Sur le blog de Facem Web, nous explorons régulièrement les bonnes pratiques pour renforcer la qualité, l’efficacité et la visibilité des sites web. Mais au-delà de la performance ou du design, un enjeu fondamental mérite toute votre attention : l’accessibilité numérique. Si votre site n’est pas accessible, une partie de vos utilisateurs (parfois vos futurs clients) ne peut tout simplement pas y accéder ou interagir avec votre contenu. C’est là que les WCAG 2 entrent en jeu. Ces règles, conçues par le World Wide Web Consortium (W3C), permettent de structurer un web plus équitable et inclusif, en définissant des critères techniques pour rendre tout contenu web utilisable par tous. Que vous soyez développeur, designer, rédacteur ou chef de projet, comprendre les WCAG 2.0, 2.1 et 2.2 est une étape clé pour faire de l’accessibilité un levier de performance, de conformité et d’éthique.
Ce que sont vraiment les wcag 2 et pourquoi elles comptent tant sur un site Internet
Les WCAG 2, pour Web Content Accessibility Guidelines, représentent le socle normatif international en matière d’accessibilité numérique. Élaborées par le W3C à travers l’Accessibility Guidelines Working Group, ces directives définissent comment rendre les contenus et services web utilisables par le plus grand nombre, y compris les personnes en situation de handicap. Contrairement à des conseils informels, les WCAG sont structurées, évaluables et hiérarchisées. Elles sont utilisées dans les référentiels légaux comme le RGAA en France, le WCAG/Section 508 aux États-Unis, ou l’EN 301 549 en Europe. Les WCAG couvrent un large spectre de handicaps, parmi lesquels :
- La déficience visuelle : Les personnes aveugles ou malvoyantes utilisent des technologies d’assistance telles que les lecteurs d’écran (NVDA, JAWS, VoiceOver) qui interprètent le contenu textuel à l’oral. Pour ces utilisateurs, la structure HTML doit être proprement sémantique (titres
<h1> à <h6>, listes<ul>, tableaux<table>bien formés, etc.), les images doivent avoir des attributsaltpertinents, et les formulaires doivent comporter des étiquettes (<label>) explicites ; - Les limitations motrices : Certaines personnes ne peuvent pas utiliser une souris et naviguent exclusivement au clavier, via la touche
Tab, les flèches, ou avec des dispositifs alternatifs comme les contacteurs ou commandes vocales. Les WCAG imposent donc une navigation clavier fluide, avec une gestion claire de la focusabilité des éléments (tabindex,focus-visible) et des indications visuelles (:focusCSS) ; - Les déficiences auditives : Les vidéos et les contenus audio doivent proposer des sous-titres synchronisés et/ou des transcriptions textuelles pour que les personnes sourdes ou malentendantes puissent accéder aux informations véhiculées par le son ;
- Les troubles cognitifs, neurologiques ou du langage : Pour ces publics, l’interface doit être claire, cohérente, avec des repères visuels, un langage simple, et une tolérance aux erreurs (ex : formulaire avec validation progressive, messages d’erreur clairs et réparables).
Les WCAG 2 sont divisées en trois versions complémentaires : 2.0, 2.1 et 2.2, chacune enrichissant les précédentes tout en maintenant une rétrocompatibilité. Cela signifie qu’un site conforme à WCAG 2.2 respecte également les exigences des versions antérieures, à l’exception du critère 4.1.1 rendu obsolète. La version 2.0, approuvée comme norme ISO/IEC 40500:2012, est souvent encore utilisée comme base réglementaire dans certains textes juridiques, mais le W3C recommande aujourd’hui l’adoption des critères les plus récents de WCAG 2.2. Concrètement, ces règles s’appuient sur une base technique rigoureuse, comprenant :
- 13 règles (ou lignes directrices), chacune rattachée à un des 4 principes fondamentaux (perceptible, utilisable, compréhensible, robuste),
- Des critères de succès mesurables et testables, classés en trois niveaux : A (essentiel), AA (standard courant) et AAA (excellence accessibilité),
- Des techniques documentées (HTML, ARIA, CSS, JS), validées par des cas pratiques et mises à jour régulièrement.
