Qu’est-ce qu’un spam ? Définition & solutions de lutte

Par Xavier Deloffre

Chaque jour, des milliards d’e-mails traversent Internet. Parmi eux, une large part est constituée de spams ; Ces messages non sollicités, intrusifs, parfois frauduleux, qui saturent nos boîtes de réception. Si vous avez déjà reçu un message vantant un médicament miracle ou une offre commerciale douteuse, vous avez été confronté au phénomène du spam. Mais d’où vient ce mot ? Comment distinguer un spam d’un e-mail légitime ? Et surtout, comment les filtrer efficacement ? Dans cet article, nous vous proposons une plongée technique et historique dans le monde du spam, avec des définitions claires et des solutions concrètes de protection pour les particuliers comme pour les entreprises.

Pour comprendre l’origine : Du sketch comique au fléau numérique

Avant de devenir un terme informatique, le mot spam était d’abord une marque de viande en conserve commercialisée dès 1937 par Hormel Foods dans le Minnesota, aux États-Unis. Ce produit, pratique et bon marché, devint emblématique pendant la Seconde Guerre mondiale, notamment dans les rations des soldats américains. Son omniprésence sur les tables britanniques dans l’après-guerre a inspiré le célèbre sketch des Monty Python, diffusé pour la première fois en décembre 1970 dans leur émission « Flying Circus » sur la BBC. Dans ce sketch, chaque plat proposé contient du SPAM, jusqu’à la saturation absurde, une métaphore parfaite de ce que les spams numériques allaient devenir. Ce n’est pourtant que bien plus tard que le mot fut détourné par la communauté informatique. Le premier acte identifié de spam électronique remonte au 1er mai 1978, lorsqu’un employé de la société Digital Equipment Corporation envoya un message publicitaire à 393 adresses ARPANET, un acte perçu comme une transgression de l’éthique du réseau. L’auteur, Gary Thuerk, devint ainsi le « père officiel » du spam. Il affirmera plus tard que cette campagne non sollicitée avait entraîné plusieurs ventes d’ordinateurs… preuve que même les débuts du spam reposaient sur une logique de rendement plus que sur la qualité relationnelle.

La vidéo des Monty Python (Naissance du SPAM) :

Dans les années 1990, l’expansion d’Usenet (ancêtre des forums de discussion) voit exploser les envois massifs de messages commerciaux automatisés. Un exemple resté célèbre est celui du cabinet d’avocats Canter & Siegel basé à Phoenix (Arizona), qui publia en 1994 une annonce automatisée sur des milliers de groupes Usenet pour promouvoir ses services de conseil en immigration américaine, ce fut l’un des premiers « spam commerciaux » à grande échelle sur Internet. L’indignation des internautes ne les empêcha pas de revendiquer plusieurs milliers de réponses positives, ce qui encouragea d’autres à les imiter. À partir de 1996, des plateformes comme AOL et Hotmail commencent à subir les assauts de campagnes massives de courriers indésirables, poussant les premiers fournisseurs d’accès et logiciels de messagerie à intégrer des filtres anti-spam rudimentaires. En parallèle, le spam s’étend à d’autres canaux : les SMS, les messageries instantanées (comme MSN ou ICQ), puis plus récemment les réseaux sociaux, les commentaires de blogs et même les assistants vocaux ou objets connectés.

La lutte contre le spam prend un tournant juridique avec l’adoption de lois spécifiques, comme le CAN-SPAM Act aux États-Unis en 2003, qui impose notamment une possibilité de désabonnement dans chaque message. Mais malgré les progrès technologiques et les cadres législatifs, le spam continue de prospérer grâce à son coût d’envoi très faible et sa rentabilité potentielle. Les réseaux de botnets (réseaux d’ordinateurs infectés) sont devenus les principales sources d’envois massifs, souvent contrôlés depuis l’étranger par des groupes cybercriminels organisés.

Aujourd’hui, le spam n’est plus seulement une gêne : Il constitue un vecteur majeur de cybercriminalité, utilisé pour propager des malwares, voler des données sensibles ou orchestrer des campagnes de phishing à grande échelle. Dans ce contexte, il n’est plus simplement question de messages indésirables, mais d’un enjeu majeur de cybersécurité mondiale.

Les différentes formes de spam

Le terme spam englobe aujourd’hui une multitude de pratiques malveillantes ou commerciales abusives, qui ne se limitent plus au simple e-mail indésirable. Ces formes se sont diversifiées avec l’évolution des technologies et des usages numériques. Voici un aperçu des principales variantes du spam que l’on peut rencontrer dans différents contextes.

