Qu’est-ce que EEAT chez Google ? Définition & critères SEO

Par Xavier Deloffre

Depuis plusieurs années, Google ne cesse de raffiner ses algorithmes pour proposer à ses utilisateurs des résultats de recherche toujours plus fiables, pertinents et sécurisants. Parmi les critères qui orientent désormais la qualité perçue d’une page web, le concept de E-E-A-T (acronyme de Experience, Expertise, Authoritativeness, Trustworthiness) s’est imposé comme un pilier dans l’évaluation de la valeur d’un contenu. Apparue initialement sous la forme E-A-T dans les Search Quality Evaluator Guidelines (2014), cette notion a évolué en 2022 avec l’ajout du premier « E », pour « Experience ». Mais concrètement, qu’est-ce que cela signifie ? Et comment ces critères influencent-ils le référencement naturel ?

La genèse de EEAT : Une approche qualité venue des Quality Raters

Le concept de EEAT (initialement E-A-T) ne sort pas tout droit d’un algorithme obscur du Google Zoo ou d’un modèle mathématique. Il puise ses origines dans un processus bien plus humain, mis en place par Google depuis les années 2000 : celui de l’évaluation manuelle des résultats de recherche par ce qu’on appelle les Quality Raters. Ces évaluateurs humains, au nombre de plusieurs milliers à travers le monde, ne modifient pas directement le classement des pages dans les SERP, mais fournissent des données essentielles à Google pour entraîner et calibrer ses systèmes d’apprentissage automatique.

Tout commence en 2005, lorsque Google publie pour la première fois une version confidentielle de son document interne intitulé Search Quality Evaluator Guidelines. Ce guide, initialement réservé aux Raters, décrit de manière extrêmement détaillée les critères que doivent prendre en compte ces évaluateurs pour juger la qualité d’un site ou d’une page : pertinence du contenu, niveau d’expertise, transparence de l’auteur, sécurité du site, etc. Le but : identifier les signaux qui permettent de différencier un contenu fiable, utile et crédible d’un contenu douteux, imprécis ou trompeur. En 2014, Google introduit officiellement la notion de E-A-T (Expertise, Authoritativeness, Trustworthiness) dans ses guidelines. Le concept devient alors un socle pour juger la qualité d’un contenu web, en particulier dans les domaines à fort enjeu sociétal. Il ne s’agit pas d’un « facteur de classement » en tant que tel, mais d’une méthodologie d’évaluation utilisée pour entraîner les algorithmes à favoriser les contenus de confiance. Cette logique prend tout son sens dans les secteurs dits YMYL (Your Money or Your Life), c’est-à-dire les sujets qui peuvent avoir un impact réel sur la santé, la sécurité ou les finances des utilisateurs. En 2018, après la fameuse mise à jour dite « Medic Update« , de nombreux observateurs SEO constatent un regain d’importance accordée à ces signaux de qualité. Les sites médicaux, bien-être ou juridiques sont fortement impactés, révélant que Google accorde désormais une attention particulière à la légitimité des sources et à l’identité des auteurs. C’est à partir de là que le E-A-T commence à occuper une place centrale dans les stratégies SEO orientées qualité.

Mais ce n’est qu’en décembre 2022 que Google ajoute un quatrième pilier au modèle : Experience. L’acronyme devient alors E-E-A-T. Ce nouvel « E » vient enrichir le cadre en introduisant une dimension pragmatique : au-delà de l’expertise théorique, l’auteur a-t-il vécu ce qu’il décrit ? A-t-il utilisé le produit ? Testé le service ? Rédiger un avis de voyage sans y être allé, ou un tutoriel sans avoir manipulé l’outil, ne suffit plus. L’expérience vécue devient un critère à part entière, en phase avec les attentes d’authenticité croissantes des internautes et les besoins de fiabilité sur les moteurs de recherche.

Le rôle des Quality Raters n’a jamais été aussi stratégique. Bien qu’ils n’interviennent pas sur les résultats en temps réel, leurs notations sont croisées avec les performances des modèles de classement pour entraîner les algorithmes dans la bonne direction. On parle ici de milliers de cas évalués manuellement chaque mois, dans des dizaines de langues, couvrant toutes les verticales imaginables du web. Leur jugement se base sur l’application rigoureuse des guidelines EEAT, ce qui permet à Google de définir, affiner et renforcer en permanence ses critères de qualité perçue. Il est donc essentiel de comprendre que le EEAT est la matérialisation concrète des attentes de Google en matière de fiabilité de l’information. Ce n’est pas une option, ni un embellissement marketing : c’est un standard qualitatif qui influence directement la façon dont le moteur trie, filtre et hiérarchise les contenus dans ses résultats. Pour les créateurs de contenu, cela signifie : transparence, légitimité, clarté, et surtout — un profond respect pour les besoins et la sécurité de l’utilisateur final.

