Vous disposez d’un site Internet et vous souhaitez en connaître sa valeur ? Vous êtes sur le point de faire une transaction pour la revente de celui-ci et souhaitez connaître le prix auquel vous pouvez prétendre ? Cet article détaillé reprend l’ensemble des critères pour déterminer la valorisation d’un site Web, E-commerce ou non sur la base de la valeur intrinsèque, mais aussi sur la question du business model. Aucun outil en ligne ne peut fiablement vous donner des réponses sur l’estimation, il faut faire une étude quantitative et qualitative.
- Est-ce le site d’une entreprise ?
- Les aspects techniques
- La valeur du nom de domaine
- Trafic et conversions
- Taille du site Internet
- Popularité et netlinking
- L’environnement
- Pourquoi acheter ou vendre, et à quel prix ?
Le site Internet appartient-il à une entreprise ?
Rentrons tout de suite dans le cœur du sujet. Un site Web peut être par nature un lieu d’échange de biens et services. Du point de vue du vendeur, il faut donc se poser la question suivante : Qu’advient-il de l’entreprise si celle-ci ne dispose plus de son site Internet ? Vous comprendrez dès lors que la valorisation d’une boutique en ligne, pour peu que le chiffre d’affaires soit essentiellement tiré de là, a son importance.
Quelle valeur économique a le site Internet ?
Au-delà, le site Internet peut-être particulièrement orienté sur la marque de l’entreprise. Pour être clair, il est difficile d’envisager autre chose que d’acheter le site Internet d’Adidas avec l’entreprise Adidas. Si une telle opération devait être faite, il faudrait néanmoins étudier les postes du compte de résultat pour connaître par exemple la part de chiffre d’affaires que représente la vente en ligne sur le site Internet afin d’en donner une valorisation.
La tâche peut se compliquer largement si le site Internet permet de créer, via des API par exemple, des solutions de promotions des ventes sur des sites tiers. La valorisation des partenariats en matière de digital, ça existe aussi !
Les méthodes de calcul de valorisation d’une entreprise sont assez connues, des indicateurs clés de performance (KPI) comme le chiffre d’affaires, le résultat brut d’exploitation (RBE), le résultat brut, la marge brute d’autofinancement, l’Excédent Brut d’Exploitation (EBE) permettent de varier les calculs afin de déterminer un prix. Vous aurez également besoin, avec l’aide d’un contrôleur de gestion et d’un expert-comptable de préciser des éléments liés au bilan (Actif/Passif de l’entreprise) pour étudier les flux de trésorerie, le cash flow, etc.
L’une des méthodes les plus employées est celle du calcul du Goodwill, à savoir :
Le résultat de l’entreprise (sur un ou plusieurs exercices) – la rémunération des capitaux engagés à un taux déterminé.
Le degré de digitalisation de l’entreprise, pris à partir d’un coefficient multiplicateur, permet d’envisager ensuite des segmentations appropriées.
Il sera de même très intéressant de s’intéresser à la base de données clients générées par le site Web. Cette dernière valorise le fonds de commerce.
Qui fait tourner le site Internet ?
S’approprier un site Internet, c’est faire appel à des ressources humaines pour son exploitation. Dans les entreprises, il peut y a avoir une ou des personnes ressources en charge des applications Web. Vous aurez ainsi différents métiers concernés, entre les développeurs, les infographistes, les rédacteurs ou encore les chefs de projet. La liste n’est bien entendu pas exhaustive.
S’assurer de rencontrer ces différents tiers lors d’un rachat semble des plus judicieux. De même, il est tout à fait cohérent de voir les partenaires directs en lien avec l’outil, des prestataires qui travaillent sur l’infogérance, sur le référencement, etc. L’aspect humain compte beaucoup car il s’agit ici de pouvoir, en tant que repreneur, insuffler des orientations comprises de toutes et tous et emportant l’adhésion.
Quels aspects techniques dois-je prendre en compte ?
La nature du site Internet impacte sur les ventes mais aussi sur les coûts de l’entreprise. Nous avons évoqué plus haut les besoins humains, il existe aussi des besoins techniques.
Quels serveurs derrière le site Internet ?