Spam classique Il s’agit de la forme la plus connue du spam : des messages à visée commerciale ou promotionnelle envoyés en masse, sans le consentement des destinataires. Les adresses sont généralement collectées automatiquement à l’aide de robots ou achetées sur des bases de données peu éthiques. Ces e-mails vantent des produits douteux, des services miraculeux ou renvoient vers des sites à faible valeur ajoutée.
Phishing (hameçonnage) Le phishing est une forme particulièrement dangereuse de spam. Il s’agit de courriels ou de messages qui usurpent l’identité d’organismes légitimes (banques, opérateurs télécoms, administrations…) afin de tromper l’utilisateur. Le but est de l’amener à divulguer ses identifiants, mots de passe, ou coordonnées bancaires. Ces campagnes sont souvent très bien conçues visuellement pour inspirer confiance.
Spam avec pièce jointe Ce type de spam contient une pièce jointe suspecte ou un lien frauduleux. Derrière ces fichiers se cachent souvent des virus, des chevaux de Troie ou des ransomwares, capables d’infecter un ordinateur, d’en prendre le contrôle ou de chiffrer les données pour exiger une rançon. Ces spams ciblent autant les particuliers que les entreprises.
Spam sur réseaux sociaux Sur les plateformes comme Facebook, Instagram, X (ex-Twitter) ou LinkedIn, le spam prend la forme de messages privés automatisés, de faux profils qui diffusent des liens malveillants ou de commentaires répétitifs sous les publications. Leur but peut être la promotion agressive, l’escroquerie, ou simplement la diffusion de contenu viral ou malveillant.
Spam SEO Moins visible pour le grand public, ce type de spam vise à manipuler les moteurs de recherche. Il se manifeste sous forme de commentaires de blog ou de forum remplis de liens vers un site à référencer. L’objectif est d’améliorer artificiellement la visibilité d’un site sur Google. Cette pratique nuit à la qualité des échanges et est sévèrement sanctionnée par les algorithmes de recherche.

Comment fonctionne le filtrage anti-spam ?

À mesure que le spam est devenu l’un des principaux fléaux d’Internet, les services de messagerie ont dû perfectionner leurs techniques de protection. Si au départ, le filtrage anti-spam se basait uniquement sur des listes noires et des mots-clés interdits, il repose aujourd’hui sur une approche beaucoup plus sophistiquée et adaptative, mêlant analyse linguistique, protocoles techniques, statistiques comportementales et intelligence artificielle. L’évolution de ces technologies trouve ses racines dans les années 2000, avec l’arrivée des premiers filtres bayésiens (comme ceux de SpamAssassin), capables de classer les e-mails selon des probabilités de « spam » ou « ham » (message légitime). Depuis, les géants du web comme Google, Microsoft ou Yahoo ont intégré des couches d’analyse avancées dans leurs infrastructures, alliant détection en temps réel, apprentissage automatique et vérification de l’identité des expéditeurs.

Voici les principaux critères mobilisés par les systèmes anti-spam modernes :

  • Analyse du contenu : Les filtres examinent les mots utilisés, la fréquence des majuscules, les points d’exclamation, les expressions commerciales abusives (« cliquez ici », « 100 % gratuit », etc.), la langue utilisée ou encore la présence de pièces jointes suspectes.
  • Signaux techniques : Le serveur examine l’adresse IP d’origine, la réputation du domaine, l’authentification par les protocoles SPF, DKIM et DMARC, ou encore les en-têtes du message. Si l’e-mail provient d’un serveur inconnu ou mal configuré, il est plus susceptible d’être marqué comme spam.
  • Comportement utilisateur : Le filtre apprend de l’interaction des utilisateurs. Si un e-mail est fréquemment supprimé sans être lu, marqué comme indésirable ou jamais ouvert, cela signale un contenu probablement non désiré. Ces données sont anonymisées et agrégées pour améliorer les filtres globaux.
  • Algorithmes de machine learning : De puissants modèles d’apprentissage supervisé sont entraînés sur des milliards de courriers. Ces IA sont capables de reconnaître des motifs invisibles à l’œil humain et de s’adapter aux nouvelles formes de spam en constante évolution (notamment les tentatives de phishing personnalisées).

Une fois tous ces éléments évalués, le serveur de messagerie affecte un score au message entrant. En fonction de ce score et des seuils définis, le message est :

  • livré normalement dans la boîte de réception ;
  • redirigé dans le dossier « Courrier indésirable » ou « Spam » ;
  • bloqué totalement, sans même être transmis à l’utilisateur final (notamment s’il contient un malware ou une pièce jointe à haut risque).

À noter que certains services, comme Gmail, combinent cette analyse avec la puissance du cloud et des réseaux neuronaux. En 2024, Google indiquait que ses filtres bloquaient plus de 100 millions de spams chaque jour, avec un taux de détection supérieur à 99,9 %. Mais la course continue, car les spammeurs affinent sans cesse leurs méthodes pour contourner ces défenses.

filtrage antispam

Les solutions de lutte contre le spam : que faire ?

Le spam, dans toutes ses formes, représente bien plus qu’un désagrément numérique. Il peut s’agir d’une porte d’entrée vers des escroqueries, des ransomwares, ou des pertes de données sensibles. C’est pourquoi les méthodes de défense doivent être à la fois préventives, techniques et comportementales. Qu’on soit particulier ou professionnel, chacun peut agir à son niveau pour limiter l’impact de ces messages indésirables.

