Le Pagerank Sculpting : technique SEO à mettre aux oubliettes ?

Pagerank Sculpting (ou PR Sculpting qui était lui aussi beaucoup utilisé à l’époque), est un terme issu du nom de Larry Page, cofondateur de Google avec Serguei Brin et créateur du Pagerank, système permettant au moteur de recherches de classer les documents Web en fonction de leur popularité.

Attention, nous ne venons de présenter ici que le concept initial tel que créé par son auteur et non tous les dérivés que l’on connaît et utilise quotidiennement de nos jours dans nos quotidiens en agence SEO, que nous soyons référenceurs, consultants, etc. et sur lesquels nous reviendrons un peu plus loin.

Avant de voir ensemble s’il est encore possible d’utiliser cette technique de nos jours, rappelons-en brièvement le principe avec ce que l’on entend par PR ou Pagerank Sculpting.

Quelle est la définition du Pagerank sculpting ?

Comme sa consonance anglophone nous l’indique, le Pagerank sculpting vise à sculpter le Pagerank de son site Internet. Ici le terme sculpter veut dire que le référenceur en charge de l’optimisation du site Internet va faire en sorte que le moteur n’attribue pas le même poids à toutes les pages de son site Internet. Le fait de façonner ainsi le site Web va permettre de canaliser le jus Web ou Link juice à destination des pages les plus importantes du site pour leur permettre d’avoir un plus grand potentiel de positionnement dans les résultats de recherche.

Si une métaphore peut parfois faciliter la compréhension, nous allons en prendre une comme nous avons souvent l’habitude de le faire.

D’ailleurs, si la métaphore que nous allons utiliser ici ne vous permettait pas de bien comprendre le principe, celle sur notre page concernant le link juice , très en rapport avec cet article devrait pouvoir vous éclairer davantage également.

La métaphore du budget popularité

Partez déjà du principe que chaque site a un budget virtuel de popularité qu’il peut distribuer par l’intermédiaire des liens. La métaphore que nous allons donc prendre ici serait celle d’une bibliothèque. Considérez chaque site comme étant une bibliothèque. Ensuite, imaginez un peu que vous sur votre bibliothèque à vous, vous souhaitiez que tous les visiteurs se dirigent vers la catégorie Polar parce que c’est dans celle-ci que vous avez en rayon les ouvrages les plus qualitatifs et sur lesquels vous avez un meilleur retour. Pour y parvenir, vous allez fermer complètement l’accès aux catégories les moins bien achalandées et restreindre l’accès aux autres catégories.

Ce faisant et à la manière des vases communicants, vous orientez les clients vers ce vers quoi vous avez envie qu’ils aillent. Le concept du Pagerank consiste à faire exactement la même chose en remplaçant les visiteurs de votre bibliothèque par les robots des moteurs de recherches. Qu’il s’agisse d’un site vitrine ou d’un site e-commerce, vous allez guider le visiteur sur votre site Web vers les pages les plus importantes pour vous : celles où vous réalisez les meilleures ventes ou plus précisément si tel n’est pas encore le cas, celles vers lesquelles vous aimeriez réaliser les meilleures ventes.

L’exploitation du nofollow ne permet plus de faire du PR Sculpting

Si on parle de nos jours de moins en moins de cette technique “avancée” de référencement, c’est parce qu’à l’époque où celle-ci était largement pratiquée, elle l’était à grands renforts de liens en nofollow. Et pas que pour les liens sortants, non, les liens internes aussi comportaient l’attribut rel nofollow pour indiquer à Google et aux autres moteurs de recherche que telle ou telle page n’était pas pertinente et que le moteur ne devait pas en tenir compte, attribuant tout son potentiel (guidant tous les lecteurs de la bibliothèque) aux autres destinataires des liens présents dans la page.

Peut-on encore faire du Pagerank Sculpting en 2018 ?

Nous n’allons pas verser dans la langue de bois, si – trop souvent par la force des choses dans le métier – nos réponses sur les blogs SEO se transforment en un traditionnel “ça dépend”, ici, très clairement, la réponse est oui. Il n’y a pas épiloguer. Reste après à voir dans quelle mesure et comment le mettre en place.

Si vous confiez votre site Internet à un référenceur et que ce dernier ne fait pas de Pagerank Scuplting, c’est qu’il estime que celui en place est déjà suffisamment fonctionnel, encore qu’en règle générale un expert SEO trouvera le plus souvent toujours au moins un ou deux petits trucs à optimiser.