Si vous reprenez le petit blog d’un particulier, il n’est pas difficile (encore que) de pouvoir récupérer le nom de domaine, les contenus et les faire héberger sur un autre serveur. En revanche, la tâche se révèle plus ardue et surtout critique lorsqu’il s’agit de l’outil de vente. Une boutique en ligne génère toujours plus de coûts techniques, ne serait-ce que parce que vous avez besoin de serveurs performants et d’une maintenance technique régulière. Disposez-vous de ces compétences ?
De même, si votre site est multilingue, là encore il faudra envisager des frais décuplés par les marchés que vous aurez à traiter.
Quelle technologie est employée sur le site Internet ?
On peut acheter de l’ancien, nous voyons d’ailleurs plus bas que c’est un critère de valorisation. Toutefois, il est possible de se retrouver avec un site Internet dont seul le développeur d’origine en comprend les arcanes. Cela nous est arrivé récemment (le développeur avait disparu), impliquant de longs temps d’apprentissage nécessairement facturé pour pouvoir exploiter et modifier des aspects du site Web. Tout le monde ne dispose pas d’un WordPress d’un Joomla, d’un Prestashop ou de tout autre CMS bien rodé. Non, certains sites Internet sont faits from scratch ou par le biais de frameworks maison plus ou moins bien conçus !
Vérifiez la technologie pour savoir si vous devrez allouer de nouvelles ressources à l’exploitation du site web !
Intéressez-vous particulièrement aux journaux de bord et aux fonctionnalités qui ont été mises en place avec le temps si cela existe. Ces fonctionnalités peuvent d’ailleurs considérablement impacter la valeur du site Web.
Quelle est la valeur du nom de domaine ?
Parlons de choses très pratiques. Un domaine peut valoir le coût de renouvellement chez le bureau d’enregistrement et parfois des sommes tout à fait folles. Nous vous invitons à ce propos à lire ou relire notre article sur la méthode pour choisir un nom de domaine. Il y a plusieurs critères à prendre en compte ici comme le nom en lui-même, son ancienneté, son historique (certains domaines ont un passé douloureux !) mais du point de vue de l’acheteur la projection qu’il peut faire en achetant celui-ci. notez que beaucoup de sites ont également des sous-domaines, ceux-ci sont à prendre en compte plus sur la partie notoriété évoquée par la suite.
Choisissez l’option de faire appel à un tiers de confiance pour le rachat d’un domaine !
Posez-vous la question de savoir si c’est un nom de domaine premium ou non, c’est-à-dire court, mémorisable et signifiant quelque chose. La revente d’une extension .com est potentiellement plus chère que la revente d’un .fun mais si vous visez un marché français par exemple, le .fr est toujours de bon aloi. Si possible, prenez-les principales extensions si vous décidez de monter une entreprise avec.
Quels trafic et conversions a le site Web ?
Le trafic est-il qualifié ou non, dispose-t-il de positions naturelles sur les moteurs de recherche et lesquelles ? Autant de questions à se poser qui peuvent être analysées par la console Analytics. Cela dit, les positions en référencement naturel SEO sont un critère déterminant. Il faut que ces dernières soient en adéquation avec les objectifs, il faut également estimer la valeur (par exemple à l’aune du CPC) de ces dernières.
Être positionné sur les moteurs de recherche est un élément clé de la conversion ; Ce n’est pas le seul, l’UX du site Internet ou encore la notoriété de la marque font aussi le travail, mais dans une moindre mesure. Attachez-vous à cette étude en vous faisant aider par des professionnels du référencement comme nous pour valoriser ou vérifier ces aspects.
Attention, des outils d’analyses sur le Web ne valent absolument pas le regard d’un professionnel, d’autant que les écarts peuvent être particulièrement béants. De même, une expression de recherche fortement tapée n’est peut-être tout simplement pas utile en dépit du fait qu’elle amène du trafic.
Le trafic peut aussi s’acquérir avec d’autres outils du Webmarketing. La base de données clients est un critère indiscutable dans la valeur vénale d’un site Internet. Il est possible ainsi de proposer du réengagement via de l’e-mailing par exemple.
Combien de pages a le site Internet ?
Vous pourriez vous focaliser sur l’opérateur dans Google site:lenomdedomaine.com. En réalité, c’est bien plus complexe. Il faut ici prendre en compte la nature des pages retrouvées, certaines sont d’ailleurs peut-être inaccessibles par les moteurs car en noindex. Le fait est que vous avez là de potentielles marges de manœuvre pour une exploitation future du site Web. On constate en effet que la volumétrie de pages indexées augmente naturellement le potentiel de trafic. On s’inclinera plus volontiers sur le fait que, généralement, la valeur du site va augmenter avec son volume de pages.
