Un jour, vous ouvrez votre boîte mail et découvrez un message prétendument envoyé par votre banque. Il est bien rédigé, le logo est le bon, le ton est formel et rassurant. Le lien vous invite à « mettre à jour vos informations pour des raisons de sécurité ». Vous cliquez, sans méfiance. Ce que vous ne savez pas encore, c’est que vous venez d’être victime de phishing (ou hameçonnage en français). Derrière cette façade crédible, un piège bien ficelé vient d’aspirer vos données sensibles. Bienvenue dans l’univers du phishing, une des cybermenaces les plus anciennes et toujours les plus efficaces sur le Web.
La définition du phishing et ses formes les plus répandues
Le terme phishing trouve son origine dans les années 1990, au cœur de la communauté underground des premiers hackers d’Internet. Il s’agit d’un mot-valise formé à partir de l’anglais “fishing” (pêche) (allusion à l’acte de tendre un appât) et de “phreaking”, une pratique née dans les années 1970 consistant à pirater les systèmes téléphoniques pour passer des appels gratuits. Ce jeu de mots et l’usage de la lettre “ph” au lieu de “f” sont typiques de la culture hacker de cette époque, notamment autour des forums de discussion comme alt.2600 ou des groupes comme le Legion of Doom aux États-Unis. Le phishing a fait son apparition vers 1996, notamment dans les cercles liés à AOL (America Online), qui était alors l’un des principaux fournisseurs d’accès à Internet aux États-Unis. Des pirates envoyaient des messages à d’autres utilisateurs AOL en se faisant passer pour le support technique, demandant leurs identifiants de connexion. À cette époque, l’ingénieur Koceilah Rekouche, parfois cité dans les sources historiques, est l’un des premiers à documenter les techniques de hameçonnage sur les plateformes de messagerie instantanée.
Le fonctionnement du phishing n’a que peu changé depuis : il repose toujours sur la même logique — faire croire à l’utilisateur qu’il interagit avec une entité de confiance (banque, impôts, opérateur, réseau social, etc.), afin de l’inciter à communiquer des données personnelles, financières ou d’identification. D’un point de vue strict, on peut aujourd’hui définir le phishing comme suit : une méthode frauduleuse d’ingénierie sociale visant à obtenir des informations sensibles d’un utilisateur en se faisant passer pour une entité légitime via des canaux numériques divers (email, SMS, appel téléphonique, réseaux sociaux…).
Le phishing appartient à la catégorie plus large des attaques dites d’ingénierie sociale, une discipline qui ne s’attaque pas aux machines, mais à l’humain. Elle tire parti des biais cognitifs, des émotions (peur, urgence, autorité, curiosité), et des automatismes psychologiques de ses victimes. Elle exploite la confiance et la méconnaissance technique. Contrairement à une attaque par force brute ou à l’exploitation d’une faille logicielle, le phishing ne nécessite souvent aucun accès privilégié ni compétence technique avancée : une bonne imitation graphique et un message bien rédigé suffisent. C’est justement cette simplicité apparente qui le rend si redoutable.
Les formes les plus répandues de phishing
Avec l’évolution des technologies et la diversification des canaux de communication, le phishing s’est adapté et a pris des formes multiples. Aujourd’hui, il n’est plus seulement question d’e-mails piégés. Voici un tableau synthétique des principales variantes du phishing, avec une explication pour chacune :
Type de phishing | Caractéristique principale |
---|---|
Phishing par e-mail | Il s’agit de la forme la plus classique. L’attaquant envoie un courriel imitant une entreprise ou une institution connue (banque, PayPal, impôts, etc.). Le message contient un lien vers une fausse page web imitant parfaitement l’originale. L’utilisateur y saisit ses identifiants, qui sont capturés. Exemple célèbre : en 2007, une grande campagne de phishing visait les clients de BNP Paribas avec un faux site à l’adresse bnp-security.fr . |
Smishing | Contraction de “SMS” et “phishing”. L’arnaque se fait via un message texte contenant un lien suspect ou un message d’alerte (“Votre colis ne peut être livré, cliquez ici…”). Ce type de phishing est particulièrement répandu en France depuis les années 2020 avec la généralisation des smartphones. |
Vishing | Vient de “voice phishing”. L’utilisateur reçoit un appel téléphonique d’un faux conseiller bancaire ou fonctionnaire, souvent avec un numéro usurpé. Le ton est sérieux, le discours bien rodé, et l’interlocuteur pousse à divulguer un code, un mot de passe ou à valider une transaction. Exemple en 2021 : des fraudeurs se faisaient passer pour le service “CyberGendarmerie” pour soutirer des paiements immédiats. |
