Lorsque l’on effectue une installation fraîche de WordPress, on découvrir immédiatement, aux côtés de l’extension Akismet, un plugin au nom intrigant : Hello Dolly. À première vue, ce petit module semble anodin, voire inutile. Pourtant, il occupe une place particulière dans l’histoire de WordPress. Comprendre sa présence, son utilité et ce qu’il représente permet d’apprécier davantage l’esprit de la communauté WordPress.
Les origines de hello dolly et son lien avec WordPress
Hello Dolly a été développé en 2004 par Matt Mullenweg, l’un des créateurs de WordPress. À cette époque, WordPress n’était encore qu’un projet naissant, cherchant à se démarquer des autres solutions de publication web comme Movable Type. L’idée de Mullenweg était d’accompagner cette plateforme technique d’une touche d’humanité et de culture populaire, incarnée par une chanson emblématique : « Hello, Dolly! » interprétée magistralement par Louis Armstrong en 1964.
Ce choix de chanson n’était pas anodin. « Hello, Dolly! » représente une période d’optimisme et de renouveau dans l’histoire de la musique américaine. Lors de sa sortie, elle avait battu les Beatles au sommet du Billboard Hot 100, marquant un moment où la tradition musicale américaine s’affirmait face à la vague britannique. En associant cette chanson au tout jeune WordPress, Matt Mullenweg voulait insister sur l’idée que, même dans un univers numérique en pleine évolution, l’expression personnelle, la créativité et la passion restaient au cœur de toute démarche technique.
Le but initial de ce plugin n’était pas de fournir une fonctionnalité indispensable à la gestion d’un site WordPress. Au contraire, il servait surtout de modèle pédagogique. En étudiant le code source extrêmement simple de Hello Dolly, les développeurs débutants pouvaient comprendre les bases de la création d’une extension WordPress : comment structurer un plugin, insérer des fonctionnalités via les hooks, et s’interfacer avec l’interface d’administration.
Concrètement, Hello Dolly fonctionne en utilisant l’action admin_head
pour injecter quelques lignes de texte dans le tableau de bord. Chaque rafraîchissement de la page d’administration fait apparaître une nouvelle phrase tirée de la chanson. L’affichage est discret, placé en haut à droite, comme un petit clin d’œil quotidien destiné à rappeler aux utilisateurs que, même plongés dans la gestion de contenu, ils peuvent laisser une place à l’inspiration et à la bonne humeur.
Au fil des années, Hello Dolly est ainsi devenu un symbole non officiel de la philosophie de WordPress. Il rappelle que WordPress est bien plus qu’un simple CMS : c’est une communauté de passionnés, portée par l’envie de partager, de rendre le web plus accessible, et de faire des projets techniques un terrain d’expression humaine.

Hello Dolly sous le plugin Akismet à l’installation de WordPress
Certains considèrent aujourd’hui Hello Dolly comme obsolète, d’autres comme un héritage sentimental. Ce qui est certain, c’est que ce minuscule plugin continue de vivre dans chaque nouvelle installation WordPress, témoignage silencieux des débuts modestes d’un projet devenu mondial.
Que fait exactement le plugin hello dolly ?
Le fonctionnement de Hello Dolly est volontairement minimaliste, mais son impact est symbolique. Une fois activé, ce plugin ajoute une citation aléatoire, extraite des paroles de la chanson « Hello, Dolly! », dans l’interface d’administration de WordPress. Plus précisément, une phrase apparaît discrètement en haut à droite du tableau de bord, dans la zone réservée aux notifications système.
Chaque fois que l’on recharge une page dans l’administration, une nouvelle ligne s’affiche, créant une petite surprise et apportant une touche de légèreté à l’expérience utilisateur. Cet affichage est très simple : aucune animation, aucun style exagéré — seulement du texte brut, respectant l’esprit sobre du tableau de bord WordPress.
Les extraits de paroles utilisés par Hello Dolly
Dans son fichier hello.php
, le plugin embarque un bloc de texte contenant une sélection des paroles de la chanson « Hello, Dolly! » de Louis Armstrong. Voici quelques exemples typiques des lignes que l’utilisateur peut voir s’afficher :
- « Hello, Dolly »
- « Well, hello, Dolly »
- « It’s so nice to have you back where you belong »
- « You’re looking swell, Dolly »
- « I can tell, Dolly »
- « You’re still glowin’, you’re still crowin’, you’re still goin’ strong »
- « I feel the room swayin' »
- « While the band’s playin' »
- « One of your old favorite songs from way back when »
- « So, take her wrap, fellas »
- « Find her an empty lap, fellas »
- « Dolly’ll never go away again »
À chaque chargement d’une page, le plugin choisit au hasard l’une de ces lignes, en utilisant une fonction PHP intégrée combinée à mt_rand()
pour garantir un affichage varié. L’effet est discret mais charmant : l’utilisateur se retrouve avec une nouvelle petite phrase de jazz classique à chaque visite d’une page de l’administration.
Comment est structurée l’affichage dans le tableau de bord ?
