Qu’est-ce qu’un enregistrement CNAME DNS ? Définition & fonctionnement

Par Xavier Deloffre

Dans l’univers du web, chaque site internet repose sur des fondations techniques souvent méconnues du grand public. Parmi elles, les enregistrements DNS tiennent un rôle essentiel pour diriger les utilisateurs vers le bon serveur. L’un de ces enregistrements, appelé CNAME (Canonical Name), est particulièrement utile pour les redirections et la gestion des sous-domaines. Mais que signifie vraiment un enregistrement CNAME ? Comment fonctionne-t-il et dans quelles situations faut-il l’utiliser ? Cet article vous guide pas à pas pour tout comprendre sur ce composant fondamental de l’infrastructure internet.

La définition d’un enregistrement CNAME et son rôle dans le DNS

Le DNS (Domain Name System) fonctionne comme un immense annuaire distribué d’internet. Son rôle est de faire le lien entre les noms de domaine facilement lisibles par les humains (comme monsite.fr) et les adresses IP numériques (par exemple 192.0.2.1) utilisées par les machines pour localiser les serveurs. Cette traduction est indispensable pour naviguer sur le web, car les navigateurs et les applications ont besoin de l’adresse IP exacte du serveur hébergeant le contenu recherché.

Pour effectuer cette correspondance, le DNS s’appuie sur différents types d’enregistrements, chacun ayant un rôle spécifique. Les plus courants sont les enregistrements A (qui lient un nom de domaine à une adresse IP), MX (utilisés pour le routage des e-mails), TXT (pour des informations textuelles comme les configurations SPF ou DKIM), et bien entendu, les enregistrements CNAME.

Un enregistrement CNAME, ou « Canonical Name », est un type d’entrée DNS qui permet de faire pointer un nom de domaine ou un sous-domaine vers un autre nom de domaine, plutôt que vers une adresse IP. En d’autres termes, il crée un alias entre deux noms, indiquant que l’un est un synonyme de l’autre. Cela permet de simplifier la gestion des noms de domaine, notamment lorsqu’un site ou un service est hébergé sur une autre infrastructure ou passe par un fournisseur externe. Voici un exemple concret :

www.monsite.fr  CNAME  monsite.fr

Dans cette configuration, lorsque l’on tape www.monsite.fr dans un navigateur, la requête DNS reconnaît que ce nom est un alias de monsite.fr. Le système interroge alors à nouveau le DNS pour obtenir l’adresse IP de monsite.fr, grâce à son enregistrement A. L’utilisateur final est dirigé de manière totalement transparente vers la même destination, sans interruption ni redirection visible.

Ce mécanisme offre une grande souplesse : si l’adresse IP de monsite.fr change, il n’est pas nécessaire de modifier tous les sous-domaines qui y sont associés par CNAME. Il suffit de mettre à jour l’enregistrement A du domaine canonique, et tous les alias s’ajustent automatiquement. Cela permet une gestion centralisée et plus efficace des ressources DNS. Le CNAME est donc particulièrement utile dans les situations où un nom de domaine doit refléter une autre ressource gérée de manière indépendante, comme dans les cas suivants :

  • Créer des sous-domaines pointant vers des plateformes externes (ex : blog.monsite.fr vers monsite.medium.com) :
  • Faciliter les transitions d’hébergement ou de plateforme sans modifier l’ensemble des sous-domaines ;
  • Standardiser la structure des URL d’un site web, en gardant un seul point d’entrée technique.

Il est important de noter qu’un enregistrement CNAME ne peut exister que seul sur un nom de domaine donné : il ne peut pas cohabiter avec d’autres enregistrements (comme A ou MX) pour le même nom. Cette contrainte garantit la cohérence et la clarté dans la résolution DNS, évitant toute ambiguïté ou conflit d’adressage.

Le fonctionnement et exemples d’utilisation des enregistrements CNAME

Les enregistrements de type CNAME (Canonical Name) jouent un rôle fondamental dans la gestion souple et dynamique des noms de domaine. Ils permettent de faire pointer un nom de domaine (ou un sous-domaine) non pas vers une adresse IP, comme c’est le cas pour un enregistrement A, mais vers un autre nom de domaine. Ce mécanisme repose sur le principe d’alias DNS : le nom d’hôte CNAME agit comme un synonyme du nom cible. Techniquement, lorsqu’un résolveur DNS reçoit une requête pour un domaine configuré en CNAME, il renvoie une réponse précisant que ce nom est un alias. Le résolveur recommence alors une nouvelle requête DNS, cette fois vers le domaine « canonique » (c’est-à-dire la cible), jusqu’à ce qu’il obtienne une adresse IP finale via un enregistrement A ou AAAA.