Spear phishing | “Spear” signifie harpon : ce phishing est ciblé. L’attaquant connaît sa victime, utilise son nom, son poste, ses collègues, voire ses habitudes. Très utilisé dans les entreprises, ce type d’attaque est difficile à repérer, car souvent personnalisé. Exemple : un dirigeant reçoit un mail censé venir de son DAF avec une demande urgente de virement. |
Whaling | Ciblant les “gros poissons” (CEO, CFO, avocats…), cette forme de phishing vise à compromettre des individus à haut niveau dans les organisations. Elle peut déboucher sur des fraudes financières massives ou des fuites de données sensibles. Fait marquant : en 2016, le CFO de l’entreprise FACC (secteur aéronautique) est tombé dans le piège, coûtant 50 millions d’euros à son entreprise. |
Le phishing : Un phénomène mondial, en constante mutation
Le phishing n’est pas un phénomène isolé. Il s’inscrit dans une cyberguerre globale où les groupes de cybercriminels, souvent organisés en réseaux internationaux, rivalisent d’imagination pour contourner les filtres et tromper les utilisateurs. On estime qu’en 2023, plus de 3,4 milliards d’emails de phishing ont été envoyés quotidiennement à travers le monde. Des centres de cybersécurité comme le NIST aux États-Unis, l’ANSSI en France, ou encore Europol à l’échelle européenne, travaillent conjointement pour détecter, anticiper et contrer ces attaques. Pourtant, chaque année, les entreprises signalent des pertes financières colossales liées au phishing, souvent par manque de formation ou de vigilance interne. Le phishing est aujourd’hui reconnu comme l’un des vecteurs d’attaque principaux du ransomware, en servant de première étape pour installer des logiciels malveillants sur les systèmes internes. De là, les pirates peuvent chiffrer les données et exiger une rançon (une mécanique bien rodée).
Comment fonctionne une attaque de phishing ?
Pour qu’une attaque de phishing fonctionne, l’attaquant doit réunir plusieurs ingrédients pour passer outre les règles mises en place en matière de cybersécurité : Un message crédible, un canal de diffusion, un site factice et une méthode de collecte. Voici les principales étapes d’une campagne de phishing classique :
- Collecte d’informations sur la cible : Avant même de lancer une attaque, le cybercriminel commence par réunir un maximum d’informations sur la personne ou l’organisation visée. Ces données sont souvent disponibles publiquement — on parle alors de reconnaissance passive. Elles peuvent inclure le nom, l’adresse email, le poste occupé dans une entreprise, le nom du supérieur hiérarchique ou les habitudes de navigation. Ces renseignements peuvent être glanés via les réseaux sociaux (LinkedIn, Facebook), les sites institutionnels, les annuaires d’entreprises ou des fuites de données antérieures. Cette première étape permet de personnaliser le message, rendant l’attaque plus crédible et donc plus efficace, notamment dans le cadre du spear phishing ;
- Création d’un faux message : À partir des informations recueillies, l’attaquant rédige un e-mail, un SMS ou prépare un message vocal, soigneusement calibré pour imiter une entité légitime. Il peut s’agir d’une banque (Société Générale, BNP, Crédit Agricole), d’un service public (CAF, Impôts, Ameli), d’une plateforme commerciale (Amazon, La Poste, Chronopost), ou encore d’un service de messagerie (Microsoft, Google, Yahoo). Le message reprend les logos, les couleurs, le ton, et parfois même des signatures identiques à ceux des véritables communications officielles. Il évoque généralement une urgence ou une anomalie à régler, poussant la victime à agir rapidement sans prendre le temps de réfléchir ;
- Ajout d’un lien vers un faux site : Le cœur de la tromperie réside dans le lien inséré dans le message. Celui-ci mène vers un site web contrefait, visuellement très proche du site officiel. Le domaine peut différer légèrement (par exemple, “
service-impots.gouv.info
” au lieu de “impots.gouv.fr
”), ou être masqué par un raccourcisseur d’URL. Des outils automatisés permettent aux cybercriminels de cloner intégralement une interface existante en quelques clics. Ces sites frauduleux hébergent souvent un formulaire de connexion ou un champ pour saisir des données bancaires. Ils sont conçus pour fonctionner quelques jours à peine avant d’être désactivés ou migrés ailleurs, échappant ainsi aux autorités : - Collecte des données : Une fois sur le faux site, la victime pense accéder à un espace sécurisé. Elle entre ses identifiants, son mot de passe, son numéro de carte bancaire ou toute autre information sensible. Ce que l’utilisateur ne sait pas, c’est que les champs qu’il remplit sont reliés directement à une base de données contrôlée par l’attaquant. Dans certains cas, les données sont transmises en temps réel à un tableau de bord exploité par le pirate, permettant une réaction quasi instantanée. Parfois, un fichier malveillant est également téléchargé à l’insu de l’utilisateur, préparant le terrain pour d’autres attaques (malware, ransomware, etc.) ;