Pour les particuliers : Adopter les bons réflexes face aux spams

Les utilisateurs individuels sont souvent les premières cibles des campagnes massives de spam. Les spams peuvent inonder les boîtes de réception, mais aussi viser des victimes pour du vol d’identité, des arnaques sentimentales ou du hameçonnage. Voici les principales mesures à adopter :

Utiliser un service de messagerie sécurisé Optez pour des fournisseurs réputés intégrant des filtres anti-spam robustes (Gmail, Outlook, ProtonMail). Ces services utilisent le machine learning pour détecter automatiquement les messages suspects.
Ne jamais cliquer sur un lien suspect Les liens contenus dans les spams mènent souvent à des sites frauduleux ou déclenchent des téléchargements de logiciels malveillants. Mieux vaut supprimer immédiatement tout message douteux.
Ne pas répondre à un spam Répondre, même pour demander un désabonnement, confirme que votre adresse e-mail est active. Cela peut entraîner davantage de spams.
Utiliser des alias ou des adresses jetables Pour les inscriptions sur des sites peu fiables, privilégiez une adresse secondaire ou un alias temporaire afin de protéger votre boîte principale.
Masquer son adresse sur Internet Évitez de publier votre adresse e-mail en clair sur les forums, réseaux sociaux ou pages accessibles aux robots. Utilisez des formulaires de contact ou des captchas si vous gérez un site web personnel.

Pour les professionnels face au spam : Mettre en place une stratégie complète

Les entreprises sont des cibles privilégiées pour les cybercriminels, notamment via des campagnes de phishing très ciblées (spear phishing), qui imitent des fournisseurs, clients ou collaborateurs. Protéger une infrastructure professionnelle requiert une approche systémique :

Configurer les protocoles SPF, DKIM et DMARC Ces standards d’authentification permettent de valider l’origine d’un e-mail et d’éviter que des pirates n’usurpent votre nom de domaine pour envoyer du spam en votre nom.
Déployer une solution antispam dédiée Des outils comme SpamAssassin, Barracuda, Mailinblack ou Microsoft Defender for Office 365 analysent en profondeur chaque message entrant et sortant. Ils bloquent les spams avant même qu’ils n’atteignent les boîtes des collaborateurs. C’est aussi le cas sur les formulaires de sites Web (Voir la solution pour Gravityforms de WP)
Former les équipes Une simple erreur humaine peut compromettre toute une organisation. Il est essentiel de sensibiliser les employés aux signaux d’alerte : adresses suspectes, liens raccourcis, fautes d’orthographe, pièces jointes inattendues…
Surveiller les journaux de messagerie L’analyse des logs permet de repérer des pics d’activité anormaux, des tentatives d’envoi massifs ou des comportements inhabituels indiquant une compromission potentielle.
Segmenter les accès aux e-mails Utilisez des systèmes de rôles et de permissions pour éviter qu’un seul compte piraté ne donne accès à l’ensemble de la messagerie ou du SI.

Et côté législatif ? Des cadres juridiques contre les abus

La lutte contre le spam ne repose pas uniquement sur la technologie. Plusieurs pays ont adopté des lois strictes pour encadrer l’envoi de messages commerciaux non sollicités. Parmi les plus notables :

  • Le RGPD (Règlement général sur la protection des données) en Europe, qui impose un consentement explicite pour l’envoi de communications commerciales ;
  • La loi LEN (Loi pour la confiance dans l’économie numérique) en France, qui interdit l’envoi de courriels promotionnels sans opt-in préalable ;
  • Le CAN-SPAM Act aux États-Unis, qui oblige les expéditeurs à inclure une adresse de désabonnement et leur adresse physique dans chaque e-mail commercial.

Les sanctions peuvent aller jusqu’à plusieurs milliers d’euros ou dollars par infraction, surtout en cas d’envois massifs ou répétés. Ces lois sont un levier important pour responsabiliser les acteurs du marketing et faire reculer les pratiques abusives.

Vers un Internet plus propre ?

Si le spam ne disparaîtra probablement jamais totalement, les efforts conjoints des utilisateurs, des entreprises, des fournisseurs de messagerie et des régulateurs permettent de réduire considérablement son impact. L’enjeu n’est pas seulement de filtrer les messages, mais de renforcer globalement la confiance dans les communications numériques.

En appliquant des bonnes pratiques techniques et éducatives, chacun peut contribuer à un environnement numérique plus sûr, plus propre, et moins pollué par les messages indésirables.

Xavier Deloffre

Xavier Deloffre

Fondateur de Facem Web, agence implantée à Arras et à Lille (Hauts-de-France), je suis spécialiste du Web Marketing, formateur expérimenté, et blogueur reconnu dans le domaine du Growth Hacking. Passionné par le référencement naturel (SEO) que j'ai découvert en 2009, j'imagine et développe des outils web innovants afin d'optimiser la visibilité de mes clients dans les SERPs. Mon objectif principal : renforcer leur notoriété en ligne par des stratégies digitales efficaces et créatives.

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