Qu’est-ce que jQuery ? Définition & fonctionnement de la bibliothèque JavaScript

Par Xavier Deloffre

Sur le web d’aujourd’hui, les technologies évoluent rapidement, mais certaines bibliothèques continuent de jouer un rôle important dans le développement front-end. Parmi elles, jQuery a longtemps été une référence incontournable. Même si l’écosystème JavaScript a considérablement évolué avec l’arrivée de frameworks modernes comme React, Vue ou Angular, jQuery reste présent dans de nombreux projets, petits ou grands. Mais alors, qu’est-ce que jQuery exactement, et comment fonctionne-t-il ? Cet article explore ses fondements, ses avantages, et les mécanismes qui ont contribué à sa popularité.

Définition et historique de jQuery

jQuery est une bibliothèque JavaScript libre et open source, conçue pour faciliter les interactions avec les documents HTML. Elle permet d’effectuer des manipulations DOM, de gérer des événements, de créer des animations ou d’envoyer des requêtes HTTP de manière simplifiée. Son nom provient de l’idée de faire des requêtes (queries) sur le document HTML, comme on ferait des requêtes sur une base de données, mais ici dans un contexte JavaScript. La bibliothèque a été officiellement présentée pour la première fois le 14 janvier 2006 lors du BarCamp NYC, un événement communautaire organisé à New York. Son créateur, John Resig, un développeur américain alors peu connu, travaillait à l’époque pour la société Mozilla Corporation. Ce lancement s’est rapidement fait remarquer grâce à la clarté du code et à une démonstration percutante. Quelques mois plus tard, jQuery était déjà intégré dans plusieurs projets web, notamment grâce à son slogan d’origine : “Write less, do more” (Écrivez moins, faites-en plus).

L’objectif de John Resig n’était pas uniquement de proposer une syntaxe raccourcie du JavaScript natif, mais aussi d’introduire une forme de programmation plus fluide, évitant les pièges courants des incompatibilités entre navigateurs, fréquentes à cette époque. Il s’agissait aussi de créer un socle stable pour bâtir des interfaces dynamiques, à une époque où les sites web passaient de la simple page statique à des applications riches et interactives. Le projet jQuery est maintenu depuis par la jQuery Foundation, qui a été fondée en 2012, avant de fusionner en 2016 avec la Dojo Foundation pour créer la JS Foundation, supervisée par la Linux Foundation. Cela a renforcé sa crédibilité et sa gouvernance sur le long terme. Durant la décennie 2010, jQuery est devenu omniprésent dans les CMS comme WordPress, dans les plateformes e-commerce, les blogs et les sites institutionnels. Des géants comme Microsoft et Google ont même proposé de l’héberger sur leurs CDN pour en faciliter l’intégration à grande échelle.

Voici un tableau comparatif plus simple, organisé sur deux colonnes, pour illustrer comment jQuery a permis de simplifier des tâches courantes par rapport au JavaScript natif :

Action Code
Sélection d’un élément HTML document.getElementById("exemple")
$("#exemple")
Modification du contenu document.getElementById("exemple").innerHTML = "Bonjour";
$("#exemple").html("Bonjour");
Ajout d’un événement au clic element.addEventListener("click", fonction);
$("#exemple").click(fonction);
Requête Ajax GET fetch("donnees.json")...
$.get("donnees.json", fonction);
Animation (masquer un élément) element.style.display = "none";
$("#exemple").hide();

À la fin des années 2000 et au début des années 2010, jQuery s’impose comme un outil fondamental dans le paysage du développement web. Les statistiques d’utilisation montrent qu’en 2015, plus de 70 % des 10 000 sites les plus visités selon Alexa intégraient jQuery dans leur code. Cette domination a marqué l’avènement d’une nouvelle manière de penser le front-end, axée sur l’expérience utilisateur et l’interaction dynamique, avec un socle simple mais puissant. jQuery est aussi à l’origine de nombreuses extensions et plugins qui ont contribué à son succès : des galeries photos, des systèmes de validation de formulaires, des menus déroulants dynamiques, ou encore des composants d’interface réutilisables. Son écosystème a permis à des développeurs moins expérimentés d’adopter rapidement des solutions efficaces sans avoir à coder tout de zéro.

Enfin, même si l’arrivée des frameworks modernes comme Angular (2010), React (2013) ou Vue.js (2014) a modifié les pratiques de développement, jQuery reste utilisé dans une grande partie des projets existants. Sa compatibilité étendue, sa courbe d’apprentissage douce et sa stabilité en font encore aujourd’hui un outil pertinent dans certains contextes.

Comment fonctionne la bibliothèque jQuery ?