Techniquement, l’affichage est ajouté dans le tableau de bord via un <p>
HTML doté d’un identifiant spécifique id="dolly"
. Cela permettrait même, pour ceux qui le souhaitent, d’ajouter facilement un peu de CSS personnalisé afin de styliser cette citation, par exemple en changeant sa couleur ou sa position.
Voici un exemple du code HTML généré par Hello Dolly lors de l’affichage d’une citation :
<p id="dolly">You're still glowin', you're still crowin', you're still goin' strong</p>
Et voici comment un petit ajout dans le fichier CSS de l’administration pourrait améliorer l’affichage :
#dolly {
float: right;
padding: 10px;
margin: 0;
font-size: 12px;
color: #777;
}
Cela montre que même un plugin aussi simple que Hello Dolly peut être le point de départ d’exercices intéressants pour les développeurs WordPress débutants, leur permettant de comprendre comment injecter du contenu dans l’administration et comment le styliser à l’aide de CSS.
De quoi est composé l’ensemble du fichier hello dolly ?
Contrairement à ce que l’on pourrait attendre d’un plugin traditionnel, Hello Dolly est extrêmement minimaliste. Il n’est pas structuré comme une extension complexe avec plusieurs fichiers et sous-dossiers. Il se présente sous la forme d’un seul fichier, hello.php
, qui réside directement dans le dossier wp-content/plugins
de votre installation WordPress. Cette simplicité volontaire en fait un parfait exemple d’apprentissage pour tous ceux qui souhaitent comprendre l’architecture basique d’un plugin WordPress.
Le fichier hello.php : un en-tête de déclaration
La toute première partie du fichier hello.php
est un en-tête spécifique que WordPress utilise pour reconnaître et cataloguer l’extension. Cet en-tête est écrit sous forme de commentaires PHP et contient plusieurs lignes obligatoires :
<?php
/*
Plugin Name: Hello Dolly
Plugin URI: https://wordpress.org/plugins/hello-dolly/
Description: This is not just a plugin, it symbolizes the hope and enthusiasm of an entire generation summed up in two words sung most famously by Louis Armstrong: Hello, Dolly. When activated you will randomly see a lyric from Hello, Dolly in the upper right of your admin screen on every page.
Author: Matt Mullenweg
Version: 1.7.2
Author URI: https://ma.tt/
*/
Ces métadonnées permettent à WordPress de générer automatiquement l’affichage du plugin dans l’interface d’administration, avec son nom, sa description, son auteur et sa version.
Les fonctions principales de Hello Dolly dans WP
Après l’en-tête, le fichier hello.php
contient quelques fonctions PHP très simples. Voici leur rôle :
- hello_dolly_get_lyric() : Cette fonction contient toutes les paroles de la chanson « Hello, Dolly! » sous forme d’un bloc de texte. À chaque appel, elle sélectionne aléatoirement une ligne parmi ce texte pour l’afficher ;
- hello_dolly() : Cette fonction utilise le hook
admin_notices
pour injecter la ligne sélectionnée directement dans le haut du tableau de bord WordPress, dans la zone des notifications.
Un petit extrait de code représentatif :
function hello_dolly_get_lyric() {
$lyrics = "Hello, Dolly
Well, hello, Dolly
It's so nice to have you back where you belong
You're looking swell, Dolly...";
$lyrics = explode( "\n", $lyrics );
return wptexturize( $lyrics[ mt_rand( 0, count( $lyrics ) - 1 ) ] );
}
function hello_dolly() {
$chosen = hello_dolly_get_lyric();
echo "<p id='dolly'>$chosen</p>";
}
add_action( 'admin_notices', 'hello_dolly' );
Ce code montre à quel point il est simple de créer une interaction avec l’interface d’administration WordPress en quelques lignes seulement.
L’utilisation des hooks WordPress en lisant le fichier Hello.php
Le fichier hello.php
illustre parfaitement l’un des concepts fondamentaux de WordPress : l’utilisation des hooks (actions et filtres). Ici, add_action('admin_notices', 'hello_dolly')
permet d’attacher la fonction hello_dolly()
au moment où WordPress génère les notifications d’administration. Ce mécanisme est l’un des piliers qui permettent aux développeurs d’étendre WordPress sans modifier son cœur.
En étudiant Hello Dolly, on apprend ainsi :
- Comment ajouter du contenu personnalisé à l’interface d’administration ;
- Comment créer une fonction qui s’exécute à un moment précis du cycle de chargement WordPress ;
- Comment gérer des chaînes de caractères et utiliser la fonction
wptexturize()
pour améliorer la typographie (comme transformer les apostrophes droites en apostrophes courbes).
Pourquoi un seul fichier suffit-il ?
Dans le cas de Hello Dolly, l’absence de fichiers supplémentaires (feuilles de style, scripts JavaScript, classes PHP séparées) s’explique par la nature extrêmement simple du plugin. Son objectif n’est pas d’interagir massivement avec WordPress ou de proposer des fonctionnalités avancées, mais de servir de modèle épuré pour les débutants. Cette approche « un seul fichier » est d’ailleurs toujours parfaitement valable pour de nombreux petits plugins WordPress destinés à réaliser des tâches spécifiques, comme ajouter une redirection, créer une alerte, ou modifier légèrement l’apparence de l’administration.