Voici un exemple technique simple pour illustrer une mise en conformité :
<label for="email">Adresse email</label>
<input type="email" id="email" name="email" required aria-required="true">
Ce champ de formulaire est accessible car :
- il utilise une balise
<label>associée avecforetid, - il inclut l’attribut
required(HTML5) pour la validation native, - et l’attribut
aria-requiredpour indiquer la contrainte aux lecteurs d’écran.
Les groupes cibles des WCAG sont multiples, car l’accessibilité touche tous les aspects de la chaîne de production web :
- Les développeurs front-end, responsables de l’intégration HTML/CSS/JS et de l’interaction utilisateur,
- Les développeurs back-end, notamment pour les retours d’erreurs serveur accessibles, les workflows d’authentification, etc.,
- Les UX/UI designers, qui doivent anticiper la navigation clavier, la clarté visuelle, et l’universalité des interactions,
- Les rédacteurs de contenu, qui doivent structurer l’information logiquement, avec des titres hiérarchisés, des textes alternatifs et un langage clair,
- Les éditeurs de CMS et d’outils web, qui doivent garantir que les interfaces qu’ils fournissent permettent de produire du contenu conforme,
- Les auditeurs et consultants accessibilité, en charge de la conformité avec les référentiels comme le RGAA, l’ADA ou les obligations européennes,
- Les décideurs et responsables IT, qui pilotent les projets numériques en intégrant les exigences réglementaires dès la phase de conception.
Intégrer les WCAG 2 dans un projet web ne relève pas seulement d’une démarche éthique ou légale, c’est aussi un investissement stratégique. L’accessibilité améliore l’expérience utilisateur, réduit les coûts de maintenance (grâce à une base HTML propre), optimise le référencement naturel (SEO), et ouvre votre site à un public plus large.
En tant qu’agence spécialisée, Facem Web recommande l’intégration des WCAG dès la phase de conception d’un site, et non en rattrapage post-livraison. Cela permet une meilleure planification des efforts techniques, une validation progressive, et une conformité plus naturelle à long terme.

Les 4 principes fondamentaux des wcag et leur déclinaison
Les WCAG 2 reposent sur une architecture méthodique qui garantit une accessibilité cohérente et techniquement mesurable. Cette architecture est structurée autour de quatre principes directeurs (perceptible, utilisable, compréhensible et robuste) souvent désignés sous l’acronyme POUR (Perceivable, Operable, Understandable, Robust). Ces principes forment la base conceptuelle de l’accessibilité numérique, permettant aux professionnels du web de s’appuyer sur un cadre fiable pour concevoir des interfaces inclusives. Voici une analyse technique de ces quatre principes et des implications concrètes qu’ils engendrent pour un site Internet.
- Perceptible : ce principe impose que l’information soit effectivement accessible à la perception humaine ou assistée. En pratique, cela signifie :
- utilisation d’attributs alt pertinents pour les images,
- sous-titres synchronisés pour les vidéos,
- contrastes minimum entre texte et arrière-plan (critères 1.4.3 et 1.4.11),
- structure HTML sémantique valorisant les titres, listes, tableaux et régions ARIA,
- éviter de transmettre une information uniquement par la couleur (ex. états d’erreur).
Techniquement, ce principe implique une rigueur sur la lisibilité et l’accessibilité visuelle, mais aussi sur la transformation possible du contenu en audio ou en braille numérique.
- Utilisable : l’interface doit pouvoir être manipulée par tous les types d’utilisateurs, y compris ceux utilisant uniquement un clavier ou des dispositifs alternatifs.
- navigation complète au clavier (critères 2.1.x),
- focus visible à tout moment (
:focus-visiblerecommandé), - absence de pièges au clavier (ex. modales non accessibles),
- gestion du timing des interactions (critère 2.2.x),
- gestes complexes adaptés aux interfaces tactiles (critères ajoutés en WCAG 2.1 et 2.2).
Les WCAG exigent également que les utilisateurs puissent naviguer sans mouvements complexes (pincement, balayage rapide) et sans dépendre uniquement d’événements déclenchés au survol.