Comprendre le fonctionnement en cascade

Ce processus peut sembler redondant, mais il permet une redirection indirecte contrôlée. Par exemple, si le domaine www.monsite.fr a un enregistrement CNAME pointant vers monsite.fr, et que monsite.fr possède un enregistrement A pointant vers une adresse IP, alors l’utilisateur final atteindra bien le site voulu, sans se rendre compte des redirections internes dans le système DNS.

Le modèle de fonctionnement en cascade est très utile lorsque l’on veut :

  • Répliquer des configurations DNS entre différents noms sans dupliquer les entrées IP.
  • Faire évoluer une infrastructure technique sans modifier les points d’entrée utilisateur.
  • Externaliser la gestion d’un service tout en gardant un nom de domaine personnalisé.

Cas d’usage typiques des enregistrements CNAME

Les CNAME sont couramment utilisés dans des contextes très divers. Voici quelques situations fréquentes dans lesquelles ils apportent une vraie valeur :

  • Redirection de sous-domaines : par exemple, blog.monsite.fr peut être configuré pour pointer vers monsite.medium.com, ce qui permet d’utiliser un service externe tout en conservant la cohérence de marque avec son propre nom de domaine ;
  • Intégration de services tiers : de nombreux outils en ligne, comme Shopify, Wix, Webflow ou encore des solutions d’email marketing comme Mailchimp ou Sendinblue, demandent de configurer un CNAME pour vérifier un domaine, créer un sous-domaine personnalisé ou authentifier des emails (en complément de SPF et DKIM vu plus haut) ;
  • Gestion centralisée et évolutive : en configurant tous les sous-domaines comme des CNAME pointant vers un domaine principal, il devient plus facile de centraliser la gestion DNS. En cas de changement d’infrastructure (nouvelle IP, nouveau serveur), il suffit de modifier un seul enregistrement au lieu de mettre à jour plusieurs zones ;
  • Haute disponibilité et CDN : certains services cloud ou CDN comme Cloudflare, Fastly ou Amazon CloudFront utilisent des CNAME pour orienter automatiquement le trafic vers l’emplacement optimal, en fonction de la localisation de l’utilisateur ou de la charge réseau.

Les bonnes pratiques et restrictions avec CNAME

Malgré leur flexibilité, les enregistrements CNAME doivent être utilisés avec précaution. Une règle essentielle du DNS est qu’un nom d’hôte configuré en CNAME ne peut pas être associé à d’autres types d’enregistrements (comme A, MX, TXT, etc.). Cela signifie qu’un domaine ne peut pas à la fois :

  • Avoir un CNAME pointant vers un autre domaine,
  • Et posséder un enregistrement MX pour la messagerie, ou un enregistrement A pour une IP directe.

C’est pour cela que l’usage du CNAME est généralement réservé aux sous-domaines (ex. : www, blog, app), tandis que le domaine racine (ex. : monsite.fr) est configuré via un enregistrement A ou un enregistrement ALIAS/ANAME dans certains DNS avancés.

Tableau comparatif des principaux types d’enregistrements DNS

Pour faire simple voici une synthèse sous forme de tableau :

Type Fonction
A Associe un nom de domaine à une adresse IPv4 fixe (ex. : monsite.fr → 192.0.2.1).
CNAME Fait pointer un domaine vers un autre nom de domaine (ex. : www.monsite.fr → monsite.fr).
MX Indique le ou les serveurs responsables de la messagerie du domaine (ex. : monsite.fr → mail.monsite.fr).
TXT Contient des données textuelles pour vérification, SPF, DKIM ou autres configurations techniques (ex. : "v=spf1 include:_spf.google.com ~all").
AAAA Comme l’enregistrement A, mais pour une adresse IPv6 (ex. : monsite.fr → 2001:0db8:85a3::8a2e:0370:7334).
NS Définit les serveurs de noms (DNS) autoritaires pour une zone (ex. : monsite.fr → ns1.provider.net).

