Comprendre le MOA : Comment les technologies d’assistance voient votre site web

Par Xavier Deloffre

Imaginez naviguer sur un site web sans voir l’écran. Imaginez essayer d’effectuer un achat ou lire un article uniquement à l’aide d’une voix synthétique et de raccourcis clavier. Pour des millions de personnes dans le monde, cette expérience est quotidienne. C’est là que le MOA, ou mode opératoire accessible, entre en jeu. Ce concept est au cœur de l’accessibilité numérique, et comprendre comment les technologies d’assistance « voient » votre site web permet de concevoir des interfaces réellement inclusives. Cet article vous guide pas à pas à travers le fonctionnement du MOA et son importance dans l’expérience utilisateur des personnes en situation de handicap.

Ce que signifie le MOA et pourquoi il est essentiel pour l’accessibilité

Le MOA, ou Mode Opératoire Accessible, est une notion centrale dans le domaine de l’accessibilité numérique. Il désigne la manière dont un utilisateur en situation de handicap interagit avec un site ou une application à l’aide de technologies d’assistance. Ces outils, tels que les lecteurs d’écran, les claviers alternatifs, les logiciels de commande vocale ou les plages braille, ne fonctionnent pas avec une logique visuelle ou tactile classique. Le MOA correspond donc à une série de gestes, d’interactions, de raccourcis ou de processus spécifiques, que l’interface numérique doit impérativement prendre en compte pour être utilisable par tous. Cette notion émerge dans les années 1990, alors que l’essor du web grand public met en lumière les inégalités d’accès à l’information. En 1994, Tim Berners-Lee, inventeur du World Wide Web, déclare que « le pouvoir du web réside dans son universalité. L’accès pour tous, quelles que soient les capacités, est un aspect essentiel. » Cette idée donnera naissance en 1999 aux premières WCAG (Web Content Accessibility Guidelines), publiées par le W3C (World Wide Web Consortium). Ces lignes directrices formalisent des pratiques favorables à une navigation inclusive, en posant notamment les bases de la compatibilité avec les technologies d’assistance.

Le terme MOA lui-même est issu de la communauté francophone de l’accessibilité, notamment dans le contexte des travaux du Référentiel Général d’Amélioration de l’Accessibilité (RGAA), lancé par l’État français en 2009. Il met en lumière non seulement les contraintes techniques à respecter, mais aussi la logique de parcours propre à un utilisateur en situation de handicap. Car l’accessibilité ne se limite pas à cocher des cases techniques : il s’agit de comprendre comment les utilisateurs interagissent réellement avec les interfaces numériques. Un site web qui néglige cette réalité peut s’avérer totalement inutilisable, même s’il est esthétiquement irréprochable. Le MOA repose sur des conditions précises pour fonctionner correctement :

  • Une hiérarchie claire des titres, permettant une navigation rapide au clavier ou via un lecteur d’écran ;
  • Des balises sémantiques HTML bien utilisées (<nav>, <main>, <article>, etc.) pour structurer l’information ;
  • Des alternatives textuelles pour les contenus non textuels (images, graphiques, vidéos) ;
  • Une navigation entièrement possible au clavier, sans dépendre de la souris ;
  • Des retours utilisateur explicites (par exemple, confirmation d’envoi de formulaire ou signalement d’erreur) exprimés sous forme textuelle accessible.

Avec l’évolution des technologies, les attentes en matière de MOA se sont également complexifiées. Au début des années 2000, les sites étaient principalement composés de texte statique, ce qui permettait une compatibilité relativement simple avec les technologies d’assistance. Mais l’apparition des interfaces riches en JavaScript et des frameworks comme React, Angular ou Vue a rendu le web plus interactif… et plus difficile à rendre accessible.

Pour répondre à cette complexité, le W3C a développé en parallèle le standard ARIA (Accessible Rich Internet Applications), publié pour la première fois en 2009. ARIA permet d’ajouter des rôles, des états et des propriétés aux éléments HTML, afin de guider les technologies d’assistance dans leur interprétation de composants dynamiques comme les menus déroulants, les modales ou les carrousels.

En France, la loi n°2005-102 du 11 février 2005 a marqué un tournant historique en affirmant le droit à l’égalité des chances pour les personnes handicapées, y compris dans l’accès à l’information numérique. Cette loi a posé les fondations du RGAA, qui définit les obligations légales des administrations et des grandes entreprises en matière d’accessibilité. Elle reconnaît ainsi de facto l’importance de prendre en compte le MOA dans la conception des services en ligne.

