Un favicon bien pensé, c’est une carte de visite dans l’écosystème du navigateur. »
Et puisque Google continue d’enrichir les interfaces SERP avec des éléments visuels (carrousels, images miniatures, extraits enrichis…), il est logique que le favicon ait trouvé sa place dans cette dynamique.
Format, intégration et compatibilité du favicon
Le format historique du favicon est le .ico, utilisé dès la fin des années 90 avec Internet Explorer. Toutefois, les navigateurs modernes acceptent aujourd’hui des formats plus variés et mieux compressés comme le .png (transparence native), le .gif (animation légère) et le .svg (format vectoriel adaptable à tous les écrans).
Voici un exemple d’intégration simple en HTML5 :
<link rel="icon" type="image/png" href="/favicon.png" />Il est fortement recommandé de prévoir plusieurs déclinaisons pour garantir la compatibilité entre les navigateurs desktop, les appareils mobiles (iOS/Android), les Progressive Web Apps (PWA), les raccourcis sur écran d’accueil, et les affichages haute densité (Retina/HiDPI).
Tableau récapitulatif des formats, tailles et usages des favicons
| Format / taille / balise | Utilisation / compatibilité |
|---|---|
favicon.ico — 16×16 ou 32×32 px |
Format historique, support universel (notamment Internet Explorer). Placez-le à la racine du site pour un fallback automatique. |
<link rel="icon" type="image/png" href="/favicon.png" /> |
Support moderne pour Chrome, Firefox, Edge, Safari. Format compressé avec support de la transparence. |
<link rel="icon" type="image/svg+xml" href="/favicon.svg" /> |
Compatible Chrome, Firefox, Safari. Vectoriel, parfait pour écrans Retina. Non supporté par tous les OS mobiles (test préalable nécessaire). |
<link rel="apple-touch-icon" sizes="180x180" href="/apple-touch-icon-180x180.png" /> |
Utilisé pour les raccourcis d’écran d’accueil sur iOS depuis iOS 1.1.3 (2008). Résolution Retina. |
apple-touch-icon-57x57 jusqu’à 180x180 |
Séries de tailles recommandées pour iPhone/iPad. Nécessaires si vous souhaitez un affichage propre sans flou ou crop d’image. |
rel="shortcut icon" |
Fallback pour IE. Redondant aujourd’hui, mais toujours utilisé à des fins de rétrocompatibilité. |
rel="apple-touch-icon-precomposed" |
Utilisé par Apple si vous souhaitez désactiver l’effet de gloss appliqué automatiquement aux icônes. |
type="image/x-icon" |
Spécifique au format ICO. Peut être précisé mais souvent implicite si l’extension est .ico. |
type="image/png" ou image/svg+xml |
Obligatoire pour que les navigateurs interprètent correctement les favicons modernes. Ne pas mélanger avec les extensions réelles du fichier. |
Multirésolution et responsive favicon
Pour assurer un rendu propre sur tous les périphériques, il est conseillé de fournir plusieurs tailles d’icônes. Voici un exemple standard pour Apple :
<link rel="apple-touch-icon" sizes="57x57" href="/apple-touch-icon-57x57.png" />
<link rel="apple-touch-icon" sizes="60x60" href="/apple-touch-icon-60x60.png" />
<link rel="apple-touch-icon" sizes="72x72" href="/apple-touch-icon-72x72.png" />
<link rel="apple-touch-icon" sizes="76x76" href="/apple-touch-icon-76x76.png" />
<link rel="apple-touch-icon" sizes="114x114" href="/apple-touch-icon-114x114.png" />
<link rel="apple-touch-icon" sizes="120x120" href="/apple-touch-icon-120x120.png" />
<link rel="apple-touch-icon" sizes="144x144" href="/apple-touch-icon-144x144.png" />
<link rel="apple-touch-icon" sizes="152x152" href="/apple-touch-icon-152x152.png" />
<link rel="apple-touch-icon" sizes="180x180" href="/apple-touch-icon-180x180.png" />
Plus vous fournissez de tailles spécifiques, plus vous assurez une adaptation fluide selon l’appareil utilisé. C’est ce que l’on appelle l’approche multirésolution adaptative.