Quelques bonnes pratiques et erreurs à éviter avec les CNAME

La configuration des CNAME peut paraître simple, mais elle demande de respecter certaines règles pour éviter les problèmes de résolution DNS ou de sécurité.

  • Éviter les boucles de redirection : Ne créez pas de CNAME qui pointe vers lui-même, directement ou indirectement ;
  • Ne pas utiliser de CNAME au niveau du domaine apex (racine) : Par exemple, monsite.fr ne doit pas avoir un enregistrement CNAME. Cette limitation est imposée par les standards DNS ;
  • Utiliser les CNAME pour les sous-domaines : Ils sont particulièrement adaptés aux configurations multi-sous-domaines, ou pour déléguer une partie de la gestion DNS à un fournisseur tiers ;
  • Vérifier la propagation DNS : Après modification, les enregistrements peuvent prendre un certain temps (TTL) à se propager à travers les serveurs DNS du monde entier.

Voici quelques erreurs fréquentes et leurs solutions :

Erreur fréquente Conséquence et solution
Utiliser un CNAME pour le domaine racine (ex. : monsite.fr) Conséquence : le domaine principal peut devenir inaccessible car un enregistrement CNAME ne doit pas coexister avec d’autres enregistrements.
Solution : utiliser un enregistrement A (vers une IP) ou un ALIAS/ANAME si votre fournisseur DNS le permet.
Erreur de saisie dans le nom cible du CNAME Conséquence : le nom de domaine ne résout pas correctement et le site devient inaccessible.
Solution : vérifier l’orthographe exacte du domaine cible, éviter les espaces et les points superflus, et tester avec des outils DNS.
Configurer un CNAME en parallèle d’un enregistrement MX ou A Conséquence : conflit DNS : les enregistrements ne peuvent pas fonctionner ensemble, le domaine échouera à résoudre ou à envoyer des emails.
Solution : utiliser un sous-domaine dédié pour le CNAME, et conserver le domaine principal pour la messagerie ou les enregistrements A.
Mettre un TTL (Time to Live) trop élevé Conséquence : les modifications DNS mettent plusieurs heures (voire jours) à se propager, ce qui complique les débogages ou migrations.
Solution : réduire temporairement le TTL (ex. : 300 secondes) avant toute modification, puis le réaugmenter après stabilisation.
Utiliser un CNAME pour vérifier un domaine (au lieu d’un TXT) Conséquence : la vérification échoue sur Google Search Console, Mailchimp ou d’autres outils, car ils exigent un enregistrement TXT.
Solution : suivre les instructions spécifiques de chaque service, et choisir le bon type d’enregistrement selon le contexte.
Ignorer la propagation DNS Conséquence : le site ou service semble indisponible peu après une modification, bien qu’il fonctionne pour certains utilisateurs.
Solution : patienter jusqu’à 24 heures, vider le cache DNS local, ou utiliser un DNS public (ex. : Google DNS, Cloudflare) pour tester.
Pointer un CNAME vers une URL avec protocole (http:// ou https://) Conséquence : le DNS ne reconnaît pas le format, car un CNAME ne doit jamais inclure le protocole, uniquement un nom de domaine brut.
Solution : ne renseigner que le nom de domaine cible (ex. : serveur.distant.com) sans le préfixe http/https.

Les enregistrements CNAME, bien que discrets pour l’utilisateur final, sont des leviers techniques puissants pour simplifier la gestion des noms de domaine. En maîtrisant leur fonctionnement, leurs usages et leurs limites, vous assurez une configuration DNS fiable, flexible et évolutive. Que vous soyez développeur, administrateur système ou simple propriétaire de site web, comprendre les CNAME vous permet de mieux structurer votre présence en ligne et d’éviter de nombreuses erreurs courantes.

Xavier Deloffre

Xavier Deloffre

Fondateur de Facem Web, agence implantée à Arras et à Lille (Hauts-de-France), je suis spécialiste du Web Marketing, formateur expérimenté, et blogueur reconnu dans le domaine du Growth Hacking. Passionné par le référencement naturel (SEO) que j'ai découvert en 2009, j'imagine et développe des outils web innovants afin d'optimiser la visibilité de mes clients dans les SERPs. Mon objectif principal : renforcer leur notoriété en ligne par des stratégies digitales efficaces et créatives.

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