Les outils utilisés par les technologies d’assistance pour interpréter votre site

Les technologies d’assistance reposent sur deux piliers techniques pour décoder et restituer les contenus web aux utilisateurs : le DOM (Document Object Model) et les balises ARIA (Accessible Rich Internet Applications). Le DOM représente la structure hiérarchique du document HTML une fois interprété par le navigateur, tandis que les balises ARIA permettent d’enrichir cette structure avec des rôles et des états accessibles. Ensemble, ils constituent un langage d’interprétation que les aides techniques peuvent comprendre et traduire. Depuis les années 2000, les outils de navigation assistée se sont diversifiés pour répondre à la pluralité des handicaps (visuel, moteur, cognitif, auditif…). Ils traduisent le contenu web en signaux auditifs, visuels ou tactiles adaptés. Voici un aperçu rapide de ces outils, regroupés en deux colonnes pour en comprendre à la fois leur fonction et leur usage concret.

Technologie d’assistance Description et usages
Lecteurs d’écran (NVDA, JAWS, VoiceOver) Les lecteurs d’écran sont sans doute les outils les plus connus. Ils analysent le DOM d’une page web et en restituent le contenu sous forme vocale (synthèse vocale) ou tactile (plage braille). Ils permettent une navigation linéaire à l’aide du clavier en se basant sur les titres, les liens, les boutons et les zones de formulaire. NVDA (NonVisual Desktop Access) est gratuit et largement utilisé, tandis que JAWS est une solution commerciale répandue dans les environnements professionnels.
Plages braille Ces dispositifs physiques traduisent les contenus numériques en braille dynamique, via des cellules qui s’élèvent mécaniquement. Ils sont utilisés par des personnes aveugles qui maîtrisent le braille, souvent en complément d’un lecteur d’écran. La synchronisation avec le DOM et les attributs ARIA permet de restituer correctement l’état des composants interactifs (par exemple : bouton actif, champ requis, case cochée).
Commandes vocales (Dragon NaturallySpeaking, Siri, Google Assistant) Les logiciels de commande vocale permettent de piloter un ordinateur ou un site web uniquement avec la voix. Ils s’adressent particulièrement aux personnes à mobilité réduite. Un utilisateur peut ainsi dire « cliquer sur envoyer » ou « remplir le champ prénom », et le système exécute la commande. La structure sémantique du HTML influence ici fortement la reconnaissance des éléments ciblés.
Claviers alternatifs (claviers adaptés, joysticks, contacteurs) Ces périphériques remplacent les claviers traditionnels ou la souris, et permettent de naviguer dans une interface par la touche Tab, des flèches directionnelles ou d’autres dispositifs spécifiques. Ils sont essentiels pour les personnes présentant une déficience motrice. L’accessibilité clavier devient ici le levier fondamental d’un bon MOA, car toute action doit pouvoir être effectuée sans recours à la souris.
Logiciels de zoom ou de lecture visuelle (ZoomText, Windows Loupe) Ces outils agrandissent le texte, les images ou l’ensemble de l’écran. Ils sont destinés aux personnes malvoyantes qui n’ont pas besoin d’un lecteur d’écran complet. Pour que leur usage soit efficace, il faut respecter des contrastes suffisants, des tailles de texte ajustables et éviter les mises en page fixes ou trop denses.
Aides cognitives numériques (applications de simplification du contenu) Conçues pour les personnes avec des troubles cognitifs (dyslexie, troubles de l’attention, etc.), ces aides proposent des interfaces épurées, des textes simplifiés, ou un accompagnement à la lecture. L’organisation logique et prévisible de l’interface joue ici un rôle central dans l’accessibilité perçue.

Tous ces outils partagent un besoin commun : une structure HTML propre, des rôles bien définis, des intitulés explicites et une gestion cohérente des interactions. Par exemple, une balise <button> bien utilisée est immédiatement interprétée comme un bouton par un lecteur d’écran, alors qu’un <div> cliquable sans rôle spécifique sera ignoré ou mal restitué. C’est dans ce contexte que les attributs ARIA interviennent. Ils permettent d’enrichir les éléments HTML pour leur donner un sens supplémentaire : role="dialog" pour une boîte modale, aria-expanded="true" pour un menu déroulant actif, ou encore aria-labelledby pour relier un champ de formulaire à son étiquette. Utilisées avec discernement, ces balises rendent les applications dynamiques aussi compréhensibles que les pages statiques classiques.

les technologies d’assistance

Comment optimiser votre site pour le MOA dès sa conception

Optimiser un site pour qu’il soit accessible via le MOA ne nécessite pas toujours des développements complexes, mais plutôt une bonne organisation et une méthodologie rigoureuse. Voici quelques pratiques essentielles à adopter :

1. Concevoir avec une sémantique forte

La première étape pour garantir une expérience accessible via le mode opératoire accessible (MOA) est d’utiliser une structure sémantique claire et appropriée. Le HTML sémantique ne concerne pas seulement l’organisation visuelle d’une page, mais sa logique et sa compréhension par les technologies d’assistance. Contrairement à des éléments génériques comme <div> ou <span>, les balises sémantiques fournissent une indication explicite sur le rôle ou la fonction d’un contenu.

