Grey Hat SEO : existe-t-il un juste milieu ? Définition de cette pratique.

Par Nicolas Ooghe

Grey Hat, qu’est-ce qui peut donc bien se cacher derrière cette expression ? Et bien finalement c’est assez simple, nous vous avons présenté ces dernières semaines les concepts de black hat et de white hat SEO, et bien comme son nom l’indique, le grey hat seo se trouve entre les deux. Nous n’allons pas forcément dire à égale distance car il existera des référenceurs du chapeau à la couleur grisée qui tireront plus facilement du côté du chapeau noir et d’autres au contraire qui seront plus enclins à suivre les guidelines de Google à quelques rares exceptions près. Dès lors, comment définir les référenceurs qui entrent dans la catégorie grey hat et pouvons-nous donner et quelques exemples pour vous aider à les identifier.

La définition du Grey Hat SEO

Le Grey Hat SEO, ou référencement « chapeau gris » en français, désigne l’ensemble des pratiques situées à mi-chemin entre les stratégies dites black hat (en violation claire des consignes de Google) et les méthodes strictement conformes au white hat SEO (respect scrupuleux des règles édictées par le moteur de recherche). Ce terme est apparu au début des années 2010, à mesure que Google renforçait la portée de ses algorithmes de pénalisation (comme Panda ou Penguin) tout en laissant planer un certain flou autour de pratiques « tolérées » sans pour autant être recommandées. Face à cette zone grise, la communauté SEO a dû nommer une voie intermédiaire : celle qui ne cherche pas à manipuler les résultats de façon brutale, mais qui optimise avec intelligence des failles, des automatismes ou des logiques algorithmiques, sans nuire directement à l’expérience utilisateur.

Typiquement, les Grey Hat n’automatisent pas massivement la création de contenus ni de backlinks, mais mettent en place des mécaniques de publication ou de maillage qui frôlent parfois les limites des Google Webmaster Guidelines. Ils savent que ce qu’ils font n’est pas toujours validé officiellement par Google, mais ils prennent soin de rendre leurs actions indétectables, progressives et le plus naturelles possible dans la forme. En ce sens, on peut dire que le Grey Hat SEO cherche à forcer « doucement » les règles, à donner au moteur ce qu’il veut voir, sans pour autant s’enfermer dans une vision idéalisée du SEO. Il s’agit d’une pratique pragmatique, nourrie par les tests, les cas réels, et une bonne connaissance des limites actuelles des algorithmes de Google.

Le Grey Hat SEO repose souvent sur la notion de plausibilité algorithmique : produire un profil de liens qui semble naturel, rédiger des contenus optimisés qui répondent à des intentions de recherche sans tomber dans la suroptimisation, utiliser des réseaux de sites ou des domaines expirés sans lien visible entre eux, ou encore s’appuyer sur des outils semi-automatisés sans tout déléguer à une IA ou à un bot.

Ainsi, le SEO Grey Hat est l’art d’avancer masqué : ni provocateur comme le black hat, ni naïf comme certains white hats, il navigue dans un entre-deux tactique où l’objectif reste d’obtenir des résultats visibles tout en minimisant les risques de pénalisation. Et c’est précisément cette posture hybride qui en fait une stratégie toujours actuelle et redoutablement efficace pour les référenceurs les plus expérimentés.

Quelques exemples de pratiques qui se situent entre black hat et white hat

La frontière entre un SEO parfaitement conforme aux guidelines de Google et un SEO jugé manipulatoire n’est pas toujours nette. C’est dans cette zone grise que se développe l’approche Grey Hat, avec des techniques qui ne sont pas explicitement interdites, mais dont l’usage excessif ou détourné peut susciter la méfiance des algorithmes.

Inscription dans des annuaires : La fausse neutralité

Longtemps considérée comme une des premières techniques de netlinking, l’inscription dans des annuaires en ligne reste aujourd’hui un cas typique d’approche Grey Hat. Elle consiste à soumettre l’URL de votre site à des plateformes référençant des entreprises ou des sites web, souvent classés par thématique ou par géolocalisation.