Siloing, Pagerank modeling, cocon sémantique

Si, historiquement, le Pagerank sculpting visait le Pagerank disons “classique” voire même pour certains celui de la PR Toolbar, on trouve de nombreuses applications qui toutes sculptent à leur manière un type de Pagerank. Le “classique” et / ou le “thématique” et / ou le “sémantique”. Quel que soit celui ou ceux que le référenceur ou consultant SEO vise, il choisit pour cela une arborescence pensée pour que le moteur mette plus en avant telle ou telle page plutôt que telle autre (ou tel ou tel groupe de pages plutôt que d’autres).

Ainsi, les techniques de siloing, de cocon sémantique et autres adoptent une forme grâce à laquelle les pages du dernier niveau hiérarchique bénéficient de / et rétribuent la page du niveau hiérarchique supérieur et ainsi de suite en fonction du nombre de niveaux créés. Prenons une métaphore. Quand cela est bien conçu, c’est un peu comme dans une entreprise dans laquelle un chef de service se battrait pour défendre les intérêts des membres de son service, lesquels lui rendraient bien en s’investissant à fond dans leur travail. Les chefs de services s’investiraient à fond pour défendre les intérêts des chefs de division, etc. le tout jusqu’au DG, ici, la page d’accueil de votre site Web.

Numéro 1 : vive le ménage !

Alors puisqu’il est possible encore en 2018 de faire du Pagerank sculpting, voici quelques conseils pour vous permettre de doper le potentiel des pages qui en valent vraiment la peine pour votre activité.

En 1, faire du ménage ! Il gagnerait énormément à s’appliquer aux structures de nombreux sites Web. Sur une large majorité d’entre eux, pour ne pas dire tous, la structure donne un poids extrêmement conséquent aux réseaux sociaux.

  • Ces derniers n’ont-ils pas déjà des supports suffisamment puissants pour que vous leur attribuiez une grande partie de votre potentiel SEO ?
  • Avez-vous vraiment envie que le trafic que vous avez réussi à capter (et c’est de plus en plus difficile pour chaque site Web) soit si rapidement distrait et dirigé vers vos réseaux sociaux ? Il y a certaines exceptions ((très) rares) ou cela fait sens, mais la plupart du temps, la priorité est ailleurs.

Numéro 2 : le Nofollow. Lui aussi, ménage, à dégager voie 12.

Avant, ce dernier avait une considération lui permettant de favoriser le Pagerank Sculpting. Aujourd’hui ce n’est plus le cas et tout lien distribue son jus, nofollow ou pas. Conséquence et application concrète avec les liens vers les réseaux sociaux dont nous venons de parler : mettez les liens (si vous souhaitez vraiment les mettre) vers vos profils en dofollow, ne serait-ce que pour favoriser leur positionnement dans Google sur votre nom de marque ce qui sera toujours bon à prendre au niveau e-réputation, mais de grâce, ne les mettez qu’à un seul endroit dans la page.

Mentions légales, CGV…

Sur un site Internet, il y a de nombreuses pages obligatoires (mentions légales, CGV…) ou vivement conseillées (conditions d’utilisation…) pour des considérations autres que purement votre activité. Ces pages n’ont aucune valeur sémantique par rapport à votre site Web et représentent une perte de jus qui pourrait être distribué aux pages qui le méritent vraiment. Comme évoqué juste au-dessus, plutôt qu’un nofollow et de retrouver parfois ces liens plusieurs fois dans la page, on va déjà s’assurer qu’ils n’y sont qu’une seule fois. Avec certains thèmes graphiques non retouchés, c’est bien plus fréquent qu’on ne le croit. Pour aller un peu plus loin encore dans la démarche, essayez de trouver des solutions pour ne pas linker ces pages depuis toutes les pages de votre site.

… Et même la page d’accueil

La page d’accueil est celle de votre site qui, dans une très large majorité de cas, a le plus de poids. Elle n’a pas forcément besoin de cannibaliser tout le link juice de votre site Web. Sur certains sites, il arrive parfois qu’il y ait 4, 5, 6 liens et plus dans la structure qui pointent vers la page d’accueil, sans compter ceux que vous pourriez ajouter dans le contenu texte de la page. Pensez aussi un peu aux autres pages, surtout que votre page d’accueil, c’est bien souvent elle qui récupérera le plus de liens externes. Elle n’a donc sans doute pas besoin de concentrer autant le jus sur elle avec les liens internes comparativement à vos pages de niveau 1 par exemple.

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