Cette pratique permet non seulement de rendre le contenu compréhensible aux utilisateurs équipés de lecteurs d’écran, mais aussi d’améliorer l’indexation par les moteurs de recherche et de renforcer la cohérence globale du site. Voici un tableau synthétique des principales balises sémantiques et de leur utilité en matière d’accessibilité :

Balise HTML Rôle et usage pour l’accessibilité
<header> Indique l’en-tête d’une page ou d’une section. Elle peut contenir un titre, un logo ou des éléments de navigation. Elle aide à identifier rapidement le début d’un contenu.
<nav> Identifie une zone de navigation. Les lecteurs d’écran peuvent proposer des raccourcis spécifiques pour y accéder directement.
<main> Spécifie le contenu principal de la page, ce qui permet aux technologies d’assistance de sauter directement aux informations essentielles.
<article> Définit un contenu autonome, comme une actualité ou un billet de blog. Cela permet de comprendre la portée et la structure logique d’un texte.
<section> Utilisé pour regrouper des contenus thématiques, souvent accompagné d’un titre (<h2>, <h3>, etc.). Cela aide à la navigation par rubriques.
<aside> Indique un contenu complémentaire ou contextuel (ex. : encadré, lien connexe, citation). Il est souvent signalé comme tel par les lecteurs d’écran.
<footer> Spécifie le pied de page d’un document ou d’une section. Il contient souvent des informations de contact, de copyright ou des liens utiles.
<figure> et <figcaption> Permettent d’associer une légende à une image, une carte ou un graphique. Très utile pour contextualiser les visuels pour les utilisateurs malvoyants.
<label> Associe un champ de formulaire à son intitulé. Indispensable pour que les lecteurs d’écran annoncent correctement les champs à remplir.
<fieldset> et <legend> Utilisés pour grouper et intituler des champs de formulaire connexes. Cela structure l’information et améliore l’expérience utilisateur.

Adopter ces balises dès la phase de conception permet d’éviter bien des ajustements ultérieurs. De plus, cela contribue à la conformité avec les référentiels d’accessibilité comme le WCAG ou le RGAA. Mais au-delà de la conformité, c’est l’utilisabilité réelle pour tous les profils d’utilisateurs qui s’en trouve améliorée.

2. Respecter l’ordre logique du contenu

Lorsque l’on conçoit une interface numérique accessible, il est impératif de penser à l’ordre dans lequel les contenus seront lus par les technologies d’assistance. Contrairement aux utilisateurs voyants qui peuvent balayer visuellement la page, les utilisateurs de lecteurs d’écran accèdent aux informations de manière linéaire, en suivant l’ordre du code HTML. C’est cet enchaînement, et non l’apparence visuelle, qui structure leur navigation. Un contenu mal ordonné peut ainsi désorienter, faire perdre le fil d’un formulaire ou rendre incompréhensible une suite logique d’étapes. L’utilisation de styles CSS (comme flex, grid ou position: absolute) ne modifie en rien l’ordre réel de lecture par un lecteur d’écran. Seul le positionnement dans le HTML détermine le parcours.

Voici un tableau récapitulatif des bonnes pratiques liées à l’ordre logique du contenu, ainsi que des erreurs courantes à éviter :