En surface, cette action paraît bénigne : vous déposez des données factuelles (nom de l’entreprise, adresse, lien vers le site, description de l’activité), ce qui relève d’une stratégie de visibilité et de communication institutionnelle. Toutefois, cette apparente neutralité masque une intention : obtenir un backlink.

Pourquoi cette pratique est-elle grise ?

Google, via ses Search Essentials, ne pénalise pas les liens obtenus naturellement sur des sites à haute autorité ou pertinents sémantiquement. Or, beaucoup d’annuaires n’ont qu’un seul objectif : générer des liens sortants. Ils sont souvent :

  • faiblement modérés, avec des centaines de milliers de sites peu vérifiés ;
  • génériques, sans réelle contextualisation ni valeur ajoutée éditoriale ;
  • hébergés sur des IP mutualisées ou des réseaux de sites interconnectés ;
  • dotés d’un Trust Flow ou Domain Rating très faible selon Majestic, Ahrefs ou SEMrush.

Autrement dit, inscrire son site sur 10 à 15 annuaires triés sur le volet (thématiques, régionaux, légitimes) est une pratique tolérable. Mais le faire sur des centaines de répertoires génériques ou automatisés basés sur des footprints (« add-url », « submit your site ») relève du spamdexing — technique Black Hat.

Automatisation, footprint, nofollow : ce qu’il faut savoir

Certains outils d’automatisation comme GSA Search Engine Ranker ou Scrapebox permettent encore aujourd’hui d’envoyer des dizaines de soumissions par heure. Mais ces outils laissent des traces techniques (footprints) et une signature facilement identifiable par Googlebot ou via des analyses croisées dans Search Console.

Pour se protéger, les SEO Grey Hat privilégient :

  • les annuaires à fort Domain Authority (DA > 40),
  • ceux proposant des liens nofollow — pour diversifier le profil sans chercher uniquement la transmission de PageRank,
  • des descriptions uniques (pas de copier-coller entre soumissions),
  • et une progressivité de soumission sur plusieurs semaines pour éviter tout pic artificiel de liens entrants.

Le signal faible qui peut coûter cher en théorie

Un trop grand nombre de liens de faible qualité, même si aucun n’est individuellement toxique, peut générer un « signal faible » de suroptimisation. C’est là que Google peut activer des filtres comme Penguin, surtout si les ancres de lien sont répétitives, optimisées (« création site e-commerce Lille ») ou trop exactes.

L’inscription dans des annuaires est une méthode de diffusion légitime… jusqu’à un certain seuil. En Grey Hat, on joue sur cette frontière : créer des liens maîtrisés, utiles au SEO, tout en restant sous le radar de l’algorithme. Et comme souvent en référencement, ce n’est pas l’outil qui est mauvais, c’est l’usage qu’on en fait.

Le guest blogging : Entre visibilité et optimisation masquée

Le guest blogging, ou publication d’article invité, est une stratégie de contenu consistant à rédiger un article pour un site tiers dans le but de bénéficier d’une visibilité croisée. Popularisée dès le début des années 2010, cette technique a rapidement été adoptée par la communauté SEO pour obtenir des backlinks contextualisés dans des environnements éditoriaux pertinents. Une bonne idée en théorie — mais qui, très vite, a attiré l’attention de Google.

Une pratique encadrée par Google depuis 2014

En janvier 2014, Matt Cutts — alors responsable de la lutte contre le spam chez Google — publiait un billet célèbre intitulé « The decay and fall of guest blogging for SEO ». Ce texte sonnait comme un avertissement : Google ne pénaliserait pas le concept d’article invité, mais bien l’usage abusif et manipulatoire des liens intégrés dans ces contenus. Les recommandations étaient claires :

  • pas de publication automatisée ou massive d’articles invités ;
  • interdiction des liens optimisés à répétition ;
  • usage obligatoire d’attributs rel="nofollow" ou rel="sponsored" pour les liens retour.

Autant dire que le message était limpide… mais il a surtout changé les règles du jeu. Car en pratique, de nombreux SEO ont continué à recourir au guest blogging optimisé, en adaptant leur approche pour éviter les signaux trop flagrants.

