Faut-il conserver des extensions comme .html
ou .php
dans les URLs de son site web pour optimiser son SEO ? Cette question, souvent posée par les développeurs et les responsables marketing, continue d’alimenter les discussions alors même que les moteurs de recherche ont depuis longtemps tranché. En 2025, Google confirme une nouvelle fois que ces extensions n’ont aucun effet sur le classement dans les résultats de recherche. Dans cet article, nous explorons pourquoi cette idée persiste, ce que vous devez réellement prendre en compte pour structurer vos URLs, et comment faire les bons choix pour votre site.
Ce que les extensions d’URLs disent (ou ne disent pas) aux moteurs de recherche
Lorsqu’on construit un site web, la structure des URLs soulève rapidement une série de choix techniques, esthétiques et parfois stratégiques. Parmi eux, la question de l’extension visible à la fin d’une URL (comme .html
, .php
ou .asp
) continue d’alimenter les interrogations, malgré des réponses très claires fournies depuis plusieurs années par les moteurs de recherche, et notamment Google. Faut-il les conserver pour des raisons de compatibilité ? Sont-elles pénalisantes pour le SEO ? Est-il préférable de les masquer pour des raisons esthétiques ?
En réalité, cette discussion est un héritage du web des années 1990 et 2000, à une époque où les extensions reflétaient fidèlement la technologie sous-jacente du serveur : un fichier .php
signifiait une exécution via le moteur PHP, tandis que .html
désignait un fichier statique. Ces indications, utiles à l’époque pour les développeurs comme pour les hébergeurs, sont aujourd’hui devenues largement obsolètes dans un environnement où la majorité des contenus sont générés dynamiquement, routés via des systèmes de réécriture d’URL, ou servis via des frameworks modernes et des CMS. John Mueller, membre de l’équipe Search Relations chez Google, a réaffirmé ce principe fondamental dans un échange récent sur Reddit : les extensions d’URL n’ont aucune incidence sur le référencement. Pour le moteur de recherche, il n’y a aucune différence entre une page située à l’adresse /produit.html
et une autre à /produit
, tant que le contenu reste identique, que l’indexation est permise, et que les balises techniques sont correctement configurées.
La preuve de cette position constante réside dans une vidéo déjà publiée par John Mueller il y a plus de sept ans, et toujours d’actualité aujourd’hui. Cette vidéo répond directement à la question : « Le retrait de l’extension .html
de mes URLs améliore-t-il mon classement ? » La réponse reste inchangée : non. Alors pourquoi cette idée reçue persiste-t-elle ? Plusieurs raisons peuvent l’expliquer :
- Une confusion historique : dans le passé, certaines pratiques SEO recommandaient des URLs avec extension pour faciliter le travail des robots d’indexation ou pour contourner des limitations techniques. Cela a contribué à ancrer l’idée que l’extension faisait partie des critères d’optimisation ;
- Une perception visuelle : Certains utilisateurs ou professionnels estiment, à tort, qu’une URL terminée par
.html
fait plus « professionnel » ou plus technique. Cette logique visuelle ne repose sur aucune donnée concrète en termes de performance SEO ; - Des plateformes anciennes : De nombreux sites développés il y a plus de dix ans ont été construits autour d’une architecture de fichiers statiques, où chaque page correspondait physiquement à un fichier. Dans ce cas, les extensions reflétaient réellement le système de fichiers, et leur suppression impliquait souvent des redirections complexes ou une refonte du serveur.
Mais en 2025, dans un environnement où les CMS modernes, les routeurs applicatifs (Next.js, Nuxt, Laravel, etc.), et les systèmes de CDN distribuent les contenus sans se reposer sur une logique de fichiers, l’extension d’URL est purement cosmétique. Ce qui compte, c’est l’unicité, la lisibilité et la pertinence de la structure de l’URL, pas sa terminaison.
Il est donc tout à fait acceptable (et même recommandé) de construire des URLs sans extension pour des raisons de clarté, de lisibilité et de maintenance à long terme. Mais il n’est pas non plus nécessaire de supprimer les extensions à tout prix, surtout si cela implique des risques de perte d’autorité SEO liés à une modification massive de structure sans redirections appropriées.
Voici la vidéo de John Mueller qui aborde directement cette question :
Les implications techniques et SEO d’une URL avec ou sans extension
Il est essentiel de démystifier l’impact réel des extensions d’URL sur le référencement. Du point de vue de Google, l’extension d’un fichier dans une URL (.html
, .php
, .asp
, etc.) n’est en aucun cas un facteur de classement. Le moteur d’indexation ne s’appuie pas sur ce type d’indication pour évaluer ou interpréter la pertinence d’une page. Les signaux réellement pris en compte sont d’un tout autre ordre :
- la qualité, l’originalité et la pertinence du contenu proposé ;
- la structure sémantique correcte (balises HTML, hiérarchie des titres, balises meta bien renseignées) ;
- les performances techniques du site : temps de chargement, compatibilité mobile, protocole HTTPS ;
- la structure de liens internes et les backlinks externes de qualité.