Bonne pratique Explication et bénéfice en accessibilité
Structurer les titres hiérarchiquement Utilisez les balises <h1> à <h6> dans un ordre cohérent. Par exemple, ne passez pas directement de <h1> à <h4>. Cela permet aux utilisateurs de lecteurs d’écran de naviguer rapidement par niveaux de titres.
Placer les éléments interactifs dans un ordre logique Les champs de formulaire, les boutons ou les liens doivent apparaître dans l’ordre d’utilisation prévu, sans sauts inattendus. Cela évite les confusions dans le parcours utilisateur.
Ne pas utiliser le CSS pour réorganiser visuellement les éléments Les techniques comme order en CSS Flexbox ou les réarrangements par grid-area peuvent altérer la perception du contenu si le HTML n’est pas aligné sur la logique visuelle. Le lecteur d’écran ne suit pas l’ordre d’affichage mais celui du DOM.
Garder une continuité entre les sections Insérez les sections (<section>, <article>, etc.) de manière cohérente, sans les fragmenter inutilement. Cela permet un déroulement fluide de la lecture.
Utiliser des listes correctement Les balises <ul>, <ol> et <li> permettent de structurer l’information et de signaler aux lecteurs d’écran qu’il s’agit d’un ensemble cohérent. N’utilisez pas des paragraphes isolés pour ce type de contenu.
Préserver la relation entre les labels et les champs Dans les formulaires, liez chaque <label> à son champ avec l’attribut for. Cela garantit que les utilisateurs savent ce qu’ils doivent renseigner.
Respecter la cohérence de navigation au clavier Assurez-vous que l’ordre de tabulation (Tab et Shift+Tab) suit un chemin logique et prévisible. Évitez les sauts intempestifs qui perturbent l’expérience utilisateur.
Tester l’ordre de lecture à la voix Utilisez un lecteur d’écran pour tester si le flux de lecture correspond à la logique visuelle et fonctionnelle prévue. C’est souvent l’unique moyen de détecter les décalages entre code et intention.

Le respect de l’ordre logique du contenu est l’un des piliers de l’accessibilité numérique. Il permet de garantir une expérience fluide, compréhensible et équitable à tous les utilisateurs, quels que soient leurs moyens de navigation. Un site bien structuré profite aussi aux utilisateurs mobiles, aux moteurs de recherche et à toute personne cherchant une interface claire et bien organisée.

3. Intégrer l’accessibilité dans les composants interactifs

Les composants interactifs sont les points de contact entre l’utilisateur et votre interface : boutons, menus déroulants, onglets, modales, formulaires, carrousels… Leur accessibilité conditionne directement l’expérience utilisateur, en particulier pour les personnes utilisant un clavier ou une technologie d’assistance. Si ces composants ne sont pas pensés pour être accessibles, une large part des utilisateurs se retrouve exclue de fonctionnalités essentielles du site, comme remplir un formulaire, valider une commande ou naviguer dans un menu. La norme veut que toutes les interactions puissent se faire sans souris. Cela signifie que chaque élément doit :

  • être accessible au clavier (via Tab, Entrée, Échap, flèches directionnelles) ;
  • fournir un retour d’état explicite (modale ouverte, champ requis, erreur, élément sélectionné, etc.) ;
  • utiliser des balises HTML natives ou enrichies avec les bons attributs ARIA pour que les technologies d’assistance comprennent leur rôle.

Voici un tableau récapitulatif des principaux composants interactifs et des exigences spécifiques en matière d’accessibilité :

Composant interactif Bonnes pratiques d’accessibilité
Boutons Utiliser la balise <button> native. Elle est automatiquement détectée par les lecteurs d’écran et gérable au clavier. Ne pas la remplacer par un <div> ou <span> cliquable. Pour un état (activé/désactivé), utiliser aria-pressed ou disabled.
Menus déroulants Le menu doit pouvoir être ouvert et fermé au clavier (touche Entrée ou Espace), et chaque option navigable par les flèches. L’état doit être communiqué avec aria-expanded et les rôles menu / menuitem.
Modales (boîtes de dialogue) Une modale doit capter le focus dès son ouverture et empêcher l’interaction avec le reste de la page (focus trap). Elle doit être fermable avec Échap. Utiliser role="dialog" et aria-labelledby pour signaler le titre.
Onglets Les onglets doivent être navigables au clavier (flèches gauche/droite) et accompagnés d’attributs role="tablist", role="tab", aria-selected, aria-controls. Le contenu actif doit recevoir le focus ou être annoncé.
Formulaires Chaque champ doit être lié à un <label>. Les erreurs doivent être signalées par un texte visible et accessible, associé au champ via aria-describedby. Indiquer les champs obligatoires avec aria-required ou required.
Carrousels Doivent être contrôlables au clavier (pause, précédent, suivant) et permettre une lecture logique des images. Utiliser aria-live pour signaler les changements automatiques de contenu.
Alertes et messages Utiliser role="alert" ou aria-live="assertive" pour que les messages (erreurs, confirmations) soient automatiquement lus par le lecteur d’écran sans action de l’utilisateur.

Intégrer l’accessibilité dans ces composants ne demande pas forcément de gros efforts techniques, mais une rigueur dans la conception et le développement. L’objectif est de faire en sorte que l’information et l’action soient compréhensibles, atteignables et utilisables par tous les utilisateurs, quelle que soit leur manière de naviguer.