Le fonctionnement de jQuery repose principalement sur l’utilisation de la fonction universelle $(), qui est un raccourci de jQuery(). C’est cette fonction centrale qui permet d’interagir avec les éléments HTML d’une page, en facilitant leur sélection, leur manipulation et la gestion des événements associés. Grâce à elle, jQuery encapsule les objets DOM dans une interface unifiée et enrichie de nombreuses méthodes chaînées, ce qui permet d’exécuter plusieurs opérations sur un même ensemble d’éléments, de manière fluide et lisible. La puissance de jQuery réside dans sa capacité à simplifier des actions complexes, tout en assurant un comportement identique sur différents navigateurs. Là où le JavaScript natif demandait souvent de gérer des cas particuliers selon le moteur de rendu (Internet Explorer, Firefox, Chrome, Safari…), jQuery absorbe cette complexité en proposant une API cohérente et fiable. Il devient ainsi possible d’écrire du code plus concis, plus expressif et plus facile à maintenir.

La syntaxe jQuery repose aussi sur le principe de chaînage des méthodes (chaining). Une fois un élément sélectionné, on peut lui appliquer successivement plusieurs transformations ou comportements, sans devoir le resélectionner à chaque fois :

$("#monElement").css("color", "blue").slideUp(500).slideDown(500);

Cette capacité à enchaîner les instructions fluidifie la lecture du code et réduit le risque d’erreurs de manipulation. Elle participe à rendre le développement front-end plus intuitif et plus rapide, notamment pour les effets d’interface et les interactions utilisateur. Voici les principaux domaines de fonctionnement couverts par jQuery :

  • Manipulation du DOM : grâce à des méthodes comme .append(), .remove(), .html() ou .attr(), jQuery permet de modifier en direct la structure HTML d’une page, ajouter ou supprimer des éléments, modifier des attributs ou insérer du contenu dynamique. Ces opérations sont essentielles dans le cadre d’interfaces réactives ;
  • Gestion des événements : jQuery simplifie la capture et le traitement des événements utilisateurs, comme les clics, les survols de souris, les pressions de touche ou le chargement de page. Des méthodes telles que .click(), .keydown(), .submit() ou encore .on() permettent de lier des fonctions aux interactions, en toute simplicité ;
  • Effets et animations : avec jQuery, les développeurs peuvent créer des transitions visuelles (fondu enchaîné, glissement, masquage progressif…) sans recourir à CSS ou à JavaScript complexe. Des méthodes comme .fadeIn(), .slideToggle(), .animate() permettent d’ajouter de la fluidité à l’interface ;
  • Requêtes Ajax simplifiées : jQuery rend les communications asynchrones avec un serveur plus accessibles. Avec $.ajax(), $.get() ou $.post(), il devient facile d’envoyer ou de recevoir des données sans recharger la page, améliorant ainsi l’expérience utilisateur et la réactivité des applications web ;
  • Compatibilité inter-navigateurs : Un des grands avantages de jQuery est son mécanisme interne d’abstraction des différences de comportement entre navigateurs. Cela signifie que le développeur écrit une seule version de son code, et jQuery s’occupe du reste, évitant ainsi des heures de débogage sur Internet Explorer ou Safari, par exemple.

Un autre aspect important du fonctionnement de jQuery est son exécution différée une fois que le document HTML est prêt. Cela évite d’essayer d’agir sur des éléments qui ne sont pas encore chargés par le navigateur. La méthode $(document).ready() est conçue à cet effet :

$(document).ready(function(){
  $("#bouton").click(function(){
    $("#message").text("Vous avez cliqué !");
  });
});

Ce petit script illustre un cas classique : lorsque la page est chargée, jQuery attend un clic sur un bouton portant l’identifiant bouton, puis modifie dynamiquement le contenu de l’élément #message. Cette interaction simple représente parfaitement la philosophie de jQuery : offrir des outils rapides pour répondre aux besoins fréquents des interfaces modernes, avec un minimum de code et un maximum de lisibilité. En arrière-plan, jQuery opère une sélection des éléments HTML à l’aide de sélecteurs CSS (comme .classe, #id, ou balise). Une fois ces éléments capturés, ils sont encapsulés dans des objets jQuery, qui bénéficient d’un large éventail de méthodes pour modifier leur apparence, leur contenu ou leur comportement. La bibliothèque offre également la possibilité de créer ses propres plugins ou d’étendre les fonctionnalités existantes. Grâce à cette extensibilité, jQuery a donné naissance à une communauté active de développeurs qui ont produit des centaines de modules réutilisables dans des domaines variés : galeries d’images, lecteurs audio, sliders, systèmes de notation, formulaires dynamiques, etc.

Enfin, jQuery peut également interagir avec des données JSON, manipuler des classes CSS avec .addClass(), .removeClass() ou .toggleClass(), ou encore surveiller les événements de formulaire avec des fonctions comme .change() ou .submit(). Il s’agit donc d’un véritable couteau suisse du développement front-end, particulièrement adapté aux projets web classiques, aux CMS et aux intégrations rapides.

Les avantages et limites de jQuery de nos jours

Depuis son apparition en 2006, jQuery a joué un rôle fondamental dans la démocratisation du développement front-end moderne. Il a permis à une génération de développeurs web d’aborder JavaScript plus facilement, à une époque où les différences entre navigateurs étaient particulièrement pénibles à gérer. Mais avec l’évolution rapide des technologies web, son rôle s’est vu redéfini. Aujourd’hui, bien que toujours présent dans de nombreux projets, son utilisation n’est plus systématique, notamment dans les nouveaux développements, qui s’orientent davantage vers des frameworks JavaScript comme React, Vue.js ou Svelte.