- Exploitation des données : C’est l’aboutissement du processus. Une fois les données volées, elles peuvent être utilisées de plusieurs manières : connexion immédiate au compte pour effectuer des virements bancaires ou des achats frauduleux, piratage de boîte mail pour diffuser à son tour des spams ou du phishing à ses contacts, revente d’identifiants sur le dark web ou usage pour des campagnes de chantage en ligne. Dans les cas les plus graves, les attaquants utilisent les données récupérées pour usurper l’identité complète de la victime (adresse, numéro de téléphone, état civil…) et souscrire à des crédits ou créer de faux documents.
Les cybercriminels perfectionnent leur approche. Grâce aux failles de sécurité ou à l’automatisation (avec des bots ou des outils open source), une campagne de phishing peut toucher plusieurs milliers d’internautes en quelques heures seulement. Voici quelques techniques courantes utilisées dans les campagnes de phishing :
Technique | Description |
---|---|
Fausse adresse d’expéditeur | L’attaquant envoie un e-mail en usurpant visuellement une adresse connue. Par exemple, service-client@banque-francaise.com au lieu de service-client@banque-francaise.fr . Cette technique repose sur la confusion visuelle : un domaine proche de l’original peut facilement passer inaperçu.Exemple : ajout d’un caractère subtil comme un tiret, une lettre remplacée (ex. « rn » au lieu de « m ») ou l’utilisation de domaines internationaux (.com, .net, .co, etc.). |
Pages clones | L’attaquant crée une réplique exacte d’un site officiel. Ces copies incluent les logos, polices, charte graphique et même les animations du vrai site. L’URL change, mais le design reste trompeusement fidèle. Exemple : une fausse interface d’identification Google avec champ email, mot de passe et bouton “Connexion” fonctionnels — mais les données saisies sont envoyées directement au pirate. |
Raccourcisseurs d’URL | Des services comme bit.ly , tinyurl.com ou t.co (Twitter) sont utilisés pour dissimuler la destination réelle du lien.Objectif : empêcher la victime de repérer une adresse suspecte au survol du lien. Exemple : un lien bit.ly/3DfY82x redirige vers un faux espace client Free ou La Poste. |
Urgence ou menace | Une tactique classique de pression psychologique. Le message évoque une urgence : compte bloqué, facture impayée, saisie imminente ou colis retourné. Cela pousse la victime à agir sans réfléchir ni vérifier. Exemple : “Votre compte sera suspendu dans 24 heures si vous ne vérifiez pas votre identité maintenant.” |
Fichiers joints piégés | L’e-mail contient une pièce jointe malveillante — fichier Word, Excel, PDF ou ZIP — qui, une fois ouverte, exécute un script ou installe un malware sur l’ordinateur. Attention : même les documents PDF peuvent contenir des scripts ou rediriger vers un lien de phishing. Exemple : un fichier intitulé facture_impayée_URSSAF.pdf contenant un lien vers une page de saisie bancaire. |
Faux CAPTCHA ou fausse page de sécurité | Pour renforcer la crédibilité, certains sites frauduleux intègrent un faux CAPTCHA (test de sécurité) ou un avertissement de connexion sécurisé. Cela donne l’illusion d’un site sérieux et “officiel”. Exemple : avant de demander des identifiants, la page affiche un message “Vous êtes redirigé(e) vers une connexion sécurisée — veuillez patienter…” |
Usurpation de signature visuelle | Les e-mails de phishing incluent souvent une fausse signature avec un nom, un titre, et parfois même une photo. Cela donne un aspect professionnel et institutionnel au message. Exemple : “Jean Dupont, Conseiller clientèle – Société Générale”, avec un logo et un lien de contact… qui renvoie vers un site frauduleux. |
Sites multilingues frauduleux | Pour viser plusieurs pays en même temps, certains sites de phishing adaptent leur interface selon la langue détectée. Cette sophistication renforce l’illusion de légitimité. Exemple : un site frauduleux qui s’affiche automatiquement en français pour une victime en France, mais en italien pour une victime basée à Milan. |
Dans le cas du spear phishing, l’attaque est encore plus subtile : Le pirate cible une personne précise, et personnalise le contenu pour inspirer la confiance. C’est particulièrement redoutable dans les environnements professionnels où la compromission d’un compte email peut ouvrir la voie à d’autres fraudes internes.