Garder ou supprimer Hello Dolly ?
Bien que beaucoup choisissent de désactiver ou de supprimer Hello Dolly immédiatement après l’installation de WordPress, ce petit plugin représente un fragment important de l’histoire du CMS. Il est la preuve tangible que derrière chaque ligne de code se cache une volonté : celle de rendre la création web accessible, légère et même un peu joyeuse. Pour les administrateurs de sites orientés performance, sécurité et optimisation, la présence de Hello Dolly peut paraître superflue, voire inutile. Toutefois, avant de prendre une décision hâtive, il est intéressant de peser le pour et le contre avec un regard éclairé.
Les bonnes raisons de conserver Hello Dolly
Conserver Hello Dolly peut sembler paradoxal dans un monde où l’on prône l’allègement maximal des systèmes, mais il existe plusieurs arguments en sa faveur :
- Valeur historique : Hello Dolly est l’un des tout premiers plugins WordPress jamais créés. À ce titre, il incarne une part de la culture open source et de l’histoire de WordPress. Pour les puristes et les passionnés, garder Hello Dolly, même désactivé, c’est rendre hommage aux origines de leur outil préféré ;
- Apprentissage pour les développeurs débutants : Son code extrêmement simple sert encore aujourd’hui de point de départ pour comprendre comment développer un plugin WordPress. Il montre comment ajouter du contenu à l’administration, utiliser les hooks, et organiser une extension minimale ;
- Impact technique négligeable : Activé ou non, Hello Dolly est si léger qu’il n’a aucun impact mesurable sur les performances de WordPress. Il ne consomme pratiquement aucune ressource serveur et n’ajoute pas de requêtes supplémentaires côté client ;
- Symbolique de la créativité : Le plugin rappelle, subtilement, que même un espace d’administration peut être un lieu de créativité et non uniquement un centre de gestion froid et technique.
Les arguments en faveur de sa suppression
D’un autre côté, plusieurs raisons objectives poussent à envisager sérieusement la suppression de Hello Dolly, notamment pour les environnements professionnels ou critiques :
- Principe de moindre surface d’attaque : Même un plugin inoffensif peut théoriquement contenir une vulnérabilité. Moins il y a d’extensions installées, moins il existe de portes potentielles pour un pirate. Même si Hello Dolly n’a connu que très peu d’incidents, certains administrateurs préfèrent suivre le principe strict du « moindre plugin possible » ;
- Maintenir un environnement propre : Supprimer les extensions inutiles est une bonne habitude. Cela simplifie la gestion du site, réduit les notifications de mises à jour et favorise une meilleure organisation à long terme ;
- Conformité aux bonnes pratiques de production : Dans les contextes professionnels ou lorsque WordPress est utilisé comme base pour des applications complexes, la règle est souvent de n’installer que ce qui est strictement nécessaire. Hello Dolly, dans ce cadre, fait figure d’excédent.
Et en matière de sécurité, concrètement ?
Sur le plan de la sécurité, Hello Dolly est généralement considéré comme sûr. Étant donné qu’il n’interagit qu’avec l’administration WordPress, sans manipuler d’entrées utilisateur ni gérer de données sensibles, le risque d’exploitation est extrêmement faible.
Cependant, il existe une règle de base en cybersécurité web : chaque ligne de code qui s’exécute est une ligne potentiellement exploitable, surtout si elle n’est plus maintenue. Si, pour une raison quelconque, Hello Dolly cessait d’être mis à jour (par exemple en cas d’incompatibilité avec une future version majeure de WordPress), il deviendrait alors plus raisonnable de le supprimer plutôt que de prendre un risque inutile.
À ce jour, le plugin est régulièrement mis à jour, même si les modifications sont rares et souvent mineures, afin d’assurer sa compatibilité avec les dernières versions de WordPress.
Pour conclure : Conserver Hello Dolly ou non ?
La réponse dépend en réalité du contexte :
- Sur un site personnel, un blog ou un projet éducatif, conserver Hello Dolly comme clin d’œil à l’histoire de WordPress est tout à fait acceptable ;
- Sur un blog professionnel, un site e-commerce ou une application critique, la suppression est recommandée pour maintenir une hygiène logicielle stricte et réduire la surface d’attaque.
Dans tous les cas, il est préférable de ne pas laisser des extensions inutilisées activées. Si vous décidez de conserver Hello Dolly pour des raisons sentimentales ou pédagogiques, pensez simplement à le désactiver s’il n’est pas utilisé activement. Cela permettra de limiter son impact au strict minimum.
Enfin, rappelez-vous que Hello Dolly n’est pas seulement un bout de code anecdotique : Il est une trace, un souvenir d’une époque où l’on pensait qu’internet pouvait être un endroit plus léger, plus ouvert, et plus joyeux.
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