Les quatre piliers du EEAT expliqués en détail et leur impact en SEO

Les quatre composantes de l’EEAT ne fonctionnent pas de manière isolée : Chacune joue un rôle spécifique mais interconnecté dans l’évaluation de la qualité globale d’un contenu, tant du point de vue de l’utilisateur que des algorithmes de Google. Leurs implications ne se limitent pas à des critères « éditoriaux », mais influencent également l’indexation, le positionnement, et la perception de votre site dans un contexte concurrentiel. Voici une analyse élargie de chacun de ces piliers, avec des cas d’usage concrets et leur impact sur le SEO moderne :

Critère EEAT Définition, rôle et impact SEO
Experience (Expérience) Introduit en décembre 2022, ce critère vient renforcer la dimension « humaine » du contenu. Google souhaite valoriser les contenus produits par des personnes ayant une expérience directe et authentique du sujet. Cela inclut les témoignages, les retours terrain, les démonstrations pratiques, les avis fondés sur un usage réel d’un produit ou service.

Sur le plan SEO, les contenus illustrés par des captures d’écran originales, des vidéos tournées par l’auteur, ou des éléments narratifs concrets (ex. : « j’ai testé cette solution CRM pendant 3 mois ») sont mieux perçus. Ils se distinguent des contenus générés automatiquement ou purement théoriques, ce qui peut favoriser leur classement, surtout dans les thématiques très concurrentielles.

Expertise Ce critère mesure la profondeur de connaissance et la compétence sur le sujet traité. Il ne s’agit pas seulement de diplômes ou de titres professionnels, mais de la capacité à produire une information précise, argumentée et utile. Un contenu expert ne répète pas ce que d’autres disent : il apporte une vraie valeur ajoutée.

Sur les thématiques YMYL (santé, finance, droit…), l’expertise est décisive. Google peut identifier un auteur comme expert en croisant ses autres publications, ses liens sur des sites reconnus, son profil structuré (via Schema.org ou balise author). Un contenu signé et approfondi a plus de chances d’être jugé pertinent à long terme, avec un meilleur taux de rétention utilisateur.

Authoritativeness (Autorité) L’autorité repose sur la reconnaissance externe. Ce critère évalue la réputation du site ou de l’auteur dans son écosystème. Est-il cité par d’autres ? Est-il recommandé ? Est-il invité sur d’autres plateformes ? L’autorité se construit sur le temps, les backlinks, les citations, les partages et les signaux de popularité croisée.

C’est ici que les stratégies de linkbuilding éthique ou de linkbaiting entrent en jeu. Un contenu fortement partagé ou relayé sur des sites de référence obtient une légitimité algorithmique qui augmente sa probabilité d’apparaître dans les premières positions. L’autorité du domaine (domain rating, mentions brandées, notoriété media) renforce aussi les performances globales du site dans les SERP.

Trustworthiness (Fiabilité) La fiabilité est le socle fondamental de tout EEAT. Il s’agit de déterminer si l’information est vérifiable, transparente et digne de confiance. Cela passe par la clarté sur l’identité de l’auteur, la présence de sources fiables, une politique éditoriale définie, des mentions légales visibles, et un environnement web sécurisé (HTTPS, RGPD, accessibilité).

Son impact SEO : Un site peu fiable (anonymat, contenu non sourcé, pages sans mentions légales) sera dépriorisé, en particulier sur les requêtes sensibles. À l’inverse, un site affichant ses contributeurs, ses engagements éditoriaux et des sources solides (institutions, études, experts reconnus) gagne en crédibilité. Les signaux de « trust » influencent également la fréquence de crawl, l’indexation prioritaire, et la mise en avant dans des modules comme Google Discover.

Dans un environnement où la concurrence éditoriale est forte et la méfiance des utilisateurs croissante, travailler les quatre piliers du EEAT devient indispendable et, à ce tittre, il s’agit d’un investissement éditorial et stratégique permettant de construire une visibilité durable, moins dépendante des fluctuations algorithmiques court-termistes. L’EEAT est la boussole qualitative du SEO moderne, celle qui relie la pertinence technique à l’impact humain.