Bonnes pratiques techniques
- Placez vos icônes à la racine du site ou dans un répertoire
/assets/icons/bien structuré ; - Optimisez la taille des fichiers : utilisez TinyPNG, SVGOMG ou ImageOptim ;
- Utilisez un outil comme RealFaviconGenerator pour générer automatiquement toutes les icônes nécessaires avec les balises HTML associées ;
- N’oubliez pas les manifestes pour PWA :
manifest.jsondoit aussi référencer les favicons.
Quel impact du favicon sur le SEO ?
Le favicon, bien qu’étant un élément graphique, a fait son apparition de manière plus visible dans les SERP, en particulier sur mobile, à partir de mai 2019. Depuis cette mise à jour de l’interface utilisateur par Google, chaque lien organique affiché dans les résultats mobiles est accompagné de son favicon à gauche du nom de domaine. Cela a considérablement renforcé le rôle visuel de cette icône dans le comportement des utilisateurs.
Un impact indirect sur le SEO via le CTR
Sur le plan purement algorithmique, le favicon n’a aucune incidence directe sur le positionnement d’une page dans les résultats de recherche. Il n’est pas pris en compte dans l’analyse sémantique, le PageRank ou les signaux de qualité de contenu. Toutefois, il peut influencer de façon indirecte le référencement naturel via un indicateur clé : le taux de clic organique (CTR).
Un favicon bien conçu, cohérent avec la charte graphique de l’entreprise, immédiatement reconnaissable (par exemple le logo de la marque), permet de renforcer la mémorisation visuelle du lien affiché dans la SERP. Il peut ainsi inciter davantage les utilisateurs à cliquer sur le lien, notamment dans les cas suivants :
- Lorsque l’utilisateur connaît déjà la marque (effet de réassurance) ;
- Lorsque plusieurs résultats se ressemblent, mais que l’un se démarque graphiquement ;
- Lorsque la SERP est dense ou concurrentielle (par exemple : recherches locales, requêtes commerciales).
Un CTR plus élevé peut être interprété comme un signal comportemental positif par les algorithmes de Google, en particulier dans les modèles de machine learning qui évaluent la pertinence d’un résultat en fonction de son attractivité perçue.
Les recommandations de Google sur les favicons
Avec la mise à jour d’interface de mai 2019, Google a publié plusieurs recommandations officielles :
- Le favicon doit représenter de manière claire la marque ou l’identité du site web ;
- Il doit mesurer au minimum 48×48 pixels en haute qualité, mais être servi sous une version redimensionnée à 16×16 pixels pour l’affichage dans la SERP ;
- Il ne doit pas contenir de texte, sauf si celui-ci reste parfaitement lisible dans un carré de 16 px de côté ;
- Les favicons abusifs (images cliquantes, symboles exagérément contrastés, signes trompeurs comme des flèches ou icônes d’interaction) peuvent être désactivés manuellement par Google ou remplacés par un favicon générique.
Google peut modifier ou ignorer un favicon si :
- Il enfreint les consignes d’affichage (notamment celles liées au spam visuel) ;
- Il est hébergé sur un sous-domaine différent ou ne peut être accédé depuis le domaine principal ;
- Il est bloqué par le fichier
robots.txtou par une directive HTTP empêchant son indexation (ex.X-Robots-Tag: noindex).
Favicons et identité de marque
La principale valeur du favicon réside dans le renforcement de l’identité visuelle. Dans une stratégie de branding et d’UX globale, le favicon s’inscrit au même titre que le logo, la typographie ou les couleurs comme un repère de reconnaissance immédiat. Cela contribue à établir une relation de confiance avec l’internaute, à rassurer sur l’authenticité du lien (notamment dans des contextes sensibles comme l’e-commerce ou les sites institutionnels).
Bonnes pratiques UX/SEO
- Veillez à ce que le favicon soit lisible à très petite échelle (16×16 px), sans surcharge visuelle ;
- Testez son rendu sur différents navigateurs et tailles d’écran (mobile/desktop) ;
- Adaptez les versions
apple-touch-iconet Android pour les raccourcis d’écran d’accueil et les Progressive Web Apps ; - Déclarez le favicon dans le code HTML dès le début de la balise
<head>pour éviter tout retard de chargement.