Cela ne signifie pas pour autant que jQuery est obsolète. Il continue d’être pertinent dans plusieurs contextes spécifiques, notamment :

  • Les sites existants : des millions de sites web lancés entre 2008 et 2018 utilisent encore jQuery. Réécrire ces plateformes dans une technologie moderne serait coûteux, complexe et souvent inutile. jQuery y reste donc une dépendance logique et maintenue.
  • Les CMS comme WordPress, Joomla ou Drupal : une grande partie des thèmes et des plugins disponibles dans ces environnements reposent sur jQuery pour l’interaction utilisateur. Même les versions récentes de WordPress chargent encore jQuery par défaut dans le frontend.
  • Les projets orientés compatibilité : dans les cas où il faut supporter de vieux navigateurs (notamment Internet Explorer 11 ou antérieur), jQuery reste une solution simple et efficace pour s’assurer d’un fonctionnement homogène sans polyfills ou ajustements manuels complexes.

En plus de ces usages encore d’actualité, jQuery reste apprécié pour un ensemble de raisons qui en ont fait une bibliothèque populaire :

Les avantages de jQuery

Retenons comme avantages de nos jours :

  • La facilité d’apprentissage : jQuery est une excellente porte d’entrée vers JavaScript pour les débutants. Sa syntaxe intuitive, sa documentation exhaustive et l’abondance de tutoriels facilitent la montée en compétence ;
  • Une communauté très active : Avec plus d’une décennie d’existence, jQuery bénéficie d’un immense nombre de ressources, de forums, de dépannages disponibles sur Stack Overflow, de plugins et de contributions open source ;
  • La richesse de l’écosystème : On trouve pour jQuery des milliers de plugins couvrant presque tous les besoins en matière d’interface : carrousels, modales, infobulles, validateurs de formulaire, lightbox, etc.
  • La simplicité dans la manipulation du DOM : Là où le JavaScript natif pouvait être verbeux ou incohérent selon les navigateurs, jQuery offre une API uniforme, courte et claire, pour modifier dynamiquement les éléments d’une page ;
  • Les animations prêtes à l’emploi : Pas besoin de maîtriser CSS3 ou JavaScript avancé pour créer des effets visuels ; jQuery fournit des méthodes prêtes à utiliser, avec des paramètres simples.

Cependant, malgré ses nombreux atouts, jQuery présente aussi des limites qui justifient sa baisse d’adoption dans les projets récents.

Les limites actuelles de jQuery

On peut citer :

  • La tille de la bibliothèque (sic) : Le fichier jQuery minifié pèse environ 90 Ko. Cela peut sembler léger, mais dans un contexte de performance et d’optimisation mobile, chaque Ko compte. De nombreuses fonctions de jQuery sont aujourd’hui disponibles nativement dans le JavaScript moderne, sans dépendance externe ;
  • C’est non adapté aux architectures modernes : Les applications SPA (Single Page Application) nécessitent des logiques de composants, de routing, de gestion d’état ou de mise à jour du DOM optimisée. Ces besoins dépassent les capacités de jQuery, qui n’a pas été conçu pour cela ;
  • Des risques de code spaghetti : La facilité avec laquelle on peut écrire du code jQuery est un avantage… mais aussi un inconvénient. Sans rigueur architecturale, les projets peuvent rapidement devenir difficiles à maintenir, avec un enchevêtrement de sélections et d’événements difficile à suivre ;
  • L’abstraction devenue moins nécessaire : Les anciennes limitations de JavaScript (incompatibilités, lourdeur syntaxique) sont en grande partie résolues aujourd’hui. Le JavaScript moderne (ES6+) est plus puissant, plus lisible et mieux standardisé. L’utilité de jQuery s’en trouve donc réduite.

À cela s’ajoute le fait que les navigateurs actuels, bien plus standardisés qu’à l’époque de la naissance de jQuery, rendent souvent possible de s’en passer. L’évolution des APIs web (comme querySelector, fetch, classList ou addEventListener) rend le JavaScript natif plus attractif et adapté aux pratiques modernes. Malgré cela, jQuery conserve un avantage fort : il fonctionne très bien, il est stable et mature. Il peut donc rester une excellente option dans des projets où les ressources sont limitées, où le temps de développement est court, ou dans une optique de correction rapide sur des projets existants. Dans des environnements professionnels où la rapidité d’intégration prime sur l’adoption d’un framework complet, jQuery reste un choix tout à fait pertinent.

Xavier Deloffre

Xavier Deloffre

Fondateur de Facem Web, agence implantée à Arras et à Lille (Hauts-de-France), je suis spécialiste du Web Marketing, formateur expérimenté, et blogueur reconnu dans le domaine du Growth Hacking. Passionné par le référencement naturel (SEO) que j'ai découvert en 2009, j'imagine et développe des outils web innovants afin d'optimiser la visibilité de mes clients dans les SERPs. Mon objectif principal : renforcer leur notoriété en ligne par des stratégies digitales efficaces et créatives.

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