- Compréhensible : un site accessible doit communiquer l’information et les interactions de manière cohérente et logique.
- hiérarchie cohérente des titres, menus et contenus,
- instructions claires pour tous les champs de formulaire,
- messages d’erreur explicites avec propositions de correction (critère 3.3.3),
- navigation constante d’une page à l’autre (critère 3.2.x),
- éviter les changements soudains de contexte (ex. auto-redirections).
L’objectif est d’assurer que les personnes avec des troubles cognitifs, du langage ou de l’attention puissent comprendre les actions attendues et le comportement de l’interface.
- Robuste : le contenu doit pouvoir être interprété par les agents utilisateurs actuels et futurs, y compris les technologies d’assistance.
- utilisation d’un HTML valide (balises correctement fermées, ARIA utilisé seulement lorsque nécessaire),
- respect des rôles ARIA (
role), états (aria-expanded) et propriétés (aria-controls), - compatibilité avec les lecteurs d’écran et les navigateurs modernes,
- éviter les comportements dynamiques non annoncés aux technologies d’assistance.
Ce principe vise la pérennité technique du site : un code robuste est interprétable même lorsque les technologies évoluent.
Ces quatre principes sont concrètement appliqués à travers une série de critères de succès organisés en trois niveaux :
- Niveau A : répond aux besoins fondamentaux d’accessibilité (ex. fonctionnement au clavier, alternatives textuelles de base).
- Niveau AA : cible la majorité des obligations réglementaires (contraste renforcé, navigation cohérente, adaptabilité mobile).
- Niveau AAA : niveau avancé, exigeant mais utile dans des contextes spécifiques (lecture simplifiée, contrastes très élevés).
Pour mieux comprendre l’évolution des versions de WCAG, voici un tableau comparatif :
| Version | Année | Nombre de règles | Critères ajoutés |
|---|---|---|---|
| WCAG 2.0 | 2008 | 12 | – |
| WCAG 2.1 | 2018 | 13 | 17 nouveaux critères |
| WCAG 2.2 | 2023 | 13 | 9 nouveaux critères |
Les mises à jour introduites par WCAG 2.1 et 2.2 tiennent compte des usages modernes : accessibilité mobile, interactions tactiles, besoins des personnes âgées, optimisation des composants interactifs, amélioration de la lisibilité et réduction de la complexité cognitive.
Il est important de rappeler que les WCAG 2.2 sont rétrocompatibles : Un contenu conforme à 2.2 respecte également les exigences de 2.1 et 2.0, hormis le critère 4.1.1, considéré comme obsolète et désormais supprimé car rendu inutile par les évolutions du HTML et des technologies d’assistance.
Pour tout projet web moderne, adopter les WCAG 2.2 dès la conception permet d’assurer un niveau d’accessibilité durable, cohérent et compatible avec les futures évolutions vers WCAG 3.

Comment mettre en œuvre les WCAG sur votre site web avec Facem Web
Chez Facem Web, nous considérons l’accessibilité comme une composante essentielle de tout projet web professionnel. Appliquer les règles des WCAG 2.0, 2.1 et 2.2 ne consiste pas simplement à cocher des cases : c’est un véritable processus d’intégration, technique et méthodologique, qui nécessite une collaboration entre les équipes de développement, de design, de contenu et de pilotage. Voici en détail les étapes clés que nous mettons en œuvre dans le cadre de nos accompagnements.
- Évaluer l’existant
Un audit d’accessibilité est la première étape incontournable. Il se compose :- d’une analyse manuelle, où nos experts testent les fonctionnalités à l’aide d’outils comme les lecteurs d’écran (NVDA, VoiceOver), la navigation clavier, ou encore les options d’affichage système,
- d’une analyse automatisée via des outils comme Axe DevTools, Wave, Lighthouse ou Tanaguru pour détecter rapidement les erreurs courantes (balises manquantes, contrastes insuffisants, attributs absents, etc.),
- d’un rapport de synthèse listant les écarts par rapport aux critères WCAG (A, AA, AAA), avec des recommandations précises et classées par priorité (bloquant, majeur, mineur).