Un exemple de mail phishing réellement reçu pour comprendre
Parmi les nombreux exemples de phishing circulant chaque jour, voici un message reçu par notre agence web, qui imite habilement une communication officielle de la société Meta (anciennement Facebook). Cet email cherche à provoquer une réaction rapide en évoquant des violations supposées du droit d’auteur et des sanctions graves. Décortiquons-le ensemble.
Le contenu du message frauduleux
Voici le message que nous avons reçu :
Objet : Copyright violations detected — immediate action required
Dear Agence Facem Web,
We would like to inform you that during a routine review of your account, we have discovered some copyright violations. To protect the interests of all parties involved, we request that you immediately correct the following issues.
Infringement details:
- Unauthorized use of logo: You have posted a brand logo without official permission.
- Misleading advertising information: There are signs of providing false information about your product to attract consumers.
- Copying content: The images or text you have used may be copyrighted.
Consequences of not resolving:
- Unable to post about products, promotions.
- Limited customer reach.
- Account will not be able to be linked and paid by card.
- You will face serious legal problems.
How to avoid account lockout:
- Please refer to the copyright guide to learn how to protect your account.
- Contact us immediately via the support inbox on Facebook to receive the necessary support from the Meta team: XXXX
Resolution time: 24 hours from the time of receiving this notice. If you do not take the necessary measures, your account may be disabled without further notice from us.
The Meta support team will be ready to assist you in resolving the issue immediately.
Regards,
Meta Platforms, Inc.This message has been sent to x.deloffre@facemweb.com. If you do not want to receive these emails from Meta in the future, please unsubscribe.
Meta Platforms, Inc., Community Support, 1 Meta Way, Menlo Park, CA 94025
Analyse et signes caractéristiques de cet exemple de phishing
Élément suspect | Explication |
---|---|
Langage alarmiste | L’email évoque une désactivation imminente du compte, des problèmes juridiques et un délai de 24h, pour provoquer la panique et pousser à agir sans réfléchir. |
Adresse d’expéditeur douteuse | Souvent, l’email provient d’un domaine tiers qui n’est pas lié à Meta ou Facebook (Ici Hotmail). Il faut toujours vérifier l’adresse réelle derrière le nom affiché. |
Faux lien “Meta” | Le lien vers la supposée « inbox support » est en réalité un lien piégé qui redirige vers un site frauduleux conçu pour voler vos identifiants ou injecter un malware. |
Absence de personnalisation | Le message commence par “Dear Agence Facem Web” sans autre détail. Un vrai message Meta comporterait le nom officiel du gestionnaire de compte ou un identifiant précis. |
Fausse signature | Bien que l’adresse postale “1 Meta Way, Menlo Park” soit réelle, elle est utilisée ici pour créer une illusion de légitimité. Ce genre de détail est souvent copié d’un site officiel. |
Ce qu’il ne faut surtout pas faire
- Ne jamais cliquer sur les liens présents dans le message ;
- Ne jamais répondre à l’email ni transmettre d’informations personnelles ;
- Ne pas ouvrir ou télécharger de fichiers joints potentiellement piégés.
Ce que vous devriez faire
- Vérifier le message depuis votre compte Meta Business Suite ou Facebook (sans passer par l’email) ;
- Signaler immédiatement le message comme phishing à votre hébergeur mail ou à l’équipe de sécurité de votre entreprise ;
- Activer l’authentification à deux facteurs sur vos comptes professionnels pour renforcer leur protection.