Dans ce contexte, les extensions d’URL n’apportent aucune valeur ajoutée. Leur présence ou leur absence est principalement liée à des choix d’architecture technique, à des habitudes héritées de l’époque des fichiers statiques, ou à une volonté de maintenir la rétrocompatibilité lors de la refonte de sites anciens. Voici un tableau synthétique comparatif pour évaluer les avantages et limites des deux approches les plus fréquentes :
URL avec extension (ex. /page.html, /contact.php) |
URL sans extension (ex. /page, /contact) |
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Il faut également noter qu’une URL sans extension facilite la mise en place d’architectures RESTful, souvent utilisées dans les APIs ou les systèmes de gestion de contenu headless. Elle rend l’URL plus sémantique, plus propre et alignée avec les attentes des utilisateurs et des moteurs.
Comment structurer ses URLs pour favoriser le SEO sans se préoccuper des extensions
Si les extensions d’URL ne jouent aucun rôle direct dans le positionnement SEO, la façon dont vous structurez vos URLs a, en revanche, une influence significative sur l’indexabilité, la compréhension du contenu par les moteurs de recherche et l’expérience utilisateur. Une URL bien pensée agit comme un signal de clarté, de pertinence et de fiabilité. Cela concerne autant sa lisibilité que sa cohérence dans le temps et son adaptabilité technique. Voici une série de bonnes pratiques pour structurer vos URLs de manière optimale :
- Utilisez des mots-clés pertinents : Chaque URL devrait décrire précisément le contenu qu’elle propose. Intégrer des mots-clés stratégiques dans l’URL permet non seulement de signaler clairement à Google le sujet de la page, mais aussi de renforcer la lisibilité côté utilisateur. Une URL comme
/formations/seo-avancé
est immédiatement compréhensible, tant pour l’algorithme que pour une personne consultant les résultats de recherche. Cela contribue également à augmenter le taux de clic (CTR), car une URL descriptive inspire confiance et transparence ; - Préférez les URLs lisibles : Les URLs construites automatiquement avec des paramètres dynamiques, tels que
?id=456&cat=78
, sont difficiles à comprendre, à mémoriser et à partager. De plus, elles n’apportent aucune information contextuelle utile aux moteurs de recherche. Une bonne pratique consiste à transformer ces structures techniques en chemins logiques, hiérarchisés et compréhensibles :/produits/montres-connectees
. Cela favorise l’indexation, la réutilisation des liens, et améliore l’expérience globale ; - Restez cohérent : La cohérence est une composante souvent sous-estimée dans la gestion des URLs. Elle implique de respecter des conventions uniformes sur tout le site. Par exemple, choisir entre l’usage systématique des minuscules (recommandé) ou des majuscules, décider si chaque URL se termine ou non par un slash (
/
), et privilégier les tirets (-
) aux underscores (_
) pour séparer les mots. Cette homogénéité simplifie l’indexation, évite les problèmes de duplication et renforce la qualité perçue de votre arborescence ; - Stabilisez la structure : Chaque modification d’URL peut entraîner une perte de positionnement, une rupture dans les liens entrants, ou encore des erreurs 404 si elle n’est pas anticipée. Il est donc recommandé de ne jamais modifier une URL existante sans raison impérieuse : refonte technique, fusion de contenus, stratégie SEO revue. La stabilité est un gage de fiabilité pour les moteurs, qui conservent ainsi plus facilement l’historique d’indexation et les signaux acquis (backlinks, engagement, CTR) ;
- Implémentez des redirections permanentes (301) : Lorsqu’un changement d’URL est inévitable, une redirection 301 doit impérativement être mise en place depuis l’ancienne URL vers la nouvelle. Cela permet de transférer l’autorité SEO (PageRank, ancrage sémantique, etc.), d’éviter les erreurs de type « page introuvable », et de préserver la fluidité du maillage interne comme externe. Un audit régulier de ces redirections est également recommandé pour s’assurer de leur bonne implémentation et éviter les chaînes de redirections inutiles.
Du point de vue technique, les CMS les plus répandus comme WordPress, Joomla, Drupal ou encore Prestashop adoptent nativement des « permaliens propres » (ou pretty URLs). Cela signifie qu’ils génèrent automatiquement des URLs sans extension, hiérarchiques, propres à chaque type de contenu. Par exemple :
CMS / Technologie | Structure URL par défaut |
---|---|
WordPress | /categorie/nom-article |
Drupal | /node/identifiant (modifiable via alias) |
Joomla | /nom-de-page (sans extension avec SEF activé) |
Prestashop | /produit/nom-produit |
En outre, les frameworks modernes (Symfony, Laravel, Next.js, etc.) et les générateurs de sites statiques comme Hugo ou Jekyll encouragent également la suppression des extensions dans les routes, pour une meilleure lisibilité et une souplesse dans les évolutions de backend.
Il est donc inutile de vous concentrer sur la présence ou non d’une extension. Concentrez-vous plutôt sur la lisibilité, la logique hiérarchique, la sémantique de l’URL, et sa capacité à évoluer sans casser votre maillage ou votre indexation. C’est là que réside l’impact réel sur votre SEO.
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