Comment appliquer EEAT à une stratégie de contenu ?

Optimiser son site Internet selon les critères EEAT ne se résume pas à une simple liste de tâches techniques. Il s’agit plutôt d’adopter une approche holistique, dans laquelle chaque contenu publié, chaque auteur mis en avant, chaque choix éditorial contribue à construire un environnement de confiance pour l’utilisateur… et donc pour Google. Car si EEAT n’est pas un signal algorithmique explicite, il oriente fortement la manière dont les systèmes de classement interprètent la valeur d’un contenu dans son contexte. Concrètement, mettre en œuvre le EEAT, c’est penser son site comme une entité crédible, experte et responsable. Cela implique de renforcer la lisibilité de votre légitimité à parler d’un sujet, la transparence de vos intentions éditoriales, et la robustesse technique de l’environnement web. Cela demande également une cohérence éditoriale sur la durée : un site ne devient pas « trustworthy » du jour au lendemain.

Voici les principales bonnes pratiques concrètes à intégrer dans une stratégie de contenu orientée EEAT :

Pratique recommandée Explication et intérêt SEO selon EEAT
Créer des pages auteur détaillées Chaque contenu de valeur doit être signé et associé à une page auteur complète : biographie, parcours professionnel, expertise, publications, certifications, et liens externes (LinkedIn, ResearchGate, Google Scholar…). Dans les domaines YMYL, cette transparence renforce la crédibilité de l’information. L’identité et la légitimité de l’auteur sont des marqueurs forts d’expertise et de confiance.
Documenter vos sources Un bon contenu s’appuie sur des références solides. Intégrer des liens vers des sites officiels (.gouv, .edu, .org), des bases de données, des études scientifiques ou des articles de presse reconnus démontre que vos affirmations reposent sur des faits. Pour Google, ces liens sortants sont des signaux de fiabilité et d’ouverture : ils situent votre page dans un écosystème de contenu de qualité.
Mettre en valeur l’expérience réelle Publier des retours terrain, des photos originales, des captures d’écran, ou des vidéos tournées par l’auteur montre que le contenu n’est pas purement théorique. Cela apporte de l’authenticité, différencie votre page des contenus générés automatiquement ou des agrégats d’informations, et correspond à l’élément « Experience » du EEAT. Ce point est essentiel dans les articles produits, comparatifs ou tutoriels.
Afficher les mentions légales et les politiques de confidentialité Ces éléments sont souvent perçus comme formels, mais ils sont indispensables à la perception de fiabilité d’un site. L’absence de page « À propos », de mentions légales ou de politique RGPD peut être interprétée comme un manque de professionnalisme, voire comme un signal de spam. En SEO, surtout dans les niches sensibles, ce manque peut pénaliser l’ensemble du domaine.
Assurer la sécurité technique du site La présence du HTTPS est obligatoire, mais ce n’est qu’un point de départ. Google prend en compte l’accessibilité mobile, la vitesse de chargement (Core Web Vitals), l’architecture du site et sa stabilité. Un site techniquement défaillant aura du mal à inspirer confiance, à retenir les utilisateurs, et à répondre aux exigences des critères EEAT.
Collecter et afficher des avis clients réels Les avis vérifiés ou les témoignages concrets (avec nom, photo, contexte) sont des preuves sociales puissantes. Ils renforcent la perception de transparence et la confiance dans les contenus ou les produits proposés. En EEAT, cela participe à la construction de la « Trustworthiness » (fiabilité), surtout lorsque ces avis sont intégrés dans le contenu et proviennent de plateformes externes reconnues (Google Reviews, Trustpilot, etc.).

Mais au-delà de ces éléments techniques ou rédactionnels, appliquer EEAT, c’est aussi adopter une nouvelle posture éditoriale. Il ne s’agit plus de produire du contenu pour remplir un calendrier ou viser des mots-clés longue traîne. Il s’agit de publier pour convaincre, pour créer de la confiance, et pour offrir une vraie valeur à l’utilisateur. Ce n’est pas le volume de contenu qui fait le résultat, mais sa pertinence, sa profondeur, et sa légitimité. Les sites qui réussissent durablement dans les SERP sont ceux qui travaillent leur contenu comme un actif stratégique : Un contenu bien sourcé, bien écrit, bien structuré, et porté par une expertise authentique, le tout dans une démarche de contenu evergreen évidemment. Dans ce cadre, EEAT devient un avantage compétitif, à la croisée du SEO, du content marketing et de la stratégie de marque. Il impose de revoir les process de production, les circuits de validation éditoriale, et parfois même la gouvernance du site. Mais il offre en retour ce que les mises à jour Google récompensent toujours : la qualité, au service de l’utilisateur.