Le phishing par usurpation de marque, notamment de plateformes géantes comme Facebook, Google ou Microsoft, est l’un des plus répandus. Gardez à l’esprit que les véritables équipes de support ne vous demanderont jamais de données sensibles par e-mail, encore moins dans l’urgence.
Que faire pour se protéger du phishing ?
Le phishing est, vous l’avez compris, une menace numérique insidieuse qui repose moins sur la faille technique que sur la faille humaine. Si les arnaques évoluent, de nombreuses bonnes pratiques permettent de s’en prémunir efficacement. Voici les principaux réflexes à adopter, que vous soyez un particulier, une entreprise ou une organisation.
1. Développer une vigilance numérique au quotidien
- Analyser les e-mails avec attention : méfiez-vous des messages alarmants ou trop urgents. Lisez toujours l’adresse complète de l’expéditeur (et pas seulement son nom d’affichage) ;
- Vérifier les liens avant de cliquer : survolez les liens pour afficher l’URL réelle (sans cliquer). Une différence subtile dans le nom de domaine peut signaler un piège (ex :
banque-francaise.com
vsbanque-francaise.fr
) ; - Ne jamais transmettre d’informations sensibles par e-mail : les institutions sérieuses ne vous demanderont jamais de saisir vos mots de passe, coordonnées bancaires ou code PIN par email ou SMS.
2. Renforcer la sécurité de ses comptes
- Utiliser l’authentification à deux facteurs (2FA) : elle ajoute une couche de sécurité supplémentaire en demandant une validation via téléphone, application ou token physique ;
- Changer régulièrement ses mots de passe : et utiliser des mots de passe longs, uniques et complexes. Évitez les noms communs, dates de naissance ou réutilisation entre plusieurs services ;
- Utiliser un gestionnaire de mots de passe : ces outils (ex : Bitwarden, Dashlane, 1Password) permettent de stocker et de générer des identifiants uniques de manière sécurisée.
3. Mettre à jour ses logiciels et systèmes
- Maintenir les navigateurs à jour : Les navigateurs récents intègrent souvent des filtres anti-phishing ;
- Activer les protections anti-phishing natives : sur Chrome, Firefox, Safari ou Edge, des options permettent de bloquer automatiquement les sites frauduleux connus ;
- Installer un antivirus ou une suite de sécurité : certains logiciels comme Kaspersky, ESET, Norton ou Bitdefender offrent une protection proactive contre les URL douteuses, les scripts malveillants ou les pièces jointes piégées.
4. Sensibiliser autour de soi
- Former les collaborateurs en entreprise : la cybersécurité commence par la prévention. Des sessions régulières de sensibilisation ou des tests de phishing internes peuvent aider à développer les bons réflexes ;
- Informer les membres de sa famille : les adolescents, les personnes âgées ou peu technophiles sont souvent les plus vulnérables. Expliquez-leur comment détecter les tentatives de fraude.
5. En cas de doute… ne cliquez pas
Mieux vaut perdre quelques minutes à vérifier qu’un lien est légitime que de risquer une compromission de vos données ou comptes. Si un message vous semble suspect :
- Contactez directement le service concerné via son site officiel ;
- Signalez l’email comme spam ou phishing à votre fournisseur de messagerie (Gmail, Outlook, Yahoo…) ;
- Supprimez le message sans l’ouvrir, surtout s’il contient une pièce jointe ou vous demande de “vérifier vos informations”.
6. Utiliser des outils spécialisés
Nous vous présentons ici trois outils bien utiles :
Outil | Utilité |
---|---|
Have I Been Pwned | Vérifie si votre email a été compromis dans une fuite de données. |
Signal Arnaques | Plateforme française pour signaler les arnaques et vérifier la réputation d’un site ou d’un message reçu. |
Phishing Initiative | Service de signalement de phishing en partenariat avec les autorités françaises et fournisseurs d’accès. |
Se protéger du phishing n’est pas une action ponctuelle, mais un ensemble d’habitudes à adopter durablement. Plus vous développez votre culture numérique, plus vous serez capable de repérer les arnaques. Dans un monde où le numérique s’infiltre partout (banques, impôts, réseaux sociaux, santé) la vigilance est votre meilleur rempart.
Enfin, n’oubliez jamais : si une offre ou une alerte semble trop belle (ou trop alarmante) pour être vraie… c’est probablement une tentative de phishing.
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