Cette étape permet d’identifier les lacunes techniques (HTML/CSS/JS), mais aussi les points à revoir en UX, contenu ou design visuel.
- Définir le niveau cible
En France, le Référentiel général d’amélioration de l’accessibilité (RGAA) impose généralement un niveau de conformité AA pour les sites publics, et ce niveau est recommandé aussi pour les sites privés soucieux de respecter les bonnes pratiques internationales.Le choix du niveau détermine le périmètre de travail :
- Niveau A : exigé pour garantir l’accès minimum (ex. contenu lisible, navigation clavier),
- Niveau AA : ajoute des exigences sur les contrastes, la cohérence de navigation, l’accessibilité des formulaires,
- Niveau AAA : recommandé uniquement dans certains contextes spécifiques, comme les sites éducatifs ou de santé.
Cette phase permet aussi de planifier les ressources et le calendrier nécessaire à la mise en conformité.
- Mettre en œuvre les correctifs
Une fois les écarts identifiés et le niveau de conformité choisi, vient l’étape de remédiation, qui peut inclure :- Correction de la structure HTML : hiérarchisation des titres, usage correct des balises sémantiques, présence d’éléments ARIA lorsque nécessaire,
- Accessibilité des formulaires : étiquettes
<label>correctement associées, indications d’erreur claires, aide à la saisie, - Contrastes et couleurs : vérification des rapports de contraste selon les seuils des critères 1.4.3 (AA) et 1.4.6 (AAA),
- Navigation au clavier : suppression des pièges, gestion correcte du focus, visibilité des éléments actifs,
- Accessibilité des contenus dynamiques : annonces ARIA (
aria-live), dialogues modaux accessibles, mise à jour du DOM détectable par les technologies d’assistance.
Ces actions sont souvent menées en parallèle par l’équipe de développement et l’équipe design, avec des phases de test itératives.
- Former les équipes
La conformité ne s’obtient pas uniquement par des corrections ponctuelles : elle repose aussi sur des pratiques durables. Chez Facem Web, nous proposons :- des sessions de formation technique pour les développeurs (HTML accessible, gestion du focus, ARIA, JS accessible),
- des ateliers pour les designers (contraste, lisibilité, conception inclusive),
- des formations pour les rédacteurs (usage des balises, langage clair, structuration sémantique, alternatives textuelles),
- des checklists personnalisées pour la validation de nouvelles pages ou contenus.
Cette montée en compétences collective est un gage de maintien de la conformité dans le temps.
- Suivre les évolutions
Les normes WCAG ne sont pas figées. Elles évoluent pour s’adapter aux nouvelles technologies, aux usages mobiles, et aux retours d’expérience. En 2025, la version 2.2 est en vigueur, mais la WCAG 3 est déjà en cours de rédaction. Elle introduira une approche plus flexible, basée sur des scores de performance et une évaluation plus contextuelle.Facem Web intègre dans ses missions de suivi :
- une veille technique et réglementaire sur les évolutions du W3C, du RGAA et des directives européennes,
- des mises à jour des audits pour garantir une conformité continue,
- des conseils stratégiques pour anticiper les changements (ex. adaptation à WCAG 3, nouvelles exigences du RGAA 5, etc.).
Anticiper ces évolutions permet d’éviter les ruptures de conformité et d’assurer la pérennité des investissements techniques.
Les ressources officielles du W3C telles que Comprendre les WCAG, Techniques pour les WCAG, ou les Règles de test sont de précieuses alliées pour mettre en œuvre les recommandations. Elles fournissent des explications détaillées, des exemples de code, et des cas d’usage pour chaque critère de succès. En complément, l’usage d’outils d’évaluation automatiques comme Axe, Wave, Lighthouse (dans Chrome DevTools), ou Tanaguru permet de détecter rapidement les non-conformités visibles, mais doit toujours être complété par une vérification humaine et contextuelle.
Chez Facem Web, nous proposons un accompagnement complet à chaque étape : Audit, remédiation, formation, documentation, et suivi. Parce qu’un site accessible est un site plus performant, plus universel… et plus respectueux de tous ses utilisateurs.

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