Récapitulatif
| Élément | Impact SEO |
|---|---|
| Positionnement dans Google | ❌ Aucun impact direct sur les classements |
| Apparence dans les SERP mobiles | ✅ Affichage systématique du favicon depuis mai 2019 |
| Taux de clic (CTR) | ✅ Effet potentiel positif, surtout en branding |
| Sur-optimisation visuelle | ⚠️ À éviter, peut entraîner une désactivation du favicon par Google |
| Confiance et UX | ✅ Rassure l’utilisateur, améliore la reconnaissance |
Pour terminer : Enrichissement du logo avec des microdonnées
Le favicon joue un rôle dans l’identification rapide de votre site dans les navigateurs et les résultats de recherche, mais il ne constitue qu’une partie visible de votre identité numérique. Pour aller plus loin dans la structuration sémantique de votre site web, il est vivement recommandé d’enrichir votre logo avec des microdonnées.
Grâce à la spécification schema.org, il est possible de décrire de manière standardisée une entité organisationnelle (entreprise, association, institution…) et de lier cette entité à son logo, son nom, son site officiel, voire ses profils sociaux. Ce balisage est particulièrement utile pour que Google interprète correctement votre site et en exploite certains éléments dans ses propres interfaces, notamment :
- le Knowledge Panel sur desktop (fiche à droite des résultats de recherche) ;
- les résultats enrichis dans Google Search ;
- Google Discover ou d’autres surfaces orientées mobile ;
- la cohérence entre votre site et vos entités associées (marque, personne, structure mère, etc.).
Exemple d’enrichissement HTML avec itemprop
Une méthode simple consiste à intégrer des attributs itemprop directement dans vos balises HTML :
<div itemscope itemtype="https://schema.org/Organization">
<img itemprop="logo" src="/media/logo.png" alt="logo de mon entreprise" />
<span itemprop="name">Nom de mon entreprise</span>
<a itemprop="url" href="https://www.monsite.com">www.monsite.com</a>
<span itemprop="description">Entreprise spécialisée dans les services numériques à Paris</span>
</div>Ce format est parfaitement lisible par les crawlers de Google, Bing, Yandex ou Baidu. L’attribut itemtype défini ici en tant qu’Organization est le socle du balisage sémantique des entités commerciales. À noter qu’il est tout à fait possible de substituer ce type par LocalBusiness, Corporation, ou NGO selon votre structure réelle.
Pour les intégrateurs JavaScript : utilisez JSON-LD
Pour les développeurs plus avancés, l’intégration recommandée par Google reste le JSON-LD, plus simple à maintenir et à générer dynamiquement. Voici un exemple typique :
<script type="application/ld+json">
{
"@context": "https://schema.org",
"@type": "Organization",
"name": "Nom de mon entreprise",
"url": "https://www.monsite.com",
"logo": "https://www.monsite.com/media/logo.png",
"description": "Entreprise spécialisée dans les services numériques à Paris",
"sameAs": [
"https://www.facebook.com/monentreprise",
"https://www.linkedin.com/company/monentreprise",
"https://twitter.com/monentreprise"
]
}
</script>Les champs sameAs permettent d’établir des correspondances entre votre entité organisationnelle et vos profils sociaux, ce qui favorise l’alignement entre vos propriétés numériques dans l’écosystème Google.
Bonnes pratiques techniques
| Élément structuré | Conseil technique |
|---|---|
| logo | Utilisez une URL absolue en HTTPS et un format PNG transparent si possible |
| name | Nom officiel de la marque, tel qu’enregistré en tant que nom de domaine ou entreprise |
| url | Page d’accueil du site web |
| description | Brève présentation de l’activité, 160 caractères maximum pour la lisibilité |
| sameAs | Profils sociaux cohérents et publics, reconnus par Google |
Pourquoi cette optimisation est utile ?
Les microdonnées ne visent pas à manipuler les résultats de recherche mais à aider les moteurs à mieux comprendre la structure et le sens de votre contenu. Cela contribue à l’amélioration de votre visibilité, notamment dans les contextes suivants :
- Requêtes de navigation (nom d’entreprise, marque, etc.) ;
- Recherche d’images associées à une entité ;
- Apparition dans Google Knowledge Graph ;
- Association cohérente entre site et entités sociales sur Google Maps, Search, etc.
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