Pourquoi cette technique reste Grey Hat

Le guest blogging n’est pas intrinsèquement une méthode frauduleuse. Il devient Grey Hat lorsqu’il est utilisé principalement à des fins de link building, avec une intention manifeste d’optimiser le positionnement via un transfert d’autorité, plutôt que de simplement partager une expertise éditoriale. Voici quelques pratiques typiques du grey hat dans ce contexte :

  • négociation de liens dofollow dissimulés dans le corps de l’article, souvent à forte valeur d’ancre (ex : « agence SEO Paris ») ;
  • création de réseaux privés d’échange d’articles invités entre blogueurs SEO, parfois via des plateformes fermées ;
  • production de contenus standardisés, à faible valeur ajoutée, pour multiplier les publications sur des sites de faible autorité ;
  • recyclage de contenus similaires sur différents supports pour accélérer la cadence de publication (spinning léger, paraphrases, reformulations) ;
  • inclusion de liens internes vers d’autres pages d’un même réseau sans mention claire de l’objectif marketing.

Guest blogging maîtrisé vs guest blogging industrialisé

Tout est une question de mesure et de discernement. Un guest post rédigé avec soin, publié sur un site éditorialement cohérent, avec un contenu original et sans sur-optimisation d’ancrage, reste un levier efficace — et toléré. En revanche, la multiplication d’articles à faible valeur, publiés uniquement pour placer des liens dans un contexte artificiel, vous expose à des sanctions algorithmiques (Penguin, Helpful Content) voire manuelles via Google Search Console. Le référencement Grey Hat, ici, consiste donc à trouver la ligne fine entre l’autorisation implicite et la manipulation trop visible. C’est ce que de nombreux consultants SEO appellent désormais une stratégie de netlinking raisonné : doser les risques, varier les sources, intégrer les liens dans des contenus de qualité, et masquer intelligemment les intentions derrière une logique éditoriale plausible.

Le guest blogging reste un levier performant s’il est exécuté avec intelligence, nuance et stratégie. Mais à l’ère de l’algorithme sémantique et des systèmes de détection automatisée, chaque lien inséré doit faire l’objet d’un arbitrage. Dans un monde où la frontière entre naturel et optimisé est de plus en plus floue, c’est bien la subtilité de l’exécution qui fait la différence entre SEO responsable et manipulation risquée.

L’achat et la revente de liens : Une frontière floue entre optimisation et infraction à Google

Parmi les pratiques les plus répandues dans le monde du SEO *Grey Hat*, l’achat et la revente de backlinks figure en bonne place. Cette méthode consiste à payer un éditeur, un propriétaire de site ou une plateforme spécialisée pour obtenir un lien pointant vers son propre site, généralement depuis un contenu éditorialement contextualisé. Inversement, certains sites monétisent leur autorité en vendant des liens sortants à d’autres acteurs du web. Si cette logique commerciale semble naturelle dans un environnement numérique concurrentiel, elle contrevient pourtant aux guidelines officielles de Google. Le moteur de recherche précise en effet que « tout échange d’argent contre des liens, ou toute action ayant pour seul but d’influencer artificiellement le PageRank » est interdit. Cela inclut aussi bien les achats directs que les articles sponsorisés non balisés, les échanges de liens déguisés ou les systèmes de revente automatisée via des plateformes intermédiaires. Toutefois, dans la pratique, cette règle est interprétée de manière nuancée.

Pourquoi cela reste une pratique Grey Hat très répandue

Dans l’univers Grey Hat, l’achat de liens n’est pas systématiquement perçu comme illégitime, tant qu’il respecte certains principes de discrétion et de qualité. L’objectif est d’éviter les signaux trop flagrants aux yeux des algorithmes Google. Par exemple :

  • Les liens sont placés dans des contenus originaux et thématiquement pertinents ;
  • Les ancres sont variées, diluées, et naturelles (souvent sur des mots génériques ou des URLs nues) ;
  • La fréquence d’achat est espacée et diversifiée géographiquement et éditorialement ;
  • Les sites vendeurs ont un profil de liens propre, une vraie audience et un contenu actif.