Enfin, ne vous fiez pas uniquement à l’aspect visuel : Testez chaque interaction au clavier seul et, idéalement, avec un lecteur d’écran comme NVDA (Windows) ou VoiceOver (macOS). Cela permet de détecter les obstacles que les utilisateurs assistés rencontreraient, des obstacles souvent invisibles aux yeux d’un utilisateur voyant.

4. Tester avec des technologies d’assistance

Concevoir un site en pensant à l’accessibilité est indispensable, mais le tester en situation réelle l’est tout autant. En effet, même en suivant scrupuleusement les recommandations techniques, il est fréquent de passer à côté de certains obstacles d’usage qui ne peuvent être révélés que par l’expérimentation. Tester avec les technologies d’assistance permet de valider concrètement que l’interface est réellement utilisable, au-delà de la conformité théorique. Le meilleur test reste l’évaluation directe avec des utilisateurs concernés, dans un contexte réel, en leur demandant d’accomplir des tâches simples (remplir un formulaire, naviguer dans un menu, valider une commande, etc.). Toutefois, même en amont de tests utilisateurs, vous pouvez (et devriez) effectuer vous-même des tests avec des outils d’assistance pour détecter les problèmes les plus courants. Nous vous proposons ici encore un tableau des principaux outils de test, avec leurs fonctions et contextes d’usage :

Outil ou méthode de test Utilité et application concrète
NVDA (NonVisual Desktop Access) Lecteur d’écran gratuit pour Windows. Permet de parcourir votre site entièrement à la voix, avec des retours audio sur les titres, les liens, les champs de formulaire, les boutons, etc. Excellent pour tester la structure sémantique, l’ordre de lecture, les libellés accessibles.
VoiceOver (macOS, iOS) Lecteur d’écran intégré aux appareils Apple. Indispensable pour tester les comportements sur Safari et les interactions mobiles. Utilisé par de nombreux utilisateurs aveugles et malvoyants.
JAWS (Job Access With Speech) Lecteur d’écran professionnel, très utilisé en entreprise et dans les administrations. Il offre une grande compatibilité, mais est payant. À privilégier pour des tests avancés ou dans des contextes réglementaires stricts.
Test de navigation au clavier seul Essayez de parcourir tout votre site sans souris, uniquement avec Tab, Entrée, Échap et les flèches. Ce test met rapidement en lumière les obstacles à la navigation (éléments non accessibles, ordres incohérents, focus perdus).
axe DevTools (par Deque Systems) Extension de navigateur (Chrome, Edge) qui analyse automatiquement la structure de la page et signale les erreurs courantes : contrastes, rôles manquants, absence d’alternatives, etc. Très utile pour les développeurs et intégrateurs.
WAVE (Web Accessibility Evaluation Tool) Outil en ligne ou extension qui fournit une visualisation graphique des problèmes d’accessibilité sur une page web : balises manquantes, erreurs ARIA, zones non étiquetées… Idéal pour une première vérification rapide.
Lighthouse (outil intégré à Chrome DevTools) Audit automatique des performances, SEO et accessibilité. Fournit un score d’accessibilité avec des recommandations techniques. À utiliser comme point de départ, mais ne remplace pas les tests humains.
Test avec utilisateurs en situation de handicap La validation la plus fiable : faire tester votre site par des utilisateurs aveugles, malvoyants, dyslexiques, ou à mobilité réduite. Ils remontent des problèmes concrets souvent invisibles pour les équipes techniques.

Chaque outil détecte un aspect spécifique de l’accessibilité, mais aucun ne remplace l’ensemble des autres. C’est pourquoi il est recommandé de combiner les tests automatiques, manuels et utilisateurs à différentes étapes du projet : maquettage, développement, préproduction et mise en ligne.

Tester régulièrement avec les technologies d’assistance permet de mieux comprendre les obstacles auxquels sont confrontés les utilisateurs et d’adopter une posture inclusive dès la conception. Ce n’est pas une étape finale, mais une pratique continue qui améliore la qualité d’expérience pour tous.

Xavier Deloffre

Xavier Deloffre

Fondateur de Facem Web, agence implantée à Arras et à Lille (Hauts-de-France), je suis spécialiste du Web Marketing, formateur expérimenté, et blogueur reconnu dans le domaine du Growth Hacking. Passionné par le référencement naturel (SEO) que j'ai découvert en 2009, j'imagine et développe des outils web innovants afin d'optimiser la visibilité de mes clients dans les SERPs. Mon objectif principal : renforcer leur notoriété en ligne par des stratégies digitales efficaces et créatives.

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