Comment savoir si l’on doit mettre un lien en nofollow en SEO ?

Par Xavier Deloffre

Les liens nofollow sont une pratique qui a une bonne dizaine d’années dans le Web et qui fait régulièrement débat. Par défaut, les liens sont dofollow, ce qui veut dire que l’on permet aux moteurs de recherche, par l’intermédiaire de leurs crawlers, de suivre les liens hypertextes que l’on propose (dans son site ou sur un site tiers). La pratique d’échange de liens de nature différente peut provoquer un déséquilibre et surtout une non-réciprocité des liens entre deux sites, l’un utilisant le dofollow et l’autre le nofollow. Dans cet article, après quelques explications techniques (mais pas trop), nous allons essayer de voir quels sont les cas où le nofollow se justifie et surtout essayer de comprendre quel impact cela peut avoir sur le référencement naturel d’un site Web. Son usage est utile puisque Google Bing et Yahoo ne prennent pas en compte le nofollow. C’est l’occasion pour nous de voir la manière de faire usage (ou pas) du nofollow sachant que Google s’est encore récemment exprimé sur le sujet.

Qu’est-ce qu’un lien nofollow ? Définition et retour aux origines

Le Web, avant les réseaux sociaux, c’était déjà une gigantesque toile de relations… entre pages. Chaque fois qu’un site A pose un lien vers un site B, il lui glisse au passage une petite tape dans le dos, un signal de confiance — et au passage, un peu de PageRank, cette précieuse monnaie d’influence que les SEO surnomment le link juice. Mais voilà, au début des années 2000, cette jolie mécanique a vite été squattée par des petits malins. Des armées de commentaires bidons ont commencé à fleurir partout sur les blogs pour gagner en visibilité, à coups de liens plus ou moins douteux. Résultat ? Google, lassé de ce bazar, a dégainé une parade en janvier 2005 avec la complicité de Blogger et WordPress : l’attribut rel="nofollow".

Sa mission ? Dire aux moteurs de recherche : « ce lien, ignore-le, ne le suis pas, et surtout, ne transfère rien ». En d’autres termes : un joli coup de frein dans la course à la manipulation du référencement.

Sur le plan technique, rien de bien compliqué : on l’ajoute directement dans la balise <a>. Petite démonstration :

Lien dofollow classique, tel qu’il est par défaut :

<a href="http://www.monsite.fr/">Visitez mon site</a>

Et maintenant, sa version nofollow — alias le lien qu’on tolère sans vraiment le valider :

<a href="http://www.monsite.fr/" rel="nofollow">Eh Google, je n'assume pas ce lien !</a>

Autrement dit, vous dites à Google : « je le mets là, ce lien, mais ce n’est pas mon pote. Merci de ne pas t’en occuper ».

Dans quels cas on sort ce joker nofollow ? En général, dans ces situations :

  • quand il s’agit de liens commerciaux, d’affiliation ou de partenariat non validé,
  • quand on cite une source un peu bancale (ou qu’on ne veut pas trop cautionner),
  • dans les zones générées par les utilisateurs comme les commentaires, forums ou profils publics (là où les trolls aiment poser leurs valises).

Mais attention : depuis mars 2020, les règles ont peut être un peu changé. Google a déclaré ne plus considérer le rel="nofollow" comme une interdiction ferme, mais plutôt comme une suggestion. Une indication, qu’il peut suivre… ou pas. Bref, c’est un peu comme dire à un enfant : « ne mange pas le gâteau ». Tu paries qu’il va le goûter ?

Résultat : Ceux qui aiment jouer avec cet attribut doivent désormais utiliser le nofollow avec plus de finesse, et ne pas s’imaginer qu’il vous protège de tout. Il peut être ignoré en théorie, et vos liens peuvent tout de même être suivis — si Google en décide ainsi. Vous nous direz, cela tombe bien : Chez Facem Web, nous faisons tout pour ne pas utiliser le nofollow en raison de ce que vous lirez plus bas. Pour aller plus loin sur ce sujet et nos méthodes, pour comprendre comment cette logique s’inscrit dans l’univers des balises HTML, notamment en complément du fameux rel="canonical" (lui aussi bien utile pour éviter la duplication de contenu), continuez à lire notre blog 🙂

Link juice et nofollow, je t’aime moi non plus

À l’origine, le rel="nofollow" semblait être une trouvaille de génie. On tenait enfin un moyen de dire aux moteurs de recherche : « ce lien, merci de ne pas le suivre, et surtout de ne pas envoyer la moindre goutte de jus SEO ». En apparence, une belle idée. Mais comme souvent en SEO, la réalité est un peu plus tordue que prévu.

Rapidement, certains référenceurs ont voulu s’en servir pour canaliser le link juice, cette précieuse sève algorithmique transmise d’une page à l’autre via les liens internes. Objectif : préserver toute la popularité d’une page pour les seuls liens dofollow réellement utiles, et ainsi en maximiser l’efficacité. Mais voilà, Google n’a pas laissé faire très longtemps…

À partir de 2009, Matt Cutts (ancien porte-parole SEO de Google) annonçait que le sculpting du PageRank à coup de nofollow ne fonctionnait plus comme prévu. Pire encore : les liens nofollow continuaient d’absorber une part du jus global, sans en transmettre aux pages cibles. Autrement dit, au lieu de répartir 100 % du jus entre vos liens dofollow restants, vous finissiez par en perdre une portion à cause des nofollow. Un peu comme un robinet qui fuit… sauf que la fuite est provoquée volontairement. Sympa.

Et c’est là que le bât blesse. Car si vous truffez vos pages de liens en rel="nofollow" — en vous disant que c’est une forme de précaution — vous finissez en réalité par affaiblir l’ensemble du potentiel SEO de votre page. Le jus SEO ne se répartit pas mieux, il s’évapore en partie.

Petit rappel rapide si vous découvrez la notion de link juice : c’est le capital SEO transmis d’une page à une autre via les liens. Ce jus vient en général de vos pages les plus populaires (souvent la page d’accueil ou les pages stratégiques très bien linkées) et se diffuse à travers les liens internes. C’est une forme de recommandation algorithmique, qui peut grandement influencer la capacité d’une page à se positionner correctement dans les résultats de recherche.

Autrement dit, le link juice est précieux. Très précieux. Et il faut éviter de le gaspiller en bloquant à tour de bras des liens internes ou partenaires via des nofollow, à moins d’avoir une bonne raison de le faire.

En SEO, chaque lien compte : il peut renforcer une page, redistribuer l’autorité, améliorer la crawlabilité. Mais il peut aussi devenir un frein si mal utilisé. Le nofollow est donc un outil à manier avec parcimonie. Comme un bouton “mute” dans une discussion importante : utile dans certains cas, mais désastreux si vous coupez le son à tout le monde.

Pour mieux saisir cette logique, on vous recommande notre article dédié à la notion de link juice, qui revient en détail sur la manière dont ce jus circule, se dilue, et parfois… se perd.

Les cas inutiles (et parfois absurdes) d’utilisation du nofollow… et les rares cas où on le tolère

Alors oui, vous allez me dire : “OK, j’ai compris que le nofollow, c’est à manier avec des pincettes… mais concrètement, on le met où ?” Bonne question. Et réponse de normand : ça dépend. Parce que s’il y a bien un truc qu’on essaie d’éviter chez Facem Web, c’est justement de poser du nofollow à tout-va. Mais il faut bien avouer que dans certains contextes, l’usage peut se défendre (à défaut d’être recommandé).

Commençons par les cas souvent surutilisés, parfois inutiles, voire franchement contre-productifs. Exemple type : les liens internes. Eh oui, on a déjà croisé des sites où tous les liens internes étaient en nofollow. Si si. Une sorte de sabotage en règle de leur propre maillage SEO. Incompréhensible. Mettre du nofollow sur son propre contenu, c’est comme se tirer une balle dans le pied avec un compas à la main.

Autre cas courant : les liens vers des partenaires. Là aussi, le bon sens devrait s’imposer. Tu fais un partenariat avec une entreprise, tu lui offres un lien, mais tu colles un nofollow ? Sérieusement ? C’est un peu comme offrir une boîte de chocolats vide en guise de remerciement. Un lien partenaire doit être assumé, et si on ne veut pas assumer, on ne le fait pas, point.

Mais alors… où peut-on vraiment envisager un nofollow ?

Bon, soyons honnêtes : il existe quelques cas (rares) où le nofollow peut se justifier. Voici les principaux, à manier toujours avec discernement (sérieusement, trouvez l’intrus. Indice : il est un peu plus visible que les autres dans la liste qui suit) :

  • Les zones générées par les utilisateurs (commentaires de blogs, forums, profils utilisateurs, etc.) : c’est là que le nofollow est né, et c’est toujours là qu’il a du sens. Parce que vous ne pouvez pas contrôler ce que les gens y balancent, ni garantir la qualité des liens. Même si, entre nous, vous pourriez aussi juste modérer correctement vos commentaires, non ?
  • Les liens commerciaux (affiliation, contenu sponsorisé, pub déguisée ou non) : Là, Google est formel. Un lien rémunéré doit être en nofollow (ou rel="sponsored", depuis l’évolution des attributs en 2019). C’est une question de transparence pour lui mais côté intérêt pour l’utilisateur et éthique SEO du bullshit. Si on ne vend pas du jus Google sous le manteau (de toute manière il faut être déclaré et avoir un SIRET), pour l’utilisateur ce rel="sponsored" n’est pas en soi une mention de contenu sponsorisé claire ainsi qu’elle doit l’être aux yeux de la loi (pas de Google), Mountain View se donne ainsi les moyens de vous pénaliser un peu plus facilement.
  • Les pages d’inscription, de connexion ou de mot de passe oublié sur un forum ou un site communautaire : Google ne veut pas indexer ce genre de contenus sans intérêt pour l’utilisateur, donc pourquoi lui donner un lien à suivre ?
  • Les mentions type « site réalisé par… » dans le footer : là aussi, la préconisation (notamment formulée par John Mueller) est claire. Pas de lien optimisé vers l’agence web dans le pied de page de tous les clients. On connaît la musique… et Google aussi.

Et si on veut bloquer toute une page ?

Ah, la fameuse balise <meta name="robots" content="noindex,nofollow">… Celle qui bloque tout : ni indexation, ni suivi des liens. Le combo ultime. Mais soyons clairs : c’est une arme nucléaire qu’on utilise rarement. Elle peut servir dans quelques cas spécifiques :

  • Page en construction ou temporaire,
  • Interface d’administration (même si, soyons francs, Google ne devrait pas y accéder du tout si vous avez bien configuré votre robots.txt),
  • Pages d’intranet ou d’extranet, si vous ne voulez vraiment pas qu’elles soient indexées.

Mais globalement, si vous devez empêcher l’indexation d’une page sensible ou inutile, préférez plutôt une bonne vieille ligne dans le robots.txt ou une configuration serveur propre. La balise meta « noindex, nofollow » reste une solution de secours, pas une stratégie de contenu.

<meta name="robots" content="noindex,nofollow">

Et la variante plus classique :

<meta name="robots" content="noindex">

Notre pratique concernant la balise et également l’attribut

Chez Facem Web, on l’avoue sans détour : on fait tout pour éviter d’utiliser l’attribut rel="nofollow". Pas par dogmatisme, mais par conviction fondée. Et surtout, par cohérence avec notre vision d’un web propre, pertinent, et bien ficelé côté SEO. À nos yeux, le nofollow est un pansement, un sparadrap qu’on colle à la va-vite sur un lien qu’on n’assume pas. Mais quand on fait du travail de qualité, on n’a pas besoin de se cacher derrière une balise.

Comme on l’a vu plus haut, le nofollow freine la circulation du link juice — ce bon vieux PageRank que Google distribue au fil de son crawl. Plus vous posez de nofollow sur une page, plus vous perturbez cette belle mécanique de transmission. Alors pourquoi scier la branche sur laquelle vous êtes assis ? Sauf raison impérieuse, nous préférons ne pas utiliser cette balise qui dilue plus qu’elle ne protège.

Autre point important : vous ne verrez jamais chez nous un lien en footer style “site réalisé par Facem Web” en dofollow. C’est tentant, certes, pour gagner un backlink à chaque nouveau client, mais c’est aussi un raccourci bien risqué que Google connaît par cœur. La tentation du lien optimisé systématique en pied de page, on la laisse à ceux qui aiment jouer à chat avec les filtres de Mountain View.

Quand vraiment on souhaite mentionner notre intervention, cela se fait, à la rigueur, dans les mentions légales du site — en noindex, dofollow. Oui, vous avez bien lu : noindex (pour ne pas indexer cette page peu stratégique), mais dofollow, car le lien n’a rien de suspect. Il est désoptimisé, contextuel, posé dans un cadre neutre et assumé. Bref, il fait son boulot de manière propre, sans faire sourciller l’algorithme.

Et parce que nous avons à cœur de bâtir un maillage cohérent, nous accordons une attention toute particulière à la qualité de chaque lien, qu’il soit interne ou externe. Pour nous, un lien n’est pas une formalité SEO à cocher. C’est un acte éditorial. Un point de passage entre deux contenus que l’on juge complémentaires, utiles, cohérents. Un lien de confiance, pas une ficelle à manipuler les robots.

Un bon lien, c’est un lien assumé. Et quand il ne l’est pas, mieux vaut peut-être ne pas le poser du tout. Le web de demain, on le construit sur la transparence, pas sur l’évitement algorithmique.

Alors oui, dans certains cas bien précis, le nofollow peut se justifier. On ne dit pas le contraire. Mais il doit rester l’exception, pas la norme. Faire du lien, c’est faire un choix. Et chaque choix a un impact sur votre architecture SEO, votre maillage, votre autorité.

Notre philosophie ? Privilégier un linking sincère, intelligent et utile. Et ne pas avoir peur d’ouvrir les vannes du link juice quand le lien le mérite vraiment.

Et vous, quelle est votre politique sur le nofollow ? Vous en collez partout, comme des post-it de précaution, ou vous l’utilisez avec parcimonie et réflexion ? On est curieux de savoir !

Xavier Deloffre

Xavier Deloffre

⇒ Fondateur de la société Facem Web à Arras, Lille (Hauts de France), je suis également blogueur et formateur en Web Marketing, Growth Hacking. Passionné de SEO d'abord (!), je fais des outils Web à disposition tout ce qui est possible dans la chasse aux SERPs afin de travailler la notoriété de nos clients.

8 Commentaires

  1. loi pinel neuf

    Les blogs dofollow sont de plus en plus rare en ce moment, mais les liens nofollows aident dans le référencement.

  2. Xavier Deloffre

    Ce n’est pas l’avis de Semrush par exemple. Mais il y a de quoi être flatté ; Peut-être un jour par pur amusement nous passerons ce blog en dofollow pour voir si le nombre de spams bourrins augmente…

  3. Madhushalini

    Good explanation.

    Nofollow will stop indexing also or just only passing link juice?

    Thanks in advance

  4. Xavier Deloffre

    Hi,
    Thank you for your comment. nofollow does not index or stop indexing web pages. You may use « noindex » for that. Nofollow does not pass the link juice. You should not use nofollow especially on the home page. In fact, you may try not using nofollow on all your web pages. Except for blog comments. Best regards.

  5. SERGE-JEROME LAVERNY

    Bon état d’esprit au final de privilégier le dofollow en général et le nofollow pour les blogs.
    Merci !!!

  6. Digikode

    Excellent article, merci, on comprend mieux l’utilité du nofollow par rapport au dofollow.

  7. Rochdi

    Pourquoi vous dites que le comment marketing est une technique mal vue par Google? Si ce sont des commentaires pertinents et qualitatifs sur un articles de blog et qui pointent vers un site ayant la même thématique et/ou apportant une information complémentaire, pourquoi serait-ce pénalisant?

  8. Xavier Deloffre

    Bonjour @ROCHDI, merci pour votre question. Le lien nofollow a en partie été créé par Google pour empêcher l’usage de spamco (pour lutter aussi contre le lien de manière générale et favoriser la vente de ses propres liens sur Adwords 😉 ). Alors oui, c’est « market » de faire des liens sur des sites de thématiques similaires, voire des liens sur des pages à très fort trafic et d’avoir une démarche « de pertinence » mais comme on a du nofollow pour ranker… ce n’est bien sûr pas pénalisant mais simplement quasi inutile. Et les blogs dofollow se font rares…

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