La stratégie devient risquée lorsque les liens sont massifs, sur-optimisés, ou insérés dans des fermes à contenu. C’est à ce moment-là que le glissement vers le Black Hat s’opère, avec un risque accru de pénalité algorithmique (notamment via Google Penguin) ou d’action manuelle via Search Console.

Une industrie parallèle structurée

De nombreuses plateformes se sont spécialisées dans ce marché du backlink : RocketLinks, WhitePress, SEMJuice, AccessLink, Linkuma, Getfluence… Ces outils proposent un cadre semi-transparent avec gestion des budgets, indicateurs SEO (DA, TF, trafic estimé), et validation des contenus sponsorisés. Certains proposent même des liens « sponsorisés déguisés », dans des encarts qui ne sont pas toujours balisés comme tels, ce qui ajoute un degré de risque à l’opération.

L’achat de liens est une pratique à la fois ancienne et toujours d’actualité dans le référencement. Il s’agit sans conteste d’un levier puissant s’il est bien utilisé, mais qui doit être abordé avec mesure, stratégie et éthique. Dans un contexte Grey Hat, c’est une question de dosage, d’opacité maîtrisée et d’adaptation permanente aux signaux de Google. Loin de l’automatisation brute du Black Hat, cette approche exige du discernement et une réelle expertise du profil de lien cible. En somme, acheter un lien ne vaut que si le lien vaut quelque chose.

Autres techniques entre deux mondes chez les Grey Hat SEO

Bien sûr, il existe de nombreuses autres pratiques qui relèvent du grey hat, mais leur caractère acceptable ou non dépend du contexte d’usage, de l’intensité et de la visibilité de la manœuvre. Citons notamment :

Pratique Grey Hat Description détaillée
Création de microsites thématiques Il s’agit de créer des petits sites satellites autour d’un sujet connexe à celui du site principal, sans mention directe de la marque.
L’objectif est de générer des liens vers le site cible de manière à renforcer sa popularité sans paraître manipulatoire. Cette stratégie
peut améliorer la cohérence sémantique mais reste détectable si mal exécutée.
Recyclage de contenus anciens Technique qui consiste à réécrire ou mettre à jour des contenus déjà publiés pour les adapter à de nouvelles intentions de recherche.
Cela permet d’améliorer leur visibilité sur des mots-clés émergents tout en capitalisant sur l’ancienneté de l’URL. Efficace si fait avec discernement.
Utilisation de domaines expirés L’acquisition de domaines expirés possédant encore des backlinks actifs est utilisée pour rediriger leur jus SEO vers un site principal.
Cette méthode peut transmettre de l’autorité rapidement, mais elle est à manier avec prudence : un historique douteux ou une redirection abusive peut se retourner contre vous.
Simulation de signaux sociaux Achat de likes, partages, commentaires ou autres interactions sur des plateformes tierces afin de simuler une popularité sociale.
Ces signaux peuvent influencer certains algorithmes de visibilité ou de crédibilité, mais ils n’ont pas d’impact direct sur le SEO.
Toutefois, une activité sociale anormalement élevée peut alerter les filtres comportementaux.
Automatisation via spinning encadré Utilisation d’outils d’automatisation pour générer des variantes de contenus ou de liens internes, avec des structures syntaxiques diverses mais sémantiquement cohérentes.
Cette approche vise à maintenir une diversité tout en restant sous le radar de l’algorithme. Elle peut être risquée si mal calibrée ou utilisée à grande échelle.

Si vous avez un doute sur une technique, le bon réflexe est de l’évaluer selon deux critères : Est-elle détectable à grande échelle ? Peut-elle nuire à l’expérience utilisateur ? Si la réponse est non aux deux, vous êtes sans doute dans une zone grise « tolérable ». Sinon, mieux vaut y réfléchir à deux fois… ou consulter un expert SEO Grey Hat expérimenté pour adapter votre stratégie.

Nicolas Ooghe

Nicolas Ooghe

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