Pourquoi EEAT influence-t-il indirectement le référencement naturel ?

EEAT ne constitue pas un facteur de classement explicite dans les algorithmes de Google, à l’image du PageRank ou des Core Web Vitals. Mais il agit comme un **cadre d’interprétation qualitatif** de l’ensemble des signaux que Google collecte sur votre site. Il s’inscrit dans une logique plus large, dans laquelle la crédibilité, la transparence et la valeur réelle du contenu prennent le pas sur l’optimisation superficielle. Autrement dit, EEAT sert de filtre qualitatif à l’ère post-keyword, dans laquelle le contenu est jugé non seulement sur sa forme, mais sur sa légitimité à exister dans un espace sémantique donné. ans les thématiques dites YMYL (Your Money Your Life) (comme la finance, la santé, le droit, la parentalité, l’éducation, la cybersécurité ou encore les sujets sociétaux) l’influence de l’EEAT est particulièrement marquée. Google redouble de vigilance sur ces domaines, où la désinformation ou l’imprécision peuvent avoir des conséquences réelles sur les individus. Ainsi, les sites capables de démontrer une forte autorité éditoriale, des sources solides, des auteurs identifiables et une intention pédagogique claire seront naturellement favorisés dans les classements.

Plusieurs signaux techniques et éditoriaux viennent renforcer cette évaluation implicite :

  • La structure sémantique des pages (usage des balises Hn, présence de paragraphes introductifs et de résumés structurés) ;
  • L’implémentation de données structurées Schema.org pour les auteurs, les organisations, les produits ou les avis ;
  • La richesse du contenu : traitement complet du sujet, lexique varié, angle original, absence de duplication ;
  • La présence de sources citées, de bibliographies, ou de liens sortants vers des institutions reconnues.

Mais un élément souvent sous-estimé, et pourtant fondamental dans une approche EEAT, est le maillage interne. En SEO, relier intelligemment ses contenus entre eux n’est pas qu’une question d’UX ou de crawlabilité : c’est une manière concrète de légitimer ses contenus aux yeux des moteurs.

Un article qui est intégré dans une arborescence claire, référencé depuis une page pilier, et relié à d’autres contenus connexes thématiquement, bénéficie d’un effet de renforcement sémantique. Il devient un maillon d’un ensemble cohérent, ce qui facilite la compréhension du sujet par l’algorithme et renforce la perception d’expertise du domaine. À l’inverse, un article isolé, non relié, sans liens contextuels ou hiérarchiques, a toutes les chances de rester invisible (même s’il est bien rédigé). Ce maillage doit être logique, naturel, progressif et souvent même tout à fait optimisé : Pointer depuis un glossaire vers un article détaillé, relier des études de cas à une page de service, ou encore connecter des articles de blog à des ressources thématiques ou FAQ. Chaque lien interne devient alors un signal d’appui qui contribue à la construction de l’autorité du contenu ciblé. Il améliore non seulement la navigation, mais participe à la consolidation du profil EEAT global du site.

En ce sens, EEAT ne se substitue pas à l’optimisation technique : Il la complète, la structure, et surtout, il en augmente la valeur stratégique. Il devient un filtre qui trie les contenus dignes de visibilité de ceux qui ne le sont pas. Et c’est bien dans cette logique de hiérarchisation que le SEO moderne trouve aujourd’hui son équilibre : entre qualité de fond, solidité technique et légitimité perçue. Un contenu anonyme, mal intégré, approximatif ou sur-optimisé n’aura jamais la même traction qu’un contenu incarné, bien maillé, bien sourcé et aligné sur une stratégie EEAT cohérente.

Xavier Deloffre

Xavier Deloffre

⇒ Fondateur de la société Facem Web à Arras, Lille (Hauts de France), je suis également blogueur et formateur en Web Marketing, Growth Hacking. Passionné de SEO d'abord (!), je fais des outils Web à disposition tout ce qui est possible dans la chasse aux SERPs afin de travailler la notoriété de nos clients.

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