Cela dit, ce n’est pas une science exacte car la qualité des contenus intervient ici grandement, comme la manière dont a été pensé le site Internet du point de vue de l’arborescence et du maillage. Vous aurez besoin ici de faire une étude, assurément un audit de référencement.
Par ailleurs, serez-vous en mesure de continuer l’aventure de la production de contenu ? Que se passe-t-il si je choisis de rapatrier les sous-domaines en répertoire ? Comment puis-je assurer le fait d’améliorer la qualité du trafic ? En ai-je les moyens ?
Quelle est sa popularité ?
La popularité, pour celles et ceux qui nous suivent, vous savez que c’est le nombre des liens pointant sur un domaine donné, les fameux backlinks. Plus généralement, on parle ici de netlinking. La qualité des backlinks donne un score que certains outils comme Majestic SEO nous donnent. C’est en réalité bien plus complexe que la simple analyse de liens entrants qu’il faut prendre en compte, comprendre la valeur d’un lien demande de nombreuses années d’expérience. A partir des liens, il est possible de déterminer les partenariats d’une entreprise, comme il est possible d’avoir suffisamment d’indicateurs clés sur le potentiel de performance de l’outil site Web.
Plus votre site est populaire et surtout bénéficie de liens d’autorité, plus c’est intéressant de pouvoir les valoriser.
Allez étudier la Google Search Console pour avoir plus d’informations, demandez au vendeur de vous en donner au moins un accès limité.
Quels autres environnement à prendre en compte ?
Très peu en fait, il s’agit ensuite de points qui pourront potentiellement être changés comme le design ou la notoriété sur les réseaux sociaux. Sur ces derniers, une grosse visibilité peut impacter le trafic et il faudrait plus prendre au cas par cas l’analyse de la valeur de la page Facebook, du compte Instagram, etc. L’impact sur les positions dans les moteurs de recherche est nul (ou quasi nul pour être plus précis) et cela n’influe donc pas intrinsèquement la valeur du site Internet. Cela dit, cela pose ici d’autres questions liées aux ressources humaines (une nouvelle fois) : Qui pour gérer les réseaux sociaux ?
Concernant le design, un rafraîchissement peut être souhaitable, qu’il faudra intégrer dans le calcul du rachat, mais il est impossible d’avoir une idée du coût sans étude préalable, sans le nécessaire travail avec l’infographiste (le nombre de pages ici peut être très impactant aussi). Il est clair toutefois que les travaux d’intégrations peuvent être lourds si la technologie employée vue plus haut impose de reprendre l’ensemble de la structure.
Si le trafic évoqué plus haut vient principalement de régies publicitaires comme Google Ads, on peut naturellement se poser la question de l’utilité d’avoir à racheter le site Internet. En tous les cas, c’est un aspect minorant la valeur de revente. Pourquoi en effet ne pas copier la stratégie ? Cette valeur n’est plus tant du ressort de la structure du site Internet que de la qualité intrinsèque du compte Google Ads (qui elle pourrait pourquoi pas s’estimer).
Pourquoi souhaite-t-on acheter un site Internet et à quel prix ?
D’expérience, nous pouvons vous dire que les critères menant à un achat peuvent être très flous, clairs ou erronés, parfois complètement cachés du vendeur. Les logiques des uns ne sont pas celles des autres. Une très bonne connaissance du Web et du marché que cela génère semble être importante pour ne pas se tromper. Les achats et reventes peuvent s’apparenter au marché de l’immobilier. Le vendeur aura intérêt à présenter les plus beaux atours en procédant pourquoi pas à une sorte de “Host Staging” de son outil et de son environnement, l’acheteur aura besoin d’avoir des objectifs clairs pour faire le bon choix.
Nous aurons finalement donc tendance à dire qu’en la matière, c’est bien plus l’acheteur qui détermine le prix. Certes, le vendeur a probablement de nombreux arguments, mais seul l’acheteur peut être en mesure ou non de se projeter dans un achat qu’il a ou non les moyens de réaliser. Le vendeur a-t-il remarqué la manière dont l’acheteur pouvait valoriser son futur achat ? C’